Jan Hauspie
Jan Hauspie Jan Hauspie is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Effervescence à la représentation polonaise à l’Union Européenne, la semaine dernière. Elle a diffusé en cercle restreint un documentaire polonais, Kapitan, qui a obtenu un prix au 24e Festival international du Sport, de la Télévision et du Film, à Milan, fin octobre. Le véritable capitaine était l’invité d’honneur. Il s’agit de Wlodek Lubanski.

Né en 1947, Lubanski a connu une belle carrière sportive, même si elle n’a pas comblé tous ses v£ux (65 sélections en équipe de Pologne – 44 buts). Il a longtemps dû attendre la permission pour quitter la Pologne, alors communiste, au profit d’un club de l’Ouest. Le destin lui a donné un étrange coup de pouce. Lors d’un match de qualification pour le Mondial 1974, l’Anglais Roy McFarland lui a démoli le genou gauche. Le documentaire débute sur ces images. Admiré pour son élégance et son fair-play, l’attaquant est resté un an sur la touche.

Le croyant sans doute perdu pour le football, le régime l’a libéré. Malgré une touche avec Monaco, Lubanski a rejoint le Sporting Lokeren en 1975. Il y est resté sept saisons (192 matches-82 buts). Il réside toujours à Lokeren et est devenu entraîneur adjoint du club en janvier dernier.  » A l’époque, Lokeren n’a permis de me produire au plus haut niveau. Revenir après une pareille blessure n’était pas évident « .

Le public belge ne verra sans doute jamais Kapitan mais ce n’est pas grave. L’amateur de football reste sur sa faim. Ces 25 minutes n’offrent pas une vision complète de la carrière de Lubanski, faute d’un nombre insuffisant d’archives et d’interviews de fond. En revanche, le court métrage est parsemé d’incidents, comme le tacle de McFarland ou le penalty le plus important de Lubanski, selon ses dires. C’était en 1970, dans la dernière minute de jeu de la demi-finale de la Coupe des Vainqueurs de Coupe contre l’AS Rome. Les images en blanc et noir le montrent expédiant le ballon dans la lucarne et ainsi permettre à Gornik Zabrze, avec qui il a remporté quatre titres, d’être le premier club polonais en finale d’une Coupe d’Europe, qu’il perdit contre Manchester City à Vienne (2-1). Malheureusement, le documentaire n’en montre aucune image.

A la fin du court métrage, Lubanski explique que la médaille d’or conquise par la Pologne aux Jeux Olympiques de 1972, à Munich, est le plus haut fait de sa carrière. Lubanski lui-même est le héros de son peuple. Au début de cette année, c’est lui qui a été élu meilleur footballeur polonais de tous les temps, et non Zbigniew Boniek ou Gregorz Lato. Lubanski en est flatté, à juste titre.

JAN HAUSPIE

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