Le meilleur président

Pierre Bilic

Il est difficile de comparer les mérites et les défauts. Les contextes sportifs et financiers sont différents d’un club à un autre où on peut passer de l’opulence à la dèche, de la tradition aux débuts d’une légende, de l’indifférence médiatique à l’intérêt incessant de la presse. Notre bulletin de vote est donc symbolique.

1. Herman Wijnants (Westerlo)

Une exception : officiellement, ce club n’a pas de président mais personne n’ignore qu’Herman Wijnants règne sur le club du Kuipje, le dirige de main de maître, tient bien les cordons de la bourse (budget : 4, 5 millions d’euros), réussit la plupart de ses transferts, fait confiance à ses entraîneurs (trois coaches en 10 ans : Jos Heyligen, Jan Ceulemans, Herman Helleputte). Son calme est très apprécié à la Ligue Pro. La stabilité de ce petit club limbourgeois s’explique grandement par la personnalité tranquille de ce manager qui a fait son beurre en vendant du fromage.

2. Roger Vanden Stock (Anderlecht)

Avec un budget de 29 millions d’euros, les Mauves ont les moyens. Ce n’est pas tombé du ciel et la famille Vanden Stock a su gérer, innover, rester au top belge à défaut de briller, comme autrefois, sur la scène européenne. Un nouveau stade permettra-t-il à ce club de retrouver sa grandeur internationale ?

3. Ivan De Witte (Gand)

Il parle parfois trop puis doit faire marche arrière et s’excuse. Mais le boss des Buffalos a relancé son club, gommé d’imposantes ardoises, donné des moyens importants à Georges Leekens, mis les petits plats dans les grands afin d’entamer la construction d’une nouvelle enceinte. Il présidera la Ligue Pro à partir du 1er avril prochain.

4. Reto Stiffler (Standard)

Comment, Luciano D’Onofrio n’est pas président ? Sur papier, cette fonction revient à Reto Stiffler qui ne quitte que rarement son hôtel suisse. Dans la réalité, Luciano est le vrai président. Il a totalement relancé le Standard et l’Académie Robert Louis-Dreyfus est unique en Belgique. Un point négatif : l’effectif incomplet du début de saison.

5. Harry Lemmens (Genk)

Il a le mérite de tenter de  » contrôler  » tant bien que mal les débordements du véritable propriétaire de ce club, Jos Vaessen. Harry Lemmens soutient Hugo Broos et le directeur sportif, Willy Reynders, qui a bien transféré en été et en hiver.

6. Willy Naessens (Zulte Waregem)

Avec lui, le football a retrouvé ses couleurs à Waregem. Cet homme d’affaires a réussi une fusion, a gagné une Coupe de Belgique, a étonné l’Europe en comptant bien ses sous.

7. Frans Schotte (Cercle Bruges)

On ne le voit pas beaucoup mais, sous sa gouverne, le Cercle vit tranquillement avec ses petits moyens en D1. Ce club ne rêve pas et ne doit rien à personne.

8. Jos Verhaegen (Germinal Beerchot)

Il connaît le football sur le bout des doigts et avait permis au Germinal Ekeren de briller en D1 avant de réussir la fusion avec le Beerschot et de dynamiser le football anversois.

9. Abbas Bayat (Charleroi)

Les Zèbres lui doivent beaucoup mais, derrière la réussite sportive, le club s’abîme dans des conflits tous azimuts qui le perdront.

10. Luc Espeel (Roulers)

A l’image de Willy Naessens et de Frans Schotte, il a opté pour une gestion financière très sage. Roulers s’installe calmement en D1 : que demander de plus ?

11. Dominique Leone (Mons)

Il a bien changé, mesure mieux ses émotions que lors de son premier séjour en D1. Il suffit de faire le tour du stade et des installations pour voir que le Mons de Dominique Leone travaille.

12. Johan Vermeerch (Brussels)

Il n’y aurait pas de deuxième club de D1 à Bruxelles sans lui. Mais ses éclats et ses incessantes crises de colère ternissent son image de marque de connaisseur du football.

13. Michel D’Hooghe (Club Bruges)

Bruges se cherche, Michel D’Hooghe aussi. Il était plus efficace à la présidence de l’Union Belge qu’à celle du Club qui ne s’est pas remis du départ de Trond Sollied.

14. Roland Duchâtelet (Saint-Trond)

Il a finalement gardé son club hors du vent lors de la tempête chinoise, a effacé les dettes mais ne parvient pas à installer une gestion sportive stable.

15. Philippe Dufermont (Mouscron)

Il vient d’arriver à la présidence des Hurlus qu’il avait déjà soutenus financièrement. En fait, cette quinzième place revient à Jean-Pierre Detremmerie qui a sublimé le club durant des années mais a fragilisé dangereusement sa trésorerie.

16. Léo Theyskens (Lierse)

Il n’a pas épargné sa sueur afin de requinquer un club atteint de fièvre jaune. Mais le chef lierrois n’a pas su composer un effectif digne de la D1.

17. Roger Lambrechts (Lokeren)

Le marchand de pneus a engagé Ariel Jacobs avant de virer ce coach et de reprendre Slavo Muslin. C’est un échec et son club n’a plus été aussi malade sportivement depuis des années.

18. Frans Van Hoof (Beveren)

Ce président n’a plus que ses larmes pour pleurer. Beveren a profité du talent des Ivoiriens mais n’a pas franchi le cap de l’après Jean-Marc Guillou.

PIERRE BILIC

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