Laurent fait chou blanc !

Quand nous étions (déjà) dans la mouise et les Français (encore) dans la gloire, il m’arrivait comme à vous de zapper vers TF1. Nos voisins jouaient le même soir en démarrant souvent un quart d’heure plus tard, et cela permettait une comparaison toujours à notre désavantage : leur fin de mi-temps durant notre mi-temps, puis leur fin de match quand nous avions déjà fini de décevoir, refilaient un sentiment de différence abyssale, de cimes footballistiques que jamais plus nous ne côtoierions… Eh bien, à en croire les deux matches de vendredi, c’est terminé, voilà que nous nous ressemblons : nouveau coach, défaite 0-1 pour débuter, lamento commun sur la grossièreté de l’erreur amenant l’unique but immérité, intention obligée de rachat dès le match du mardi suivant, grognements divers sur les incuries fédérales respectives, doutes émis quant à la réalité des talents d’avenir qu’on croyait posséder,… chouette, les Français redeviennent comme nous, ils sont de nouveau à notre portée !

Même que notre boxon n’est rien comparé au leur ! Nous avons l’habitude de la désillusion, eux pas. Nous échouons contre le 3e du dernier Mondial, ils se font battre à domicile contre le 78e au ranking FIFA. J’ignore si Laurent Blanc aura rectifié le tir dès hier, mardi, en Bosnie, mais il a pu démarrer son nouveau job le cul dans le beurre, si, si ! Quand tu t’amènes dans ce que tes médias nomment un champ de ruines, tu bénéficies d’un immense crédit avant d’obtenir à nouveau des résultats : si Blanc, au contraire, avait succédé à un Raymond Domenech champion du monde (je sais, c’est ardu à imaginer…), la défaite face au Belarus lui aurait davantage ricoché dans la tronche !

Au lieu de ça, le flop est dilué dans la polémique des sanctions fédérales à géométrie variable, suite à la mutinerie sud-africaine : les uns eussent souhaité plus de sévérité, les autres (et non des moindres : Aimé Jacquet et Michel Hidalgo) ont prêché pour une amnistie dans l’intérêt supérieur de la nation ! En même temps, la FFF cherche toujours comment se débarrasser de Domenech à moindre frais (ce qui ne veut pas dire pour des prunes) : et, hypocrite quand les gros sous l’exigent, elle envisage la faute grave… sur base du serrement de mains refusé antisportivement à Carlos Alberto Parreira ! Pendant ce temps, la taupe court toujours : on continue d’ignorer le nom de celui qui raccusepota à la presse les ronchonneries enculatoires de Nicolas Anelka ! Les grands drames se construisent décidément sur des futilités : depuis que le monde est foot, des générations entières de coaches se font enc… chaque semaine en pensée (et parfois en paroles : ce qui est kif, en plus bête et plus franc) par certains de leurs joueurs mécontents de leur sort…

La France du foot doute, au point de douter du bien-fondé de sa formation, jusqu’ici citée en exemple : ses centres n’auraient-ils produit que des techniciens certes accomplis, mais peu au fait des réalités extra-techniques requises pour le top niveau ? Evoquant les errances d’un Hatem Ben Arfa, Arsène Wenger rappelait que le talent n’était rien sans le mental, et surtout qu’un mental déficient à 20 ans n’était plus guère améliorable… Et dans France Football, Patrick Battiston avançait récemment qu’on avait négligé les fondamentaux du travail défensif ( » mettre le pied, tackler proprement, ne pas laisser l’attaquant se retourner et prendre de la vitesse, être psychologiquement costaud dans le combat « ) en privilégiant le travail de zone…

En conférence de presse d’après la Belarus, Blanc a répété qu’en foot,  » le plus difficile, c’est de marquer des buts « , ce qui n’est pas exact : le plus difficile est d’en marquer un de plus que l’adversaire ! Il a ajouté que  » quand on ne peut pas gagner un match, il faut ne pas le perdre  » : une manière de pester contre l’erreur défensive qui lui fut fatale,… en notant que Long Couteau, lui, s’est abstenu de pester ! Enfin, Blanc aurait sans doute évité l’écueil par un simple coup de fil à notre Ariel Jacobs pour qu’il lui refile des tuyaux : l’ossature bélarusse, ce sont les gars de BATE Borisov, non ? l

par bernard jeunejean

« Laurent Blanc aurait dû appeler Ariel Jacobs pour des tuyaux : l’ossature bélarusse, ce sont les gars de BATE Borisov, non ? « 

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