SébastienPocognoli aurait, selon beaucoup d’observateurs, le plus beau tacle du championnat de Belgique. C’est en tout cas son meilleur geste défensif.  » C’est une arme qu’il convient d’utiliser à bon escient « , précise-t-il.  » Cela ne sert à rien de tacler à tout bout de champ. Parfois, il est préférable de rester debout et empêcher l’adversaire d’avancer. Car un homme à terre est un homme mort.

Le tacle est un geste que j’ai appris depuis mon plus jeune âge, en jouant dans le… jardin de la maison familiale. J’adorais la pluie, qui rendait la pelouse très glissante. Le jardin était en légère pente. Je poussais le ballon et je m’amusais à leratisser lorsqu’il la dévalait. Les terrains en cendrée de Seraing ne m’effrayaient pas. Là aussi, je taclais, et je rentrais souvent à la maison avec des éraflures. Essayer de tacler quelqu’un, de le faire tomber sans lui faire mal, procure un sentiment de supériorité. Aujourd’hui encore, je me mets à la place de mon adversaire : j’imagine son sentiment, lorsqu’il se fait prendre le ballon de cette manière, après qu’il a couru 50 mètres et qu’il s’apprêtait à distiller un centre. Cela doit être frustrant. Si le défenseur commet une faute, c’est différent : il obtient alors un coup franc en sa faveur et garde la possession du ballon. Je n’ai jamais blessé personne, alors que j’ai peut-être déjà taclé 10.000 fois.

Je pars du principe que, lorsqu’on ne sait pas tacler, il vaut mieux s’abstenir. Un mauvais tacle peut être très dangereux, on s’en rend compte lorsqu’un attaquant s’y essaie alors qu’il n’est pas habitué. Personnellement, je ne tacle que lorsque je suis sûr de prendre le ballon. Si je suis fatigué, je ne le fais pas. Car cela se retourne contre moi. C’était le cas à Mouscron : j’ai malgré tout voulu essayer, mais j’étais en retard et cela m’a valu un carton jaune.

La technique ? Je me lance sur ma jambe droite et je ratisse avec la gauche. Il ne faut pas me demander de tacler lorsque je me trouve sur le côté droit du terrain, en lançant ma jambe gauche et en ratissant avec la droite : cela, j’en suis incapable. Personne ne m’a enseigné la technique du tacle. Je l’ai développée moi-même, au feeling. Je sens aussi à quel moment je dois tacler. Il est inutile d’essayer lorsqu’on voit que le ballon colle aux pieds de son adversaire. Il faut le surprendre lorsqu’il pousse le ballon un peu trop loin. Je préfère aussi un adversaire qui déborde sur son flanc, plutôt qu’un joueur qui a tendance à rentrer dans le jeu. Cela me fait plaisir lorsqu’on affirme que j’ai un tacle propre. Personnellement, je trouve que Birger Maertens et Laurent Ciman ont également un beau tacle, mais ce sont des défenseurs axiaux « .

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire