» La bière coulait à flots « 

Lorsque Marc Wilmots signa à Schalke, Rudi Assauer lui déclara que, dans les cinq ans, ce club devrait être le troisième d’Allemagne.  » Et c’est ce qui s’est passé mais il ne leur manque que la touche finale « , dit le Hesbignon. Un titre ? Il acquiesce.  » Quand on veut arriver à quelque chose, on ne peut pas jouer petit bras, surtout pas en Allemagne. Si on n’avait pas construit ce stade, Schalke ne se serait jamais hissé au sommet.  »

Ce n’est pas une équipe de stars mais cela fait rire Wilmots.  » C’est quoi, des stars ? Faut-il acheter Ronaldinho pour 100 millions d’euros. Schalke ne peut pas se le permettre. Et le Bayern non plus. L’Angleterre et l’Espagne, c’est encore un niveau au-dessus. Ce qui me frappe, à Schalke, c’est le calme. En début de saison, ils ont engagé un psychologue qui a parlé du concept de Totaldominanz. Dans les moments chauds, tout s’est refermé et on a conservé la sérénité. Vous vous rappelez de la coupe du monde ? Un black out de la presse ne fait parfois pas de tort.  »

L’ Arena Auf Schalke n’a-t-elle pas contribué à rendre l’atmosphère plus froide, moins populaire ?  » C’est possible. Quand je jouais, la bière coulait à flots pour célébrer les victoires. Ce n’est plus le cas maintenant. Toute victoire de Schalke est considérée comme normale. Au cours de mon deuxième passage, nous avons disputé la Ligue des Champions. Si nous gagnions, on considérait que nous avions fait notre boulot. L’étonnement du début avait disparu.  » Pour lui, le football professionnel, c’est jouer son match, essayer de gagner et s’amuser pendant trois heures parce que, après une rencontre, le niveau d’adrénaline est tellement élevé qu’on ne peut pas dormir tout de suite. On mange un bout, on boit un coup, on discute un peu avec les copains puis on passe à l’étape suivante.

A la fin de sa carrière, lorsque le physique le lâcha, il fut entraîneur durant quelques semaines.  » On ne peut pas dire que j’aie réellement une expérience d’entraîneur en Bundesliga. J’ai succédé à Frank Neubarth en mars 2003, alors qu’il restait huit semaines de championnat, et j’ai repris une équipe complètement abattue mentalement et physiquement. On m’avait proposé un contrat de 14 mois mais j’avais refusé car je voulais arrêter en mai pour me lancer dans la politique, comme je l’avais promis à Louis Michel. Pour moi, une parole est une parole. On peut penser que je me suis planté mais je ne crois pas. J’ai battu le Bayern et Leverkusen, c’était bien.  » Y retournera-t-il un jour ?  » J’ai une famille, je dois en tenir compte mais c’est vrai que je me vois bien travailler un jour en Bundesliga.  »

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