La Russie aura sa revanche le 2 décembre

Cela faisait longtemps qu’on attendait un résultat de l’équipe de Georges Leekens et il est arrivé à point nommé. 0-2 en Russie, c’est une revanche sur Dick Advocaat (aaah, ça fait du bien ! !). Et un avertissement au monde du foot que la Belgique ne craint pas le verdict de la FIFA dans l’attribution de la Coupe du Monde 2018 pour laquelle, avec les Pays-Bas, elle est candidate contre la Russie mais aussi l’Angleterre et le duo Espagne-Portugal ?

Le 2 décembre à Zurich, ce sera nettement moins amical comme rencontre qu’il y a une semaine à Voronezh, même si nos chances sont peut-être moins nulles que jamais.

La semaine dernière, la FIFA a suspendu et donné des amendes aux deux membres de son comité exécutif salis par les révélations du Sunday Times il y a un mois ( Amos Adamu du Nigéria et Reynald Temarii de Tahiti) et quatre autres officiels ( Slim Aloulou de la Tunisie, Ismael Bhamjee du Botswana, Ahongalu Fusimalohi des Tonga et Amadou Diakite du Mali).

Le journal anglais avait filmé à leur insu Adamu et Temarii lors d’une conversation montée de toutes pièces, les journalistes se faisant passer pour des lobbyistes d’un consortium américain prêts à acheter leurs voix pour l’attribution d’une coupe du monde. Ces deux personnes, recommandées par l’ancien secrétaire général de la FIFA Michel Zen-Ruffinen, sont tombées dans le panneau… tout comme Zen-Ruffinen lui-même !

Face à cette publicité hautement négative, la FIFA a été obligée de réagir et de purifier son comité exécutif. Mais sans exclure définitivement les deux malhonnêtes du monde du foot, ni les quatre autres considérés comme complices, ce qui est une lacune. 16 ans de suspension à diviser par six, c’est pas cher payé.

La FIFA a même critiqué le journal anglais pour avoir tendu ce piège, disant que  » ce n’était pas fair-play  » ( sic). Mais d’un autre côté, elle n’a pu faire abstraction du fait que c’est le rôle d’une presse indépendante de révéler la vérité, même en usant de procédés de type caméras cachées s’ils constituent le seul moyen d’obtenir la vérité. Ce sont des procédés totalement admis sur le plan déontologique.

Voilà qui ne va pas rabibocher l’Angleterre et la FIFA, en guerre depuis des années. La presse anglaise n’est que la pointe de l’iceberg d’une incompréhension de base. Le football étant une invention d’outre-Manche, les Anglais s’érigent toujours en ses premiers défenseurs et ils ont raison d’être durs et intransigeants. Mais cette croisade a un prix et ce nouveau scandale ne va pas dans le sens d’une popularité anglaise accrue au sein d’un comité exécutif FIFA qui va bientôt voter.

Car en critiquant le Sunday Times, Joseph Blatter le président de la fédé internationale, a laissé planer un léger doute sur la vraie culpabilité des membres du comité exécutif, sans doute pris au piège et surtout victimes des apparences. Cette remarque sournoise donne en tout cas un bâton pour battre le bulldog anglais à un comité exécutif incapable de faire le ménage lui-même sans révélations extérieures.

Bref, pour nous, l’Angleterre ne sera pas choisie pour le Mondial 2018.

Quant à la candidature Espagne-Portugal, elle avait été aussi salie par le SundayTimes qui avait parlé d’un échange de votes avec les candidates qataris pour la Coupe du Monde 2022. Mais cette hypothèse de marchandage ( » Vous votez pour nous et on vote pour vous « ) a été balayée par la FIFA. Ce qui ne veut pas dire que cette candidature a retrouvé sa virginité : l’Espagne et le Portugal sont virtuellement hors course aussi.

Restent la Russie et les Pays-Bas/Belgique. D’un côté, Blatter dit (mais faut-il le croire ?) :  » J’ai encore parlé avec le Premier ministre (des Pays-Bas) Rutte jeudi (dernier). Il m’a rappelé que la Belgique et les Pays-Bas n’avaient pas fait courir de bruits. J’ai répondu que les pays qui font peu de bruit devraient peut-être être récompensés à la fin de l’étape « . C’est maigre comme indication, surtout que le Suisse dit aussi :  » La date du 2 décembre n’est pas importante uniquement pour le football mais également pour la politique internationale « .

La Russie, seule puissance planétaire parmi les candidats, n’a précisément plus rien organisé depuis les Jeux Olympiques de Moscou 1980 (au temps de l’URSS). Pour les Hollandais et les Belges, ce sera plus difficile de gagner ce match-là que celui de Voronezh. A côté de l’ours VladimirPoutine, Dick est un tout petit nounours.

PAR JOHN BAETE

Mondial 2018 : à côté de l’ours Poutine, Dick est un tout petit nounours.

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