La carrière de Lawarée, c’est le salaire de l’intelligence…

 » Le temps file sans se retourner : le gamin que j’avais lancé en D1 à Seraing en 1993 vient de mettre un terme à sa carrière pro. Axel Lawarée a 36 ans et une belle carrière à son tableau de chasse. Les médias avaient autre chose à faire et ses adieux sont passés inaperçus en Belgique. Par contre, les supporters de son dernier club pro, Fortuna Düsseldorf, lui ont réservé une belle fête. Sans faire de bruit dans son pays, Axel a vécu 10 saisons à l’étranger : FC Séville, Bregenz, Rapid Vienne, Augsbourg et Düsseldorf. Il a été sacré meilleur buteur d’Autriche en 2002-03 avec le Rapid. Dans la capitale autrichienne, il a fêté un titre, pris part à une finale de la Coupe d’Autriche et découvert l’ambiance de la Ligue des Champions.

En Belgique, il a disputé 155 matches de D1 (46 buts) pour Seraing (1993-96), le Standard (1996-98) et Mouscron (1998-01). Au Pairay, Axel avait 18 ans quand il intégra le noyau A. Ses atouts sautaient aux yeux mais Seraing pouvait compter sur un effectif étoffé et des attaquants de grande classe comme Edmilson ou Wamberto entre autres. Axel était impatient et je lui ai recommandé de ne rien précipiter, de progresser à l’aise, d’observer ce qui se passait autour de lui et de travailler en attendant son moment. A 19 ou 20 ans, cette attente est dure à vivre. Axel n’était pas spécialement rapide et le trafic aérien ne figurait pas parmi ses principaux atouts. Mais il compensait largement par une magnifique dégaine du gauche et un sens du placement de grande qualité. Axel devinait où il devait être pour conclure une phase de jeu ou créer de l’espace. Je me souviens avoir souvent constaté avec les fidèles de mon staff technique, Jean Nicolay et André Berwaert, que le jeunot se déplaçait toujours très bien.

Axel était un joueur sympathique. Son sourire incitait au dialogue. L’homme savait guider sa barque et a su faire les bons choix à des moments-clés de sa carrière. D’autres que lui seraient retrouvés en D2 après des moments de doutes au Standard ou à Mouscron. Lui, il a choisi de relever le gant à l’étranger. C’était tout sauf la solution de la facilité. Sa carrière est le salaire de l’intelligence et son parcours prouve à tous qu’il y a moyen, à force de volonté, de très bien réussir à l’étranger. Axel jouera encore dans un petit club amateur allemand (TUS Bösinghoven) pour le plaisir mais, à mon avis, on le reverra en tant qu’entraîneur ou agent de joueurs. « 

né en 1941, heylens fut un excellent back droit (67x diable rouge, équipe d’europe 65, mondial 70 au mexique, 7 titres et 3 coupes de belgique avec anderlecht). coacha une douzaine de clubs (passa 5 ans au losc et fut coach belge 1984 à seraing)

propos recueillis par pierre bilic

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