» Le foot peut être utilisé comme un bel outil pédagogique « 

La RAAL a poussé Marc Sirlereau à s’intéresser au foot. Dans la foulée, c’est encore le club louviérois qui lui a fait découvrir Foot Magazine. Quarante ans plus tard, le ménage à trois se poursuit avec passion.

L’anecdote prend de l’âge, mais elle amuse toujours autant Marc. Amené à dévoiler son onze de rêve suite à son départ d’Anderlecht au milieu des années 80, Hugo Broos n’y place pas Robbie Rensenbrink. Quand le journaliste de Foot Magazine lui demande la raison, la réponse fuse : le Néerlandais ne jouait bien qu’à domicile.  » Les footballeurs n’oseraient plus s’attaquer comme ça aujourd’hui « , sourit Marc, installé sur sa terrasse dans l’agglomération de Mons.  » Mais ce n’est pas grave : ce que l’on perd en interviews, on le gagne dans l’analyse du jeu ou dans des enquêtes sur le dopage ou la santé financière des clubs de foot. C’est une autre manière de faire, mais ça reste un vrai rendez-vous de foot.  » Marc a quinze ans quand il découvre le premier numéro de Foot Magazine, dans lequel il dévore un article sur Guy Dardenne.  » En tant que supporter de la RAAL, je ne pouvais pas passer à côté, surtout que Dardenne me plaisait comme personnage et comme joueur : le meilleur du premier passage des Loups en D1.  »

Marc pourrait raconter toute l’histoire de sa RAAL de coeur, en passant évidemment longuement sur les montées en D1 et la victoire en Coupe de Belgique.  » On est arrivés au stade avec quelques amis habillés en Gilles de Binche. Saint-Trond était persuadé de l’emporter… Je pense qu’ils n’ont rien compris à ce qui leur arrivait « , rejoue le quinquagénaire.  » Malheureusement, le club n’était pas suffisamment professionnel pour tenir dans la durée. Avec le recul, je me dis qu’une association Gaone-Curaba ( l’ancien et l’actuel président, ndlr) aurait pu permettre au club de se maintenir.  » Cela n’empêche pas le Hennuyer de se tenir au courant du résultat de la RAAL chaque dimanche. Sans bouder La Louvière Centre pour autant.  » Je ne suis pas  » anti  » ! S’ils parviennent tous les deux à former des jeunes et à cohabiter, ça ne peut être que bénéfique.  »

Le foot encyclopédique

Journaliste pour La Première au service politique, Marc avoue qu’il aurait également apprécié travailler dans le sport.  » Quand j’étais petit, il arrivait que mon père coupe le son de la télé pendant un match de foot pour écouter Luc Varenne à la radio. Il était capable de dire que le ballon était passé à dix centimètres des buts quand c’était à trois mètres, mais j’adorais ça.  » Abonné à Sport/Foot Magazine depuis qu’il gagne sa croûte, le Montois d’adoption s’en sert notamment pour parfaire un côté encyclopédique qui l’amuse beaucoup.  » J’aime connaître le parcours en club des joueurs et même leur coin d’origine. Aujourd’hui, dès que j’entends parler d’Ensival, je pense à l’ex-Diable rouge Jean Thissen, qui vient de là.  » Et quand il ne parvient pas à s’endormir, Marc se lance des petits quiz type  » Cite quinze joueurs passés par le FC Nantes « . Vercauteren, Ouédec, Loko… Belle manière de vérifier que la mémoire fonctionne encore.

 » Le foot m’a permis d’être bon en géographie. En primaire, je connaissais la capitale de Chypre parce qu’il y avait un club qui jouait à Nicosie. Le foot peut être utilisé comme un bel outil pédagogique : il emprunte à l’histoire, la géographie et la politique « , poursuit-il, en citant la fameuse opposition fantôme entre le Chili et l’URSS. En novembre 1973, un coup d’État secoue le Chili et amène l’URSS à déclarer forfait pour ce match de barrage pour le Mondial 74. Malgré cela, la junte militaire décide d’organiser un simulacre de rencontre pour célébrer sa qualification, utilisée du même coup comme outil de propagande.  » Ce genre d’histoires amène un truc en plus, que ce soit pour le fan de foot ou le non initié. C’est toujours important d’apprendre quelque chose.  » Déformation professionnelle ?

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