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Jeux Olympiques : Dix qu’on aime

Le COIB s’est fixé pour objectif de ramener trois à cinq médailles de Rio. La Belgique, qui reste un petit pays sur le plan sportif, peut-elle espérer mieux qu’à Londres en 2012 (argent pour Lionel Cox, bronze pour Evi Van Acker et Charline Van Snick)? Si on analyse les chances de nos dix médaillables potentiels, la réponse est oui.

Evi Van Acker

Même si, elle refuse de l’avouer, la navigatrice Evi Van Acker (classe Laser Radial) constitue la plus grande chance de médaille (d’or) du Team Belgium. Elle dit vouloir avant tout prendre du plaisir, la médaille n’étant qu’une conséquence logique de cela. Jusqu’à l’an dernier, la Gantoise n’avait pas toujours conscience de ses possibilités et elle gérait mal son stress. Ce fut le cas lors des championnats du monde 2015, où elle était en tête à l’entame de la dernière journée mais où elle avait dû se contenter de la médaille de bronze à la suite d’une 25e place dans la dernière régate.

La Flandrienne a aujourd’hui appris à ne plus tenir compte des adversaires et des circonstances, elle est plus sûre d’elle-même et elle sait qu’elle peut faire beaucoup mieux qu’à Londres encore. Physiquement, Van Acker n’a jamais été aussi forte que maintenant: des exercices spécifiques plus durs lui ont conféré davantage de puissance mais, surtout, le vélo lui a permis d’avoir plus d’endurance et d’être moins fatiguée en fin de programme.

Outre cet équilibre mental et cette force physique, elle a beaucoup d’expérience, elle est forte tactiquement et elle s’est beaucoup entraînée sur le plan d’eau très exigeant de Rio. De plus, elle s’entend très bien avec son coach, Wil Van Bladel. Elle disputera à Rio sa toute dernière grande compétition et doit pouvoir en ramener une médaille. Ce serait la suite logique des résultats obtenus au cours des deux dernières années car, depuis août 2104, Van Acker a terminé quinze fois sur le podium des dix-sept épreuves auxquelles elle a pris part, dont sept fois sur la plus haute marche. Elle s’est notamment imposée dans deux épreuves de Coupe du monde, à Hyères et à Miami cette année.

Sa principale rivale sera sans doute la Hollandaise Marit Bouwmeester, qui la précède de justesse à la première place du classement mondial, a décroché la médaille d’argent à Londres et fut championne du monde en 2011 ainsi qu’en 2014. Les autres candidates au podium sont les deux dernières championnes du monde: la Britannique Alison Young (2016 mais Van Acker n’était pas là) et la Danoise Anne Marie Rindom (2015). La Chinoise Lijia Xu, tenante du titre, reste sur quatre saisons difficiles mais elle semble revenir en forme.

Chances de médaille d’or: 40 %, chances de médaille: 90 %

Compétition: du lundi 8/8 au lundi 15/8, dernière course à 18h05 (heure belge).

Jaouad Achab

Jaouad Achab
Jaouad Achab© RIA Novosti

Jaouad Achab (23 ans) constitue, avec Evi Van Acker, notre plus grande chance de médaille ou de titre olympique. En 2015, le taekwondoka fut le seul Belge à remporter un championnat du monde dans une discipline olympique. Cette année, il a été sacré pour la deuxième fois champion d’Europe en -63 kg. Le citoyen de Wilrijk est également numéro un mondial dans cette catégorie, tout comme dans la catégorie olympique des -68 kg. Aux Jeux, en effet, on fusionnera les deux catégories. Achab pense que ce n’est pas un inconvénient pour lui car, face à des concurrents plus lourds, il peut exploiter davantage son explosivité et sa détente.

