Le grand examen

Ceci est-il bien la génération en or si souvent vantée ou s’agit-il d’une levée surestimée et perdue ? On le saura dans les semaines à venir. Il n’y aura pas de repêchage. Cette équipe doit enfin fournir, sur la plus haute scène, des prestations à la mesure du talent présent en son sein. Avec un concept clair et reconnaissable, du rythme et de la finesse, de l’abattage et de la répartie. Pendant vingt matches, Roberto Martinez a changé ses pions, remanié l’équipe. Maintenant, l’heure de la récolte est venue, avec une équipe à la moyenne d’âge de 27,5 ans. Même si, ces derniers jours, on a encore dit que les joueurs devaient travailler les automatismes, comme si l’apprentissage n’était toujours pas achevé.

Eden Hazard
Eden Hazard© BELGAIMAGE

Il ne doit pas y avoir de problèmes au premier tour. Lundi prochain, le Panama constitue un échauffement idéal mais il ne faut pas sous-estimer la Tunisie, homogène, bien qu’elle ne puisse être un obstacle, tandis que l’Angleterre, rajeunie, cherche encore ses marques. Ensuite, en huitièmes de finale, l’adversaire, issu du groupe de la Pologne, du Sénégal, du Japon et de la Colombie, peut être abordable. En quarts de finale, l’adversaire sera d’un tout autre calibre.

Les Diables Rouges semblent surtout avoir des problèmes en défense. C’est contraire à la tradition. On a l’impression étrange que la réussite de cette campagne est liée à la forme de Vincent Kompany et Thomas Vermaelen. Alors qu’il y a des solutions de rechange.

Le fonctionnement de l’entrejeu sera crucial. Comme cette question : Eden Hazard et Kevin De Bruyne peuvent-ils obtenir leur meilleur rendement ensemble. Ils se sont tous deux distingués en Premier League, où ils sont entourés par d’autres footballeurs, dans un autre schéma. Tous deux sont capables de hausser le niveau d’une équipe mais jusqu’à présent, ils l’ont trop peu fait de concert.

La clarté sera la clef du succès. Elle n’a pas toujours été au rendez-vous. Il faut espérer qu’elle le soit. Et que le sélectionneur soit ferme si certaines conventions ne sont pas respectées. Le groupe dégage plus de maturité qu’il y a quatre ans. Les joueurs sont prêts à se battre ensemble. Les égos se sont effacés devant le collectif. Il n’y a pas de tension au sein du groupe mais une grande sérénité et la conviction de pouvoir aller loin, avec cette palette de talents. Pour autant que la somme de ces talents individuels forme un ensemble soudé.

Pendant tout un mois, les regards seront braqués sur la Russie. Le président Vladimir Poutine et le président de la FIFA Gianni Infantino donneront le coup d’envoi de la fête avec panache mais les problèmes de la Russie seront mis de côté. Les opposants sont réduits au silence, contrairement à ce qui s’était passé il y a quatre ans au Brésil ou il y a huit ans en Afrique du Sud. Les stades auront des allures de citadelles renforcées pour contenir le danger du hooliganisme.

La Russie use et abuse du Mondial pour se profiler. La FIFA est très éloignée des réalités quotidiennes et ne cesse de mettre en exergue l’unité que génère le sport. Sepp Blatter sombrait même dans le pathétique, expliquant que la FIFA voulait toucher le monde par son message sur la foi, l’amour et l’espoir. Il parcourait ensuite le pays, en apôtre de la paix.

Gianni Infantino le fera aussi. La sinistre réalité ne reviendra en Russie que le 15 juillet, une fois les lumières du stade éteintes. Quand il ne restera plus grand-chose de la fête.

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