John Baete

Le Standard et Anderlecht n’ont plus le temps

Anderlecht est persuadé d’avoir sa chance en Europa League : le Lokomotiv Moscou n’est pas le Zenit Saint-Pétersbourg, Sturm Graz est moins fort que l’Hajduk Split et la saison passée, les Mauves ont pris quatre points sur six contre l’AEK Athènes.

Par John BAETELa mission est tout aussi claire : se qualifier pour le tour suivant, autrement la déception sera rude sur le plan sportif mais aussi financier. Anderlecht a toujours voulu participer à la phase des groupes de la Champions League au moins une fois sur trois, mais n’y réussit pas depuis ces trois dernières saisons. Cela signifie un solide manque à gagner. L’ardoise continue de plomber le club bruxellois, une mauvaise habitude qu’il n’avait pas dans le passé. Anderlecht va donc devoir prester au meilleur de ses possibilités alors qu’il ne peut pas encore compter sur deux de ses vedettes Ronald Vargas (qui vient de reprendre l’entraînement avec le groupe) et Dieumerci Mbokani, encore out quelques semaines.

Heureusement que Milan Jovanovic est déjà opérationnel, malgré ses 31 ans et le fait qu’il n’ait quasi pas joué la saison passée. Mais Jova est ainsi fait : s’il n’est pas blessé, il est très rapidement en forme. La preuve : il a toujours assumé son rôle de titulaire avec la Serbie, même en ne jouant pas ou prou à Liverpool. Anderlecht avait établi qu’il était en excellente condition physique au moment de signer son contrat. En plus, son aura sur les jeunes Mati Suarez et Fernando Canesin est réelle. A eux trois, ils font oublier que Romelu Lukaku est parti et que Tom De Sutter est – encore ! – blessé.

Le vrai problème d’Anderlecht, c’est sa défense. Cheikhou Kouyaté n’est pas encore totalement fiable à l’arrière central, mais les Mauves n’ont pas tellement le choix vu la blessure d’ Ondrej Mazuch et la déception Samuel (qui en plus était suspendu). La question est aussi de savoir si un entrejeu Sacha Kljestan- Lucas Biglia- Guillaume Gillet est capable de faire le ménage quand il le faut. Autant de préoccupations pour Ariel Jacobs, qui ne devrait pas pour autant laisser camper son équipe derrière comme il l’a parfois fait sur la scène continentale. Coach Jacobs a aussi un beau coup à jouer en attaque. Jouer pour gagner ou ne pas perdre, la différence est immense. Et la pression est là car les Mauves doivent réaliser des résultats maintenant, contrairement au championnat où ils peuvent se montrer patients, tout se jouant dans la phase décisive des play-offs. Ils espèrent, en tout cas, ne pas devoir attendre jusque-là pour fêter l’arrivée en forme du duo Vargas-Mbokani sur lequel ils fondent beaucoup d’espoirs.

Le Standard est dans le même cas. Même si financièrement la situation est plus limpide, les résultats européens doivent suivre également. Pas question, en tout cas, d’avoir le temps et de rejouer le coup de la saison passée où les Rouches avaient été très forts à l’approche du printemps seulement. Leur rush dans les play-offs était dû essentiellement au retour en forme de joueurs-clés. Dire que c’était programmé serait mentir effrontément. Tout le monde a pu voir que le style Dominique D’Onofrio n’avait pas eu de valeur ajoutée, non plus. DD fait partie de ces entraîneurs qui sont toujours dépendants de leurs meilleurs joueurs. Rayon trouvailles et magie, c’est schnoll.

Le dernier week-end, on a eu l’impression de se retrouver dans un de ces matches pourris de 2010-2011. Le Standard de José Riga a été trop frileux contre Westerlo, avec le seul Mémé Tchité en pointe et jouant même une grosse partie du match avec Jelle Van Damme- Yoni Buyens- Karim Belhocine dans l’entrejeu… 1-0 contre le dernier du classement, c’est trop peu. Sans doute que Riga avait déjà en tête le déplacement à Hanovre, une des révélations allemandes de la saison passée. Avec une 4e place basée sur un sens de la contre-attaque à la cosaque : son coach exige qu’en 10 secondes ses joueurs portent le danger dans le camp adverse. On doit donc s’attendre à un Standard très prudent et à un match tactique. Si les Rouches ramenaient un point de chez les Roten, ce serait très bien. D’autant que pour les Allemands, la charge émotionnelle sera énorme. C’est la deuxième fois seulement de leur histoire qu’ils jouent sur la scène européenne et il s’agira immanquablement d’un hommage à leur gardien international Robert Enke, qui s’est suicidé il y a deux ans.

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