On notera cependant qu’Achab n’a pas encore souvent combattu les meilleurs. Il n’a rencontré qu’une seule fois le Sud-Coréen Dae-Hoon Lee, deuxième du ranking olympique, et a été nettement battu en demi-finale de la Finale du Grand Prix 2015. Il n’a jamais rencontré Saul Guttierez (n°3) et Servet Tazegul (n°5). L’an dernier, il a battu le Russe Alexei Denisenko, quatrième mondial, lors du combat pour la médaille de bronze des finales du Grand Prix. En quarts de finale, il avait également éliminé l’Espagnol Joël Gonzales Bonilla (n°6), qu’il avait également dominé lors de la finale des championnats du monde 2015.

A Rio, il lui faudra battre deux de ces athlètes car, après les deux premiers tours (contre un taekwondoka de Papouasie-Nouvelle Guinée et sans doute face au Polonais Karol Robak), qu’il devrait franchir aisément, il affrontera sans doute en demi-finale le vainqueur du combat entre Tazegul (champion du monde et champion olympique en -68 kg) et Denisenko (si le Russe est autorisé à combattre). En finale, il serait alors opposé à Gutierrez, Gonzales Bonilla ou Dae-Hoon Lee (respectivement médaillés d’or et d’argent en -58 kg à Londres).

Les atouts d’Achab: c’est un taekwondoka très complet sur les plans physique et tactique. De plus, il répond toujours présent lors des grands rendez-vous. Il ose également prétendre que seule la médaille d’or l’intéresse et cela ne semble pas le paralyser, au contraire: il prend énormément de plaisir à s’entraîner de façon spartiate.

A suivre aussi: le même jour qu’Achab, l’ex-réfugié politique Raheleh Asemani combat dans la catégorie des -57 kg, où il a une chance de médaille (de bronze), tout comme Si Mohamed Ketbi le lendemain en -58 kg.

Chances de médaille d’or: 33 %, chances de médaille: 80 %

Compétition: jeudi 18/8, quarts de finale et demi-finales dès 20 heures, petite finale et finale dès 1 heure.

Philip Milanov

Philip Milanov
Philip Milanov© BELGA

On attend beaucoup de Philip Milanov (25 ans) qui, en 2015, est entré dans l’histoire en devenant le premier Belge à décrocher une médaille d’argent aux championnats du monde d’athlétisme et qui, début mai 2016, a porté le record de Belgique du lancer du disque à 67,26 m. Par la suite, en raison des examens, il a connu un léger creux mais début juillet, il a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui en se classant deuxième aux championnats d’Europe à Amsterdam.

Très important également: Milanov a franchi sans problème le cap des qualifications. Pour un athlète de son calibre, cela peut sembler une formalité mais le Brugeois a déjà déclaré plusieurs fois que, pour lui, les séries sont bien plus difficiles que la finale car les discoboles n’ont que trois essais pour tenter de se placer parmi les douze meilleurs. A l’EURO 2014, il n’avait pas réussi à franchir ce cap. On peut espérer que cet épisode est définitivement oublié.

Milanov est aujourd’hui plus sûr de lui et il affirme qu’en finale, il sera très détendu. Il est désormais plus musclé, plus explosif (c’est même son point fort) et plus constant. A Rio, cela peut lui valoir une médaille, même si le Flandrien, (trop) modeste, continue à prétendre que son seul objectif est d’arriver en finale.

Avec un record personnel à 67,26 m, il n’occupe d’ailleurs que la huitième place au ranking mondial, même si l’Américain Sam Mattis (67,45 m mais qui n’a pas terminé parmi les trois premiers des trials) et le Sud-Africain Victor Hogan (67,62 m, suspendu pour dopage) ne seront pas au Brésil. Par contre, il faudra composer avec le triple champion du monde et champion olympique en titre Robert Harting, qui avait déclaré forfait au championnat du monde et à l’EURO en raison d’une blessure au genou. S’il retrouve son meilleur niveau (il a lancé l’engin à 68,04 m début juin), l’Allemand sera le grand favori, au même titre que le Polonais Piotr Malachowski, champion du monde et champion d’Europe en titre mais aussi numéro un mondial avec un lancer à 68,15 m.

