Jacques Sys

La direction de La Gantoise récolte ce qu’elle sème

Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Bob Peeters n’était pas limogé par le Cercle Bruges depuis une semaine qu’il recevait une offre de Gand. Peeters a signé en toute hâte. Il n’a pas eu le temps de se ressourcer ni de réfléchir.

Par Jacques Sys
Naturellement, il n’est pas facile, pour un jeune entraîneur, de dédaigner l’offre d’un club pour lequel il a déjà travaillé en catégories d’âge. Mais justement, dans une carrière d’entraîneur, il est crucial d’accomplir le bon pas au bon moment. Peeters s’est surestimé. Il a découvert un vestiaire malade.

Pour redresser le cap dans de telles circonstances, il faut beaucoup d’expérience, de tact et de bagage professionnel. L’enthousiasme ne suffit pas plus que l’une ou l’autre colère ou le travail de la condition physique. Il faut évaluer ces paramètres à l’avance sous peine de voir son image écornée.

C’est ce qui arrive à Bob Peeters. Gand a gagné deux points sur 18 sous sa conduite et ce qui s’est passé samedi contre Waasland-Beveren dépasse l’entendement. Pelé M’Boyo botte nonchalamment un penalty, qu’il rate, avant de provoquer ses propres supporters, ces fans qui attendent la direction après un mauvais match. Gand est à onze points de la sixième place, qui donne accès aux PO1.

Que doit faire la direction ? Renvoyer Peeters ? Elle perdrait toute crédibilité. Renvoyer M’Boyo, le capitaine et le meilleur joueur, dans le noyau B ? Ce serait faire preuve de beaucoup de courage et envoyer un signal fort mais cela ne s’est pas produit. Dans un communiqué laconique, le club a annoncé qu’il réagirait de manière appropriée. On verra. Mardi, en Coupe contre Anderlecht et le week-end prochain à Lokeren.

Un club ne récolte que ce qu’il sème. Gand est resté trop longtemps fidèle à Trond Sollied alors qu’il savait ce qui risquait d’arriver, le Norvégien n’aimant pas les règles. Gand n’a pas eu la main heureuse dans la sélection de son noyau caractériel. Quand on veut remettre de l’ordre, s’adresser à un entraîneur de 38 ans, relativement peu expérimenté, est un gros risque. Même s’il connaît la maison et même s’il connaît les jeunes qui constituent l’avenir de Gand.

Reste à espérer, pour le club, que le calme revienne grâce aux prestations sur le terrain. Après le Nouvel-An, Gand lance ses offres commerciales pour le nouveau stade. Ce qui s’est déroulé samedi sous le regard courroucé des supporters était de l’anti-réclame pure.

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