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Le Kenya domine l’athlétisme

Le numéro un au classement des médailles du Mondial d’athlétisme ? Ce ne sont pas les USA (18 médailles dont six d’or) ni la Jamaïque (12/7) mais le Kenya avec sept médailles d’or, six d’argent et trois de bronze.

Comme d’habitude, le Kenya a surtout conquis ses médailles sur les longues distances mais il a aussi récolté deux titres surprenants dans d’autres disciplines : Julius Yego, qui sera vendredi au Mémorial, s’est imposé au javelot et Nicholas Bett a été le meilleur en 400 mètres haies, devenant le premier Kenyan à enlever une médaille sur une distance inférieure au 800 mètres. Boniface Tumuti a terminé cinquième de l’épreuve.

Ces succès ont ravivé la polémique sur un possible dopage à grande échelle au Kenya, d’autant que deux de ses représentants ont été contrôlés positifs à Pékin : Koki Manunga (400 mètres) et Joyce Zakary (400 mètres haies). En plus, 40 athlètes du même pays ont été positifs ces deux dernières années, avec une nuance : il s’agissait de sportifs de second rang. Pour échapper à la pauvreté, trop de Kenyans ont recours à des produits illicites pour séduire les scouts. Puisqu’il n’y a quasiment pas de contrôles au Kenya, ils courent peu de risques, de facto.

Mais attribuer les médailles des coureurs de fond et de Bett au seul dopage serait simpliste. Les Kenyans, et avant tout ceux qui sont issus du plateau du Rift, possèdent un avantage génétique : ils ont de longues jambes, un tronc court et des bras minces… Ces poids-plumes sont donc formatés pour la course.

Nicholas Bett est originaire d’une région du Kenya qui produit beaucoup de spécialistes de haies. La technique, il l’a apprise en visionnant les ténors de la discipline sur YouTube, de même que le discobole Julius Yego. Jusqu’à l’année dernière, Bett n’avait pas d’entraîneur.

Il a effectué un énorme bond dans la hiérarchie, puisqu’il avait été éliminé en séries aux Jeux du Commonwealth en 2014 mais il le doit surtout à son nouvel entraîneur, Hennie Koetze, qui a peaufiné sa technique rudimentaire de franchissement des obstacles. Reste à voir si ça suffit à expliquer sa médaille d’or subite. Nous en saurons sans doute plus long aux Jeux de Rio…

Par Jonas Creteur

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