Le Nigérian de 24 ans n’a jamais mieux réussi que dans ce rôle. Saura-t-il relever le défi qui lui est à nouveau proposé par l’Albert ?

Pourquoi Mohammed Aliyu Datti est-il devenu une machine à manquer ? Il avait certes acquis une belle image de buteur lors de ses passages successifs au Standard (huit buts en 2003-04, dont quelques-uns décisifs après seulement quelques minutes passées comme joker sur le terrain) puis au RAEC Mons (14 buts la saison suivante), mais se planta royalement par la suite.

Lorsqu’il arriva à La Gantoise au c£ur de l’été 2005, le Nigérian ne parvint pourtant jamais à honorer son rang et son statut, offrant à peine deux pauvres buts aux Buffalos en l’espace d’un championnat. Dans la mesure où ses performances se révélèrent bien en deçà des attentes qui pesaient sur lui, celui qui idolâtre l’ex-Brugeois et compatriote Daniel Amokachi fut prié de rejoindre les rangs de Zulte Waregem à l’entame de la présente saison. En juillet dernier, à la reprise des entraînements du cercle flandrien, il affirmait :  » La saison passée, on m’a à peine donné la chance de montrer ce que je valais. Même si ça ne tournait pas rond à ce moment, je ne tiens pas à me prendre la tête pour autant. J’ai mieux à faire. Me tourner vers l’avenir, par exemple « .

Mais l’attaquant se montra tout aussi décevant au Essevee, pour qui il inscrivit un seul petit but en un tour de compétition. En outre, dans les heures de pointe, il ne fut pas non plus en mesure de concurrencer les Cédric Roussel et autre Tim Matthijs qui, en lui opposant un duo de qualité, l’éclipsèrent très rapidement du onze de base, le tenant par là même à l’écart des moments de gloire que vécut le club flandrien sur la scène européenne. Cela apparaît d’autant plus surprenant que Francky Dury forge la réussite des siens sur l’organisation avant de lancer des flèches vers l’avant. Dans ce jeu de contre-attaque, qui semblait pourtant correspondre à merveille à sa vitesse de course, Aliyu Datti ne parvint pas à saisir sa chance et à… trouver sa place.

Le second buteur du club en D1

En panne d’inspiration, il fut alors poussé vers la porte de sortie mais fut rapidement courtisé par Mons, le dernier club où il marqua véritablement les esprits et où, depuis son départ, bien de l’eau coula sous les ponts.

Malgré l’optimise affiché dans la cité du Doudou, on est en droit de se demander si Aliyu Datti est en mesure de devenir l’attaquant tant attendu, celui qui manqua cruellement aux Montois depuis l’entame de la compétition. Il y a deux saisons, il ne parvint pas à emballer le sprint final, entraînant la culbute du RAEC en D2 et ne trouva pas, ces derniers mois, les moyens de rebondir en dépit de la qualité des environnements dans lesquels il fut amené à évoluer.

Pour l’heure, nul ne le sait. La manière dont Aliyu Datti – dont on ne connaît certes pas le mental suite aux saisons difficiles qu’il vient de vivre mais dont on sait qu’il marche à la confiance – abordera les événements reste un mystère. Cependant, sur la Grand-Place, nombreuses sont les personnes à se féliciter de l’arrivée du Nigérian, considéré comme un joueur rapide, mobile, opportuniste et adroit – et, par conséquent, un buteur invétéré – susceptible de prouver son efficacité dans divers systèmes de jeu. Il est vrai qu’Aliyu Datti y est particulièrement apprécié pour son £uvre passée : il reste le second buteur de l’histoire du club au sein de l’élite derrière son ex-partenaire Cédric Roussel et est probablement supérieur aux joueurs du genre alignés lors du premier tour.

Lutter contre l’irrégularité

Récemment, José Riga évoquait la venue de l’attaquant africain :  » Datti a laissé un bon souvenir ici. Il manque parfois de régularité, mais on ne peut pas lui enlever son sens du but et la perforation « .

Restent néanmoins quelques incertitudes telles le temps dont Aliyu Datti aura besoin pour s’adapter au groupe en présence ou encore son entente avec Ilija Stolica, qui évoluerait alors davantage dans un rôle de pivot. Un tel duo, s’il fait incontestablement penser au tandem IgorDe Camargo-Milan Jovanovic, s’en différencie pourtant en un point : le Standard dominera plus fréquemment ses adversaires que les Montois lors du second tour.

Et puis, a-t-on oublié, à l’Albert, la fin de saison de Datti il y a 18 mois ? De nombreux suiveurs du club ne remettent pas forcément en cause ses qualités, mais en appellent à ce qu’il se force à davantage de concentration sur l’événement. Ils lui reprochent essentiellement de jouer à la carte comme – et certains y voient un argument de poids – en témoigne sa fin de saison 2004-2005. L’occasion galvaudée au GBA (2-0), sa suspension dans le sprint final lors du match opposant son équipe à Mouscron (0-2)… Autant d’éléments qui leur laissent à penser qu’à l’époque, il avait déjà la tête à la Gantoise.

En Aliyu Datti – qui en 2004, envisageait pourtant un retour à l’AC Milan où il évolua avec un certain Drazen Brncic – il y aurait donc le bon comme le moins bon… A lui dès lors de se donner les moyens, de se dépasser et de laisser apparaître ce qui, au fond de lui, ne demande probablement qu’à s’épanouir. Puisse la place de joker qui lui est offerte une nouvelle fois par les Dragons l’aider à trouver un nouveau départ fulgurant en D1.

CÉDRIC BOUILLON

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