L’AGENT

Dan Lubelski est agent de joueurs. D’origine polonaise, il est né en Belgique et réside dans la région anversoise. Il travaille beaucoup avec les Pays-Bas. Ses premiers coups, il les a réalisés au début des années 90, lorsque Chris De Witte et Kurt Van de Paar, deux jeunes joueurs d’Anderlecht, furent transférés au FC Twente. C’était le début de l’inversion du processus. Car, avant cela, c’étaient plutôt les jeunes footballeurs néerlandais qui venaient en Belgique.  » Au départ, Robby Rensenbrink et Jan Boskamp n’étaient pas connus aux Pays-Bas « , rappelle-t-il.  » Ils se sont fait un nom chez nous « .

Depuis une quinzaine d’années, les migrations se font dans l’autre sens. Elles concernent parfois des footballeurs peu connus ou peu valorisés. Lubelski a, par exemple, découvert Giuseppe Rossini lors d’un match de Réserve entre Beveren et Mons.  » Il n’avait pas de contrat à l’Albert. Le FC Utrecht l’a fait signer jusqu’en juin 2008 « .

Qu’est-ce qui rend les Pays-Bas si intéressants pour les joueurs belges ?  » Plusieurs éléments « , estime-t-il.  » D’abord, les contrats sont meilleurs, c’est une chose. Comme en Belgique, il faut faire ici une distinction entre les trois grands (Ajax, Feyenoord et PSV) et les autres. Mais un club moyen des Pays-Bas paie mieux qu’un cercle moyen de Belgique. L’adaptation est facile, c’est une autre chose. En raison de la langue (du moins pour les néerlandophones), mais aussi parce qu’on s’épanouit plus facilement dans le championnat des Pays-Bas, où le jeu est très ouvert. C’est une compétition très attrayante. Je n’ai pas dit qu’il était meilleur, mais il est plus spectaculaire, plus offensif. C’est une culture footballistique tout à fait différente, et cela se remarque déjà lors des matches de jeunes, auxquels j’assiste souvent. En Belgique, lorsqu’un défenseur intercepte un ballon et dégage dans la tribune, il est félicité par son entraîneur. Aux Pays-Bas, lorsque la récupération du ballon n’est pas suivie d’une relance soignée, le joueur se fait réprimander. Et puis, on joue dans de beaux stades. Tous les stades néerlandais ont moins de dix ans. Le football belge n’a pas suivi le boom économique. Désormais, il n’y a plus un monde de différence, mais une planète de différence avec les Pays-Bas. C’est dû, en partie, aux droits TV. Cela va un peu mieux en Belgique depuis le contrat signé avec Belgacom, mais c’est toujours nettement en deçà de ce que les clubs perçoivent à l’étranger, et notamment aux Pays-Bas « .

Selon Lubelski, les agents sont aussi beaucoup mieux considérés aux Pays-Bas :  » En Belgique, on se méfie des managers. Aux Pays-Bas, les clubs nous font confiance. Ils savent que nous pouvons les aider, nous faisons partie intégrante du circuit « .

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