Les champions de 2008

Du 8e titre du Standard, il ne reste que Defour, Witsel et Goreux à Sclessin. Voici l’inventaire du noyau de la campagne 2007-2008.

Ils sont internationaux belges

1. Steven Defour : en 2008, il faisait office de plaque tournante aux côtés de Marouane Fellaini. C’est lui qui s’était érigé en leader et avait d’ailleurs décroché quelques mois plus tôt le Soulier d’Or. Trois ans plus tard, c’est toujours le chef d’orchestre de Sclessin. Mais il a reculé d’un cran, suite au départ de Fellaini. Annoncé dans les plus grands clubs européens, il donne l’impression de quelque peu stagner, freiné sans cesse par des blessures. Ses pépins physiques font reculer les grands clubs, année après année. Pourtant, plus que jamais, il donne le ton sur et en dehors du terrain. Il a gagné en maturité et quand il faut remettre les choses en place ou sonner la charge, c’est souvent de lui que cela part. Il y a clairement un Standard avec et un Standard sans Defour.

2. Axel Witsel : lui aussi s’est affirmé depuis le premier titre. Au point d’être devenu une référence. Auréolé d’un Soulier d’Or en 2009, un avenir prometteur lui était promis mais sa carrière a connu un gros coup d’arrêt après la faute commise sur Marcin Wasilewski. Son image a été écornée (à tort car il est loin d’être un bad boy) mais il a montré énormément de caractère. Il a su faire face et a supporté une pression énorme pour revenir à son plus haut niveau. Son talent ne s’est pas démenti. Un transfert à l’étranger ne peut que lui être bénéfique.

3. Marouane Fellaini : qui aurait pensé à une telle carrière ? Enorme dans sa tâche de récupérateur et poison athlétique et physique pour les défenses adverses, il fut un des piliers du premier titre du Standard. Transféré pour une somme record (20 millions d’euros) à Everton, il lui manquait encore une certaine technique. En deux ans en Angleterre, il l’a acquise. Car, c’est sans doute cela sa première qualité : il apprend très vite et beaucoup. De footballeur physique mais fruste à ses débuts, il est devenu un joueur complet, capable d’évoluer médian défensif ou offensif, de jouer l’aspirateur ou le détonateur. Sans doute le joueur qui a connu la plus grosse progression depuis 2008.

Ils sont dans un grand championnat

4. Milan Jovanovic : jusqu’à la fin de sa vie, il sera reconnaissant à la Belgique. Parce que dans notre pays (et avec le Standard en particulier), il a tout gagné : footballeur pro, Soulier d’Or 2010, deux titres. C’est grâce à ses bonnes prestations avec le Standard qu’il est devenu international. Pendant quatre saisons (oublions les derniers six mois), il a donné le tournis aux défenses belges. Plus que n’importe quel autre élément, le Serbe savait se sublimer dans les grands rendez-vous, hissant toujours son niveau de jeu à celui de l’adversaire. La Coupe du Monde l’a encore prouvé. Son transfert tant désiré chez un ténor de la Premier League l’été dernier a pourtant freiné son irrésistible ascension. A Liverpool, il fait banquette (seulement quatre titularisations en championnat). Ce que d’aucuns craignaient dès sa signature.

5. Dieumerci Mbokani : à l’instar de Jovanovic, fut un des éléments les plus talentueux de ces dernières saisons et un des étrangers à la base des deux titres. Mais avec le Congolais, il fallait tout prendre : ses traits de génie allaient de pair avec son caractère fantasque, son manque de discipline et, sur le terrain, avec son irrégularité. Mais dans un bon jour, il surclassait tout le monde. Contrairement à Defour, Witsel ou Jovanovic, son talent n’a jamais trouvé grâce aux yeux des jurys des prix individuels. Vendu 7 millions d’euros à Monaco en juillet dernier, il n’a pas trouvé environnement propice à son épanouissement. Au point d’être cité parmi les plus gros flops de cette première partie de saison en Ligue 1. Monaco l’a déjà mis sur la liste des transférables.

6. Oguchi Onyewu : le grand Américain a trouvé son nirvana en décrochant un transfert au Milan AC en juillet 2009. Pourtant, comme Jovanovic et Mbokani, l’air étranger ne lui réussit pas. Blessé lors de la majeure partie de sa première saison italienne, il n’est même pas sur le banc cette saison. Malgré sa louable décision de jouer gratuitement pour ses employeurs lors de ce championnat. Heureusement, il y a la sélection US pour Onyewu, qui y trouve matière à valoriser son potentiel. Comme lors de la Coupe du Monde. Lui qui était devenu une référence à Sclessin, après pourtant un retour difficile suite à son expérience à Newcastle, est aujourd’hui vu comme la solution idéale aux problèmes de la défense.

7. Mohamed Sarr : en 2008, il formait la charnière de choc avec Onyewu. Celle qui avait résisté toute la saison, au point de décrocher le titre de meilleure défense de l’élite. Performance réitérée en 2009, d’ailleurs. Blessé la saison suivante, il dut s’effacer en fin de championnat au profit de Tomislav Mikulic. L’année dernière, il s’était érigé en guide des jeunes alors que son rôle sportif se résumait de plus en plus au banc des remplaçants. Après de sérieuses divergences de vue avec la direction du Standard, il a opté pour un promu espagnol, Hercules Alicante. Mais, a-t-il vu trop haut ? Il n’y est que remplaçant (une titularisation et seulement 94 minutes au compteur cette saison).