Si l’on tient compte des rapports de force actuels, Milanov luttera alors pour la médaille de bronze avec Christoph Harting (le frère de l’autre, 68,05 m cette année), et le Jamaïcain Fedrick Dackres (68,02 m). Pour monter sur le podium, Milanov devra au moins approcher son record de Belgique (67,26 m.), voire l’améliorer. Lors des deux dernières olympiades, il fallait en effet lancer l’engin à respectivement 67,79 m et 68,03 m. pour se classer troisième. La bonne nouvelle c’est que, cette année, le Brugeois a déjà franchi deux fois allègrement les 68 m à l’entraînement. Il faut juste le refaire à Rio.

Chances de médaille d’or: 20 %, chances de médaille: 50 %

Compétition: vendredi 12/8, qualifications à 14h30; samedi 13/8, finale à 15h50.

Charline Van Snick

Charline Van Snick
Charline Van Snick© BELGA

Charline Van Snick (25 ans) offrira-t-elle une médaille à la Belgique dès le premier jour, comme elle l’avait fait à Londres? C’est possible car la Liégeoise, championne d’Europe en 2015 et en 2016, veut décrocher un premier titre planétaire. Ce sera moins facile car, en -48 kg, la concurrence vient surtout des autres continents. De plus, suite à une saison faite de hauts et de bas -cinquième à Paris, éliminée au premier tour à Düsseldorf en février et aux Masters en mai- Van Snick ne sera pas tête de série à Rio. Elle peut donc tomber d’emblée sur une favorite mais elle ne s’en fait pas: « Si c’est le cas, je battrai toutes les meilleures en une seule journée. »

Ce n’est pas une utopie car elle a déjà battu au moins une fois les quatre premières du ranking (la numéro un mondiale mongole Urantsetseg Munkhbat, la championne du monde argentine Paula Pareto, la Japonaise Ami Kondo ainsi que la Brésilienne Sarah Menezes, championne olympique en titre et grande favorite devant son public). Mais elle a également perdu (plusieurs fois) face à ces mêmes rivales.

L’avantage de Van Snick, c’est qu’elle est enfin parvenue à équilibrer le régime super strict qui doit l’amener à 48 kg, ce qui n’était pas encore le cas en début d’année à Paris et à Düsseldorf, où elle était arrivée très fatiguée (et donc affaiblie mentalement également) sur le tatami. De plus, lors des grandes compétitions, la Liégeoise se transforme en véritable tigresse.

Elle n’a pas non plus oublié la fameuse affaire de la cocaïne, dans laquelle elle fut acquittée par le TAS après une courte suspension. Elle a toujours affirmé avoir été empoisonnée à l’occasion des championnats du monde 2013, où elle avait décroché une médaille de bronze. Et c’était à Rio! Quand on connaît Van Snick, on sait qu’elle est avide de revanche.

Chances de médaille d’or: 20 %, chances de médaille: 33 %

Compétition: samedi 5/8, du premier tour aux quarts de finale à 15h, demi-finales et finale à partir de 20h30.

Toma Nikiforov

Toma Nikiforov
Toma Nikiforov© BELGA

Médaillé de bronze aux Masters, à l’EURO et aux championnats du monde en 2015, Toma Nikiforov s’est hissé en 2015 parmi le top mondial du judo dans la catégorie des -100 kg. Très fort techniquement, il a beaucoup progressé sur le plan tactique grâce à Damiano Martinuzzi, son entraîneur. Un psychologue lui a aussi appris à mieux canaliser son agressivité et à rester concentré en cours de combat. C’est aussi un battant puisque, lors des championnats du monde, il a réussi à décrocher la médaille de bronze malgré d’insupportables crampes au bras.

