L’avenir de l’Angleterre

Le médian d’Aston Villa est élu Espoir de l’année et croule sous les compliments.

W ayne Rooney est reparti avec le trophée de meilleur joueur de la saison. Celui de l’espoir de l’année est revenu à Aston Villa, formation réputée pour donner sa chance à des jeunes Anglais. C’est d’ailleurs la deuxième année d’affilée que les Villans raflent ce prix, James Milner ayant succédé à Ashley Young. Même club mais pas totalement le même pedigree. Autant Young est virevoltant et technique sur son aile gauche, autant Milner est physique et combatif sur sa droite. Un point commun : leur volonté.

Pourtant, Milner (24 ans) n’est pas né cette saison ! Depuis ses débuts, son éclosion au plus haut niveau est programmée. Ne détient-il pas le plus grand nombre de sélections en Espoirs anglais (46 matches) ? Alors pourquoi seulement maintenant, lui qui a débuté à 16 ans… tout comme Rooney, dont il est plus vieux de quelques mois à peine et qu’il supplanta comme buteur le plus jeune de Premier League. Formé à Leeds, l’équipe de son enfance où il fit partie des ramasseurs de balle, il a sans doute pâti de la descente aux enfers du club du Yorkshire avant de se recaser à Newcastle. Il ne lui restait plus qu’à sortir de l’ombre. Opération assez réussie pour attirer une première fois l’attention, pour un prêt, d’Aston Villa, alors coaché par David O’Leary qui l’avait déjà connu à Leeds. Bof… Retour à Newcastle. Contrairement au club, en pleine déliquescence, Milner allait y remettre au goût du jour un style à l’ancienne (hygiène de vie impeccable, professionnalisme et combativité) bien éloigné des standards en vigueur outre-Manche.

 » Il a ajouté de la finition à son jeu  » (Gareth Southgate)

A l’intersaison 2008, Martin O’Neill, nouveau coach de Villa, est convaincu et met 13,3 millions d’euros sur la table pour s’attacher les services du nouveau gendre idéal. Et depuis deux ans, Milner a imposé sa griffe. Fini le temps où son entraîneur à Newcastle, Sam Allardyce, craignait  » qu’il se brûle à l’entraînement « . Aujourd’hui, on loue sa résistance à l’effort (normal pour un champion de crosscountry au collège) et son abnégation, assortie d’un fair-play désuet, lui qui n’a pas encore récolté de carton rouge en 320 matches, toutes compétitions confondues.

 » Il ne cesse jamais de courir « , a expliqué l’ancien international, Paul Merson.  » Il travaille énormément. Il est un peu le Nadal du football. Il est mentalement très fort. Vous lui dites une fois ce qu’il doit faire et ça suffit.  »

 » Milner est l’avenir. Il est mon avenir « , avait dit Fabio Capello avant même de le convoquer en équipe nationale en 2009. Sa polyvalence est un atout non négligeable : il peut jouer dans l’axe, à gauche et à droite et comme arrière latéral.  » J’ai été étonné par sa capacité à passer de la droite au centre de l’entrejeu sans perte de qualité « , a récemment déclaré l’ancien capitaine de Villa, Gareth Southgate dans les colonnes du Birmingham Post.  » Cette saison il a ajouté de la finition à son jeu. Il est devenu plus efficace. On lui reprochait, à Leeds et à Newcastle de ne pas marquer assez. Depuis décembre, ce reproche n’est plus d’actualité.  »

 » Il possède une intelligence de jeu et c’est pour cette raison qu’il peut évoluer partout « , ajoute Merson. Et puis, il y a ses statistiques : sept buts, quatrième donneur d’assists de la saison (12) derrière Cesc Fabregas, Frank Lampard et Didier Drogba. Cela ne passe pas inaperçu. Les grands rivaux de Manchester sont déjà à l’affût. Il a suffi que la rumeur le place à United (en remplacement de Michaël Carrick ou, à terme, de Paul Scholes) pour que City fasse une offre de 24 millions de livres (28 millions d’euros). Capello avait raison. Here is the coming man !

« Il a suffi que Manchester United pense à lui pour que City fasse une offre de 28 millions d’euros ! »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire