Le Ballon dort

Réflexion entendue après l’annonce du Ballon d’or de Luka Modric :  » On élit un joueur dont on a parfois l’impression qu’il dort pendant la moitié des matchs « . Excessif mais pas vraiment faux. Cela dit, quand il se réveille… Cela donne des rêves éveillés qui peuvent empêcher de dormir heureux ses adversaires. Un petit bout d’homme qui peut te donner des cauchemars. La vraie question, ce sont les critères. Donner un titre individuel à un serviteur d’un sport collectif.

Le Ballon d’or c’est le  » je  » plus important que le  » nous « . La saison de l’équipe du vainqueur doit être faite de trophées. Prisme incontournable du foot devenu histoire de chiffres. Contestable mais recevable dans le sens où les grands joueurs ont la faculté de briller tout en faisant reluire le  » service  » souvent en or massif placé à côté d’eux sur la table de jeu. Les stars sont le coefficient + qui mène aux titres et trophées. Justement, Modric ne fait pas l’unanimité sur ce point.

Autant on peut être sûr que sans Messi et Ronaldo, le Barca et le Real n’auraient pas engrangé tous leurs trophées, autant on se dit que sans Modric, le Real aurait pu gagner la Ligue des Champions et la Croatie atteindre la finale de la Coupe du Monde. Vaste débat invérifiable. En attendant, dans cette même logique, on est sûr que si la Belgique avait été championne du Monde, notre Eden national aurait été l’heureux élu. Soit. Merci Luka d’avoir ouvert les fenêtres et fait entrer dans la maison foot un vent de fraîcheur que Lionel et Cristiano avaient rendu un peu saturé.

Tiens, Ronaldo n’a pas félicité officiellement Modric. Compétiteur jusqu’au bout. Mauvais perdant pour toujours. C’est aussi ça sa force. Il a tout mais veut plus encore. Ne change pas CR7. De toute façon, à 33 ans ça n’arrivera plus. À l’âge du Christ, celui qui se prend pour Dieu n’en a aucune envie. 33 ans, un âge qui commence à compter pour un joueur. Pour un entraîneur, c’est celui où on commence à apprendre. À compter, à écrire ses premières belles histoires. Avec plein de fautes. De jeunesse et autres. On a l’ambition d’arriver au sommet. En Bundesliga, il y en a deux qui y sont déjà.

Ils nous ont offert un match de ouf : Hoffenheim- Schalke 04. C’est Juliann Nagelsmann, 31 ans qui reçoit Domenico Tedesco, 33 ans. 35 occasions dans ce match, c’est une toutes les 2,5 minutes. Un critère  » Bundesliga  » amélioré par le culot, la fougue, l’ambition positive de deux  » gamins « . Qui, comme les enfants, ne pensent qu’à jouer. Les deux ont obtenu leur diplôme d’entraîneur à la célèbre école de Bonn. La même année, avec Tedesco comme Major de promotion.

Et, question promotion, ça a été très vite pour eux. Les Allemands ont ce pragmatisme plus fort que tout. T’es bon, t’as le poste. Et les deux jeunots font le boulot. Tellement qu’ils sont déjà en Ligue des Champions. Avec leur style bien à eux. Le Schalke de Tedesco se qualifie tout en contrôle. Cinq buts inscrits, quatre encaissés. L’Hoffenheim de Nagelsmann se fait sortir dans son style bien à lui. 10 buts marqués pour 12 encaissés. Merci. Avec lui, le foot c’est 22 buts générés en cinq matchs. Vous avez fait le compte…

Nagelsmann est un entraîneur sans trophée mais qui a déjà gagné beaucoup. D’ailleurs, depuis juin dernier il a déjà signé un contrat pour juin prochain du côté de Leipzig. Le club qui donne des ailes. Pas un hasard. Il a déjà une signature reconnaissable au bas de la feuille de match. Il a déjà un style. Un foot que l’on a envie de voir. Comme Jürgen Klopp ou Pep Guardiola.

Tiens, Pep, on va finir avec lui. Encore un truc de ouf. Il y a 15 jours, lors de la 14e journée de Premier League, son City encaisse un but de Callum Wilson. Et donc ? Et bien jusqu’à la 44e minute de ce match, aucun attaquant ni milieu de terrain adverse n’avait marqué de plein jeu contre les Citizens. Ahurissant. 20 heures à chercher sans trouver. Les adversaires devenus pèlerins en oublient le… but de leur quête. Pep, lui, est au Paradis.

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