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Le freeride, frissons garantis!

Sport en vogue, le freeride est la plus extrême des disciplines du ski. Dévaler des pentes raides au coeur de la montagne hors des sentiers battus en signant des envolées magiques: voilà l’esprit du freeride, en action samedi à Hakuba (Japon) pour la première étape du circuit mondial.

« Le freeride, c’est être en montagne, dans des endroits vraiment magnifiques, avec une super belle ligne sur une super bonne montagne, c’est un peu de l’art. Ce sont de super sensations et c’est chouette de provoquer de l’engouement pour ceux qui regardent », raconte à l’AFP Victor de le Rue, snowboarder professionnel qui participe pour la première fois au circuit mondial, le Freeride World Tour (FWT).

Créé en 2008, le FWT – doté de 350.000 dollars – se décline en 5 étapes de janvier à fin mars, avec en clou du spectacle la mythique épreuve du Verbier (Suisse), qui est à l’origine du circuit.

Le freeride, frissons garantis!
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« Le freeride est une discipline du ski en pleine expansion, c’était la discipline originale, il y a 100 ans tout le monde faisait du freeride. Depuis toujours il y a des pratiquants hors pistes; dans les années 70, ma grand-mère m’emmenait hors des sentiers battus! », explique Nicolas Hale-Woods, qui a fondé le FWT dès qu’il a senti « le marché prêt » à accueillir une multitude d’événements structurés.

– ‘Voler sur la neige’ –

Aujourd’hui, le freeride se décline en 160 événements dans le monde, pour plus de 5.000 athlètes licenciés. Un boom sportif pour une pratique qui ne vivait jusque-là que pour la production d’images vidéo extrêmement spectaculaires.

Car le freeride est fournisseur de frissons. Le principe? Observer d’en bas à l’aide de jumelles une face vierge de la montagne, se rendre en haut – la plupart du temps à pied soit 2 heures de marche -, s’élancer à skis ou en snowboard dans la poudreuse sur une ligne repérée depuis le bas et réaliser des ‘tricks’ (figures acrobatiques) en se servant des éléments naturels, virages de folie en plus!

« A toi d’entrer en osmose avec la montagne, de la comprendre », souligne Marion Haerty, snowboardeuse victorieuse du FWT en 2017. « Je vois ça comme une danse, comme une chorégraphie, c’est un rythme, un tempo, avec des figures, des sauts, c’est voler sur la neige ».

Le freeride, frissons garantis!
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Flirter avec les limites mais minimiser les risques, c’est aussi dans l’ADN du freeride.

« La peur fait partie de notre sport, ça nous permet de réfléchir. C’est le goût du risque, on est vite pris pour des fous à faire ce genre de choses mais c’est comme ça que je me sens la plus vivante, je me sens bien en montagne », poursuit Haerty, 27 ans, originaire de Chamonix.

– Hors pistes –

Sur le FWT, la priorité est donnée à la sécurité, en lien avec le risque d’avalanche. Car même si le freeride est l’expression d’une liberté totale dans la montagne, la compétition est contraignante avec notamment des limitations sur les bords. Les riders sont pénalisés s’ils prennent des risques avec des sauts non maîtrisés et l’épreuve n’a pas lieu en dessous d’un certain seuil de visibilité.

« Pour nous le hors piste existe depuis toujours et continuera d’exister avec ou sans le Freeride World Tour. On doit respecter les conditions naturelles que l’on trouve. On ne sort pas des pistes n’importe comment, on s’équipe, on s’éduque. Et le hors piste, ce n’est pas marginal. Il ne faut pas faire l’autruche à ce sujet », dit Nicolas Hale-Woods pour qui « c’est une partie importante de l’industrie des sports d’hiver ».

Le freeride, frissons garantis!
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Pour Victor de le Rue, cette pratique de la montagne nécessite « certaines compétences ».

« Je peux me mettre dans un endroit dangereux mais je sais que je peux m’échapper parce que j’ai très bien observé avant et j’ai vu des échappatoires », relève ce Pyrénéen de 29 ans qui a été pris dans une avalanche dans ses jeunes années alors qu’il réalisait une vidéo.

« On construisait une bosse pour faire un tricks, on a pelleté pendant une journée, il y avait tellement de neige qu’on ne pouvait pas marcher. Il y a eu une énorme explosion, tout a pété, c’est parti en avalanche, on était 7 et deux se sont retrouvés ensevelis. On a pu les retrouver vivants. Ce sont des grosses remises en question, un gros rappel à l’ordre », confie le petit frère du triple champion du monde de freeride, Xavier de le Rue, qui a juste besoin que « ça envoie grave »!

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