8. Igor de Camargo : n’est-il pas paradoxal que ce soit le titulaire étranger le moins talentueux qui réussisse le mieux à l’étranger ? A Sclessin, le Belgo-Brésilien compensait sa faiblesse technique par une combativité sans égal et par des qualités de leader-né. Souvent désigné capitaine en l’absence de Defour, il était considéré comme le troisième attaquant derrière Jova et Mbokani. Mais les blessures de ces deux derniers et les circonstances tactiques (parfois on l’alignait dans l’entrejeu) l’ont conduit à être considéré comme un titulaire. Parti cet été chercher fortune en Bundesliga, il a trouvé chaussure à son pied. Même si son club occupe la lanterne rouge, de Camargo en est un titulaire incontestable (trois buts, 11 titularisations). Le seul à ne pas avoir vu trop haut dans son choix !

9. Dante Bonfim : arrivé au mercato de janvier 2007, il s’est immédiatement imposé à gauche (c’était une des demandes de Michel Preud’homme). Avec Marcos, Sarr et Onyewu, il formait un quatuor précieux. Le Standard a mis un an à se remettre de son départ et aujourd’hui encore, Sébastien Pocognoli subit la comparaison. Parti en janvier 2009 au Borussia Mönchengladbach, en même temps qu’Onyewu, il s’est de suite imposé en Bundesliga (47 matches en deux ans) même si des blessures et le mauvais classement du Borussia ont freiné son évolution, cette saison (seulement cinq matches).

Ils sont partis à l’étranger

10. Marco Ingrao : raillé à son arrivée, peu utilisé, peu utile (si ce n’est pour ses centres), le Liégeois n’a disputé que huit rencontres lors de la campagne 2007-2008. Jamais plus il ne rentrera dans les plans. Par la suite, en fin de contrat au Standard en juin 2009, il mit trois mois à se trouver un nouvel employeur et aboutit au MVV Maastricht (où il évolue encore actuellement mais où il n’est utilisé qu’à doses homéopathiques).

11. Aragon Espinoza : l’Equatorien restera toujours le gardien du titre et l’homme qui a plongé dans la Meuse pour le fêter. Populaire, il n’a jamais intégré la caste des grands gardiens de Sclessin. Habitué à passer à travers certaines balles, ses bourdes n’ont pourtant jamais porté à conséquence (si ce n’est en Coupe d’Europe face à Everton). Mis sur le banc lors de l’éclosion de Sinan Bolat en 2009, il rejoignit Diyarbakir (Turquie) avant de retourner, la saison d’après, dans son pays, en Equateur. Il évolue actuellement pour le compte de Barcelona Sporting Club.

12. Landry Mulemo : remplaçant en 2008, le départ de Dante allait lui offrir une occasion en or. Il reçut sa chance mais ne la saisit pas, malgré une première sélection en équipe nationale. L’arrivée de Pocognoli, il y a un an, allait le pousser sur le banc. En fin de contrat, il fut cité à Anderlecht avant, finalement, de prendre la direction de la Turquie. Avec Bucaspor, actuellement avant-dernier, où il est titulaire.

13. Salim Toama : si son toucher de balle et sa technique ne furent remis en question, sa régularité l’a bien été. En 2008, il joua 21 rencontres pour le club, sans réussir à s’imposer réellement. Il avait l’habitude de commencer ses championnats sur les chapeaux de roues avant de s’éteindre progressivement. En 2009, il rejoignit le club grec de Larissa avant de retourner en Israël, à l’Hapoel Tel-Aviv, où il se fit remarquer en début de saison, dans les poules de la Ligue des Champions.

14. Jérémie De Vriendt : las de rester dans l’ombre de Renard, d’Espinoza et échaudé par le transfert de Bolat, il rejoignit Malines en janvier 2009, le club cherchant un gardien suite à la blessure d’Olivier Renard. Il ne reçut cependant jamais sa chance car entre-temps, le gardien remplaçant, Wouter Biebauw, remplissait parfaitement l’intérim. Considéré en 2008 comme le plus talentueux gardien du noyau, il n’a jamais vraiment pu le prouver. En juillet 2010, il est prêté au NEC Nimègue mais suite à une blessure au dos, le club néerlandais l’a renvoyé à Malines où il est en revalidation depuis.

Ils sont retraités

15. Siramana Dembéle : considéré comme le sage du vestiaire et après une expérience au Maccabi Petah-Tikvah, en Israël, il a mis un terme à sa carrière, revenant au Standard comme membre du staff technique. Fonction qu’il occupe depuis deux saisons, s’occupant notamment du scouting des adversaires.

16. Frédéric Dupré : il n’a pas réellement participé au titre de 2008. Aligné à trois reprises, il fut transféré en janvier 2008 à Lokeren, suite à l’éclosion de Marcos. Après de bons débuts, son étoile a pâli et le club waeslandien a décidé de le libérer de son contrat en novembre dernier. Officiellement, il n’a pas arrêté sa carrière même s’il se retrouve actuellement sans club.

17. Ali Lukunku : en fin de cycle au Standard, il avait d’ailleurs quitté le club en cours de saison pour Mons. Sans réel succès d’ailleurs. Un an plus tard, le Franco-Congolais signait pour un club de D3 allemande (FC Erzgebirge Aue) avant de revenir en bord de Meuse en janvier 2010, pour le compte du FC Liège. Suite à la relégation du club en D3, Lukunku a mis fin à sa carrière, devenant scout pour Stoke City.

Ils sont ailleurs en D1

18. Marcos : alors qu’il a plané sur son couloir droit durant deux ans, ses prestations ont commencé à faiblir la saison dernière. Sans doute n’avait-il plus toute la concentration nécessaire suite à une paternité nouvelle. Ce qui a conduit le Standard à lui chercher un remplaçant et à proposer à Bruges un échange contre Laurent Ciman. A Bruges, il n’a pas encore réussi à retrouver son niveau de 2008-2009. Blessé, il a même été remplacé par Ryan Donk.

19. Gregory Dufer : alors que la campagne 2008 l’avait placé dans la position d’un titulaire sur le flanc droit, il n’a pas pu continuer sur sa lancée. La faute à un changement d’entraîneur mais également à l’arrivée de Wilfried Dalmat. Prêté à Tubize, il s’y illustra avant de revenir au Standard. La saison passée, il ne réussit pas plus à obtenir une seconde chance. Placé dans le noyau B, il a été transféré en octobre à Saint-Trond où il évoluera dès la reprise.

20. Olivier Renard : peut-on dire qu’il a manqué de timing en se frottant à Michel Preud’homme ? Sans doute. Il aurait pu, il aurait même dû, contribuer grandement au premier titre du Standard depuis 25 ans. Aligné huit fois comme titulaire, il dut s’effacer sur blessure. Impatient, il tapa du poing sur la table parce qu’il ne récupérait pas son poste assez vite. Les dirigeants n’apprécièrent pas et le transférèrent à Malines. Là, il a trouvé un cadre parfait pour lui. Gardien fiable, il a même intégré à quelques reprises le noyau des Diables Rouges. Il revient régulièrement voir des matches à Sclessin mais ne regrette en aucune manière son passage forcé à Malines.

Ils sont en divisions inférieures

21. Yanis Papassarantis : à l’époque, il faisait office de promesse. Certains articles le plaçaient sur le même pied que Witsel et Fellaini au sein de ce qu’on appelait alors la jeune trinité du Standard. Mais contrairement aux deux autres, il n’a pas confirmé. Descendu deux échelons plus bas pour se refaire une santé, il réalise une très bonne saison avec l’Union et certains estiment qu’il pourrait retrouver la D1.

22. Thomas Phibel : arrivé de Virton, ce grand défenseur central n’a jamais percé à Sclessin. En 2008, il ne fit son apparition qu’à une seule reprise. Transféré au FC Brussels en juillet 2008, il fila la saison suivante à l’Antwerp où il évolue depuis deux ans. Récemment, il fut impliqué dans une affaire judiciaire et fut condamné à deux ans de prison pour avoir causé un accident mortel. Il avait renversé une moto, le pilote succombant à ses blessures. Phibel roulait alors en état d’ivresse.

23. Vito Villano : le petit lutin était considéré comme l’amuseur-public en 2008. Son temps de jeu était famélique (1 match) et c’est pour cette raison qu’il fut transféré à Tubize la saison suivante. Là, il eut l’occasion de démontrer son talent mais la descente du club allait le condamner à évoluer en D2. Il est toujours dans l’équipe du Brabant wallon, actuellement 15e de la D2.

24. Fred : le Brésilien n’avait joué que huit matches avec le Standard sacré champion en 2008. Arrivé dans la foulée de Marcos, il n’a pas connu l’éclosion espérée. Loué à Dender, il n’y a pas réussi non plus. De retour au Standard, il a dû se contenter de regarder les autres jouer avant de retourner au pays, la saison passée. Aujourd’hui, les bras tatoués, Fred évolue à la Juventude, club de l’Etat du Rio Grande do Sul, qui évolue en Série C.

Il est toujours au Standard

25. Reginal Goreux : sur un noyau de 25 joueurs, le seul avec Witsel et Defour à être resté au club. Lors de la campagne de 2008, Goreux effectuait ses premiers pas dans le noyau pro. Tout le monde se souvient d’ailleurs de sa formidable frappe, en Coupe de Belgique, face au Cercle Bruges. Depuis, utilisé à toutes les sauces (médian ou défenseur), Reginal n’a pas vraiment percé. Dominique D’Onofrio a bien essayé de le relancer mais ses prestations furent trop irrégulières. Il fait aujourd’hui office de bon joker.

PAR STÉPHANE VANDE VELDE

Des étrangers de la ligne offensive, seul Igor de Camargo n’a pas visé trop haut en optant pour Mönchengladbach.

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