» Legear, extérieur old fashion « 

Pierre Bilic

 » Il y a huit jours, mon ami Jan Mulder était de passage au stade Constant Vanden Stock pour présenter son livre. Il a été un des héros des golden sixties du football mauve. Jan aurait adoré être servi par un extérieur droit comme Jonathan Legear. Le sprinter liégeois du Parc Astrid donne de nouvelles lettres de noblesse au rôle d’ailier. Sa façon de déborder est unique en D1. C’est un extérieur old fashion mais qui annonce le grand retour des joueurs de débordement. Du temps des Mauves de Mulder, Wilfried Puis brillait sur la ligne gauche. Doté d’un double crochet et d’une magnifique technique, il explosait le back droit commis à sa garde. Rapide, Wilfried prenait deux mètres au démarrage et on ne le revoyait plus. Il plongeait jusqu’au point de corner avant d’adresser, en pleine course, un centre rentrant, impossible à négocier pour le gardien mais magnifique pour l’attaquant de pointe : front, précision, goal. Mulder a marqué des dizaines de buts sur des services de Puis.

A droite, Pummy Bergholz s’adonnait au même jeu que Puis. Avec le temps, les extérieurs sont progressivement devenus des milieux de terrain. Les bons centres se font plus rares ou partent de la ligne médiane. La bataille des ailes a été abandonnée alors que, pourtant, on peut y trouver tant d’espaces. Legear le prouve quand il déborde avec une facilité déconcertante. Il fonce et la qualité de ses centres s’est fameusement améliorée comme on l’a vu en équipe nationale ou avec son club. A Athènes, ses services ont fait la différence. S’il le veut, Jona peut devenir un des éléments les plus marquants de son équipe. Ce n’est pas encore tout à fait le cas car son irrégularité a fait naître des doutes. Jouer deux grands matches puis être hors combat pour des pépins physiques, ce n’est pas normal.

Puis était aussi explosif que lui mais sa musculature ne pétait pas tous les mois. Wilfried vivait pour son métier. Legear doit être plus à l’écoute de son corps et comprendre le comment et le pourquoi de ses rechutes. Quand il aura fait cet effort et pris les dispositions qui s’imposent, la donne sera différente. Pour le moment, Jona est une vedette de la D1 belge. Il a le choix : devenir un deuxième Johnny Thio (ex-Club Bruges) qui a préféré s’amuser que vivre pour son sport ou briller un jour en Angleterre où sa vitesse ferait des ravages. Les clubs de Premier League accordent des salaires de 50.000 euros par semaine à des joueurs qu’ils ont screené de la tête aux pieds. Il doit prouver, par sa régularité, qu’il peut être digne de ce niveau. Pour lui, c’est maintenant que cela se joue.  »

né en 1941, heylens fut un excellent back droit (67 x diable rouge, équipe d’europe 65, mondial 70 au mexique, 7 titres et 3 coupes de belgique avec anderlecht). coacha une douzaine de clubs (passa 5 ans au losc et fut coach belge 1984 à seraing)

PIERRE BILIC

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