Ces crampes semblent être la conséquence de troubles au niveau de l’apport sanguin. Le Bruxellois a été opéré en novembre 2015 mais, cette année, il a de nouveau souffert du même mal au plus mauvais moment: en finale de l’EURO, où il a été battu par le Hollandais Henk Grol. Il était très déçu mais a néanmoins prouvé que, malgré un mauvais début de saison, il répondait toujours présent lors des grands rendez-vous.

Son problème au bras n’est cependant pas résolu, d’autant qu’il souffre maintenant d’un syndrome du canal carpien, un écrasement du nerf du poignet. Il sera opéré après Rio mais jusque là, il devra tenter d’empêcher les crampes à coup d’infiltrations et d’application de glace. En général, c’est après le troisième ou le quatrième combat de la journée qu’il commence à avoir des crampes, comme lors de la finale de l’EURO.

S’il veut aller aussi loin ou décrocher la médaille d’or (son grand rêve) aux Jeux, le Bruxellois devra sans doute se débarrasser d’au moins une de ses deux bêtes noires: le Tchèque Lukas Krpalek, qui l’a battu quatre fois en 2015 et le champion du monde japonais Ryunosuke Haga, qui l’a vaincu deux fois l’an dernier.

Le Belge d’origine bulgare est cependant tête de série et ne rencontrera ces judokas qu’en fin de tournoi. Il devra aussi se méfier du numéro un mondial Elmar Gazimov (qu’il n’a jamais combattu) ainsi que du numéro deux, le Français Cyrille Maret, qu’il a vaincu lors du combat pour la médaille de bronze aux championnats du monde. S’il n’a pas de crampes et s’il respecte le schéma tactique, Nikiforov peut décrocher une médaille. C’est aussi le cas (dans une moindre mesure) de Joachim Bottieau (-81 kg) s’il est capable de rééditer son exploit de Düsseldorf, où il avait battu les meilleurs du monde.

Chance de médaille d’or: 15 %, chances de médaille: 33 %

Compétition: jeudi 11/8, du premier tour aux quarts de finale à partir de 15h, demi-finales et finale dès 20h30.

Jolien D’Hoore

Jolien D'Hoore
Jolien D’Hoore© BELGA

Jolien D’Hoore n’avait que 22 ans à Londres mais cela ne l’avait pas empêchée de se classer à la cinquième place de l’omnium. Depuis, elle est devenue une des meilleures cyclistes du monde sur route mais n’a pas encore réussi à se hisser sur le podium sur piste: quatrième au Mondial en 2014 et en 2015, sixième en 2016… Cette année, elle a quelque peu déçu dans ses spécialités (le scratch, la course par élimination et la course aux points) mais elle semble avoir beaucoup travaillé ses points faibles (la poursuite, le 500 m et le tour de piste).

Pour décrocher une médaille à Rio, la Flandrienne devra établir un record personnel dans ces trois épreuves chronométrées et figurer dans le top 3 ou le top 4 avant la course aux points car chez les dames, la course est très défensive et il est difficile de remonter.

Si D’Hoore échoue, ce ne sera pas une question de matériel car elle a effectué pas moins de 45 tests dans le nouveau tunnel à vent de Paal afin de trouver la combinaison idéale casque-équipement-position en machine. De plus, son équipement (Bioracer) et ses vélos (Ridley) sont de grande qualité.

Vu la domination de la Britannique Laura Trott, championne du monde et championne olympique en titre, il sera sans doute très difficile de décrocher une médaille d’or à Rio. De plus, par rapport aux autres années, le sommet de la pyramide s’est élargi avec, entre autres, la Française Laurie Berton, l’Américaine Sarah Hammer, l’Australienne Annette Edmondson, la Canadienne Allison Beveridge et la Hollandaise Kirsten Wild.

Chances de médaille d’or: 10 %, chances de médaille: 25 %

Compétition: lundi 15/8 et mardi 16/8, course aux points à 22h05.

Red Lions

Les Red Lions
Les Red Lions© BELGA

Après leur médaille d’argent à l’EURO 2013, les Red Lions semblaient devoir truster les médailles mais des cinquièmes places au championnat du monde 2014 et à l’EURO 2015 ont porté un sérieux coup au rêve de podium olympique. Après ces échecs sous la direction des Hollandais Marc Lemmers (après Londres) et Jeroen Delmée (depuis juin 2014), la fédération semblait avoir tapé dans le mille en faisant passer Shane McLeod du statut d’adjoint à celui de sélectionneur principal, en novembre 2015. Le Néo-Zélandais a débarrassé les Lions de leur carcan tactique et leur a permis de jouer plus offensivement. Fin 2015, ils ont dès lors décroché la médaille d’argent en World League, le tournoi le plus important après les Jeux et les championnats du monde.

En 2016, de nombreux internationaux ont quitté leur club étranger pour revenir jouer en Belgique et s’entraîner davantage avec les Lions. En juin, cependant, les points faibles ont refait surface à l’occasion du Champions Trophy. D’un point de vue strictement technique, les Belges sont très forts mais ils transforment trop peu leur domination et leur beau jeu en but, surtout sur les penalties-corners, même s’il faut dire que Tom Boon, la star de l’équipe, n’a pas participé au Champions Trophy en raison d’une blessure. Et puis, surtout, les Lions manquent parfois de ruse et de sérénité pour conserver leur avantage. A l’image des Diables Rouges, ils commettent souvent des erreurs défensives qui leur coûtent cher.

Les hockeyeurs belges n’ont-ils dès lors aucune chance de médaille? Non, à condition de contourner les obstacles cités plus haut, d’oser davantage et de ne pas avoir peur de perdre. Car ils ont du potentiel. Le match d’ouverture face à la Grande-Bretagne sera crucial. Dans une poule avec l’Australie (qui remporte tous les grands tournois depuis 2014 et fait figure de grande favorite) ainsi que des pays plus faibles comme le Brésil, l’Espagne ou la Nouvelle-Zélande, la lutte pour la deuxième place qualificative va sans doute se résumer à un duel entre Belges et Britanniques. Si la Belgique perd et termine troisième de son groupe, elle rencontrera sans doute un adversaire difficile en quarts de finale: l’Allemagne (tenante du titre), les Pays-Bas ou l’Argentine. De plus, elle risque alors de manquer de confiance et d’être éliminée rapidement.

Chances de médaille d’or: 10 %, chances de médaille: 20 %

Compétition: samedi 6/8 premier match de poules, dimanche 14/8 quarts de finale, mardi 16/8 demi-finales à 17h et 22h, jeudi 18/8 petite finale et finale à 17h et 22 h.

Pieter Timmers

Pieter Timmers
Pieter Timmers© BELGA

Pieter Timmers laisse tomber le 200 m nage libre afin de tout miser sur les relais et le 100 mètres. Les équipes de relais peuvent arriver en finale mais pas décrocher de médaille. En revanche, sur la distance-reine, le Limbourgeois à une (petite) chance de grimper sur la troisième marche du podium.

Au Mondial 2015, Timmers a atteint pour la première fois une finale planétaire sur 100 m nage libre grâce à un record de Belgique établi en demi-finale (48.22). Il n’a pas réédité ce temps le lendemain (48.31) et a terminé septième à 19 centièmes de la médaille de bronze. Aux JO de Londres, il avait connu des problèmes de sommeil et avait quelque peu déçu, se classant cinquième en 48.64.

Son 100 mètres en relais avait été beaucoup plus impressionnant, Timmers emmenant la Belgique vers la médaille de bronze grâce à un temps de 47.37 (ce qui équivaut à 47.9 ou 48.0 départ arrêté). S’il parvient à répéter ou améliorer légèrement cette performance dans une compétition individuelle -ses temps d’entraînement avant Rio étaient meilleurs que ceux réalisés avant les championnats du