Jacques Sys
Le Club Bruges se construit sur des sables mouvants
D’abord Adrie Koster, entretemps des entretiens avec Francky Dury, puis tout de même à nouveau Koster, ensuite Christoph Daum, puis Georges Leekens, et maintenant Juan Carlos Garrido : il est très difficile de trouver une vision au Club Bruges.
Par Jacques Sys
Quatre entraîneurs en même pas un an et demi, quatre fois une philosophie de foot différente, comment arriver à une continuité ? De plus, il y a eu aussi 21 nouveaux joueurs en un an et demi. Le Jan Breydel Stadion ne tient pas sur des fondations mais bien des sables mouvants. C’est là-dessus que le Club Bruges doit se construire, avec un groupe de joueurs dont un grand nombre manque de mentalité professionnelle et d’instinct de gagnant. Et tout ça en attendant encore d’autres nouveaux joueurs pendant la prochaine période de transfert.
Il est très difficile pour le Club d’arriver à une mentalité sportive. Pour cela, les défauts sont trop graves. Il n’y a pas de bon gardien de but, il y a des trous dans une défense où règne la nonchalance, pas assez de compétences techniques et surtout trop peu de vitesse. Dans l’entrejeu aussi, une absence de créativité, un manque d’équilibre, avec des joueurs loin d’être en forme et trop peu d’efficacité à l’avant, malgré la présence de Carlos Bacca. Et un nouvel entraineur, Garrido, qui a dû constater l’excès d’erreurs.
La seule question qui se pose est comment éviter cette situation avec ce groupe ? Au début de la saison le Club Bruges ambitionnait le titre, il y avait et il y a toujours beaucoup de pression d’en haut, mais la différence avec Anderlecht est grande. On cherche donc à nouveau de nouvelles personnes et un tas de noms circulent.
C’est ainsi que nous connaissons le monde du foot, un éternel recommencement. Déjà sept changements d’entraîneurs en D1, mais aucun effet, hormis au Standard. Et pas d’effet non plus à Bruges avec le tacticien espagnol : définitivement éliminé de l’Europa League, évincé de la Coupe par son ennemi héréditaire du Cercle et un cinq sur neuf en championnat, après deux matches pauvres à domicile. Pauvre comme le match de samedi dernier contre Malines où l’équipe n’a montré ni vision, ni passion, ni énergie.
Il reste à voir comment Juan Carlos Garrido va rectifier le tir. La semaine passée il a entendu avec étonnement certains joueurs raconter qu’ils n’étaient pas capables de jouer trois matches par semaine. Ce qui nous ramène à une vieille histoire : dans ce pays les entraînements servent trop souvent de thérapeutique occupationnelle. Et il n’est pas facile d’augmenter l’intensité. Comme Christoph Daum l’a expérimenté pendant la saison précédente. Et comme Garrido va le remarquer lui aussi.
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