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La Tour Eiffel, nouveau terrain de jeu pour ‘happy few’

1665 marches en moins de 8 minutes ! C’est le record à battre pour une centaine de privilégiés à qui la Tour Eiffel ouvre exceptionnellement jeudi l’intégralité de ses escaliers pour une course nocturne, La Verticale, devenue un must en 3 ans.

« C’est une course exaltante et difficile mais absolument géniale qui se passe dans l’une des tours les plus fabuleuses du monde », dit à l’AFP la star mondiale des courses d’escaliers, Suzy Walsham, alignée jeudi pour une 3e victoire consécutive.

L’Australienne, N.1 mondiale et 8 fois victorieuse de la non moins prestigieuse course de l’Empire State Building à New York (86 étages soit 1576 marches), avait sauté sur l’aubaine de gravir la Tour Eiffel dès la première édition en 2015.

Une idée qui a germé dans l’esprit de Jean-Charles Perrin, créateur il y a 10 ans de l’Eco-trail de Paris, qui se déroulera samedi et qui se terminera pour les coureurs du 80 km, au premier étage de la Tour Eiffel. La Verticale, c’est leur épreuve ascensionnelle.

« Ceux qui font des courses d’escaliers veulent tous faire la Verticale de la Tour Eiffel. La Tour Eiffel a un pouvoir d’attraction naturel, elle parle à tous dans le monde entier. Ils ont tous les yeux qui brillent au départ », souligne Jean-Charles Perrin.

Jeudi soir, ils seront 128 au départ, comme le nombre d’années de la Tour Eiffel. En 2015, ils étaient 60, la limite qu’avait imposée la Société d’exploitation de la Tour Eiffel (SETE), pour monter à 100 en 2016. A partir de 2017, le nombre de participants est – et sera toujours – égal à celui de l’âge de la dame de fer.

La Tour Eiffel qui tremble

Une petite communauté de privilégiés qui se compose de 40 coureurs élite – sélectionnés par un comité -, 10 wild-cards et 78 coureurs tirés au sort dans une préliste. 602 candidats ont postulé cette année pour une ascension vertigineuse dans une tour de 324 m.

Le premier étage est atteint après 345 marches, puis il y a 359 marches jusqu’au 2e étage. Du 2e au 3e étage, les choses se compliquent sérieusement avec 932 marches (interdites d’ordinaire au public et exceptionnellement ouvertes pour la course). Cette étape est la plus compliquée d’autant que les marches sont ajourées et l’escalier ouvert sur l’extérieur.

« Vous êtes comme un oiseau dans le ciel », glisse Perrin.

Enfin, il reste 29 marches pour atteindre la plateforme supérieure, où Gustave Eiffel avait installé son bureau.

« Le début est assez facile. Après une à 2 minutes, vous commencez à sentir la douleur et les jambes brûlent, c’est assez similaire à une épreuve d’aviron », explique le Polonais Piotr Lobodzinski, N.1 mondial et qui viendra chercher un 3e succès de suite en améliorant son chrono de 2 à 3 secondes (7min 48 sec).

Ils seront une dizaine jeudi de pros de la course d’escaliers, pour une des seules épreuves où la tour n’est pas fermée comme pour un immeuble.

« Le top 5, ce sont de vrais golgoths qui utilisent les bras et les jambes. Ca fait trembler la structure ! », raconte le Français Laurent Vicente, aligné pour la 3e fois.

Les accros des courses verticales – phénomène en pleine expansion – seront challengés par des coureurs variés, qui n’imaginent même pas ce qu’est monter 1665 marches en 7 min 48 sec.

« Ca me fait clairement rêver, je ne sais pas à quel moment il prend l’ascenseur! », lance Ludovic Chorgnon, double recordman du monde d’Ironman, qui veut « flirter avec les limites » jeudi pour sa 1re Verticale.

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