John Baete

Le championnat change de tournure

On a beaucoup de mal à croire que Lucien D’Onofrio ne donnera pas l’un ou l’autre tuyau à son copain, Roger Vanden Stock… Ce n’est pas parce que le conseil d’administration des Mauves a dressé un cordon sanitaire autour du Liégeois que le président ne peut pas s’entourer des conseillers privés qu’il désire avoir. Cela, les administrateurs sont les premiers à le savoir. Mais si, pour eux, les apparences sont sauvées, qui espère-t-on tromper ? Messieurs, ne prenez pas vos fans pour des gogos, svp.

Par John Baete

We all live in a purple submarine ? Qui croira un seul instant que Roger et Lucien ne vont jamais se parler ? Et si ce dernier se désiste officiellement, c’est parce qu’il se sent vexé d’être rejeté. Parce qu’il espérait fermement devenir administrateur, voire actionnaire ? Comme le répète souvent un grand connaisseur en retournements de situations, Georges Leekens lui-même : « en football, il ne faut jamais dire jamais ». Qui sait si un accord avec le marché portugais n’est pas dans le pipeline actuellement.

D’un autre côté, Anderlecht devrait tout de même bien réfléchir à se positionner clairement quant à sa politique sportive. Maintenant que le centre d’entraînement de Neerpede est enfin à la hauteur du statut du club, ne devrait-il pas devenir aussi un meilleur outil de formation ? Ne pas se profiler de cette manière serait contradictoire. Mais quand on laisse partir un Johan Walem (en charge des Espoirs) pour l’Udinese (où il a embrassé des fonctions techniques) et qu’on désire se mettre en cheville avec D’Onofrio, c’est qu’on envisage plus sérieusement de construire vaille que vaille une bonne équipe chaque saison sur base de transferts que de vraiment développer ses talents. On sait que les clubs belges ne sont pas capables de garder longtemps leurs jeunes stars vu la concurrence des clubs européens plus riches, mais Anderlecht a tort de ne pas plus accentuer cette dimension.

Le week-end dernier a été instructif quant à la suite de la compétition. En l’absence de Lucas Biglia et Dieumerci Mbokani, les Mauves ne sont pas à niveau ; idem au Standard sans Kanu et William Vainqueur. Pas facile de se passer de ce type de joueurs alors que le championnat est en train de changer de tournure. En cause : l’arrivée de Christoph Daum au Club Bruges.

Le coach allemand aura beaucoup, beaucoup, beaucoup fait monter son club au classement en marquant très peu de buts. Du coup, il se repointe comme une des forces sur lesquelles il faudra compter quand viendront les play-offs. Bruges a réussi son opération de chirurgie esthétique même si tout le monde n’aime pas son nouveau visage. Trop défensif !

Désolé, mais Daum avait prévenu qu’il allait resserrer son équipe et que ça commencerait par l’arrière. Pas de fioritures avec lui : il a même suspendu les entraînements individuels donnés par d’anciennes stars du club en s’arcboutant sur l’essentiel : « L’organisation de l’équipe. Et pour y arriver, j’ai besoin de mes joueurs tout le temps pour l’instant. Ça ne veut toutefois pas dire que les coaches individuels n’auront pas de travail à l’avenir : la majorité de mes joueurs ont un bagage dépassé, tel qu’on le voyait il y a 20 ans, et la majorité est incapable de bien jouer de la tête ».

Daum a su très rapidement ce qu’il voulait et, chaque jour qui passe, il resserre son emprise. Sans rien inventer mais en ne laissant absolument rien au hasard. Pour l’instant, le fait de ne marquer qu’un but par match même à daumicile (copyright Charles Van den Bergh) n’est pas encore considéré comme une faiblesse potentielle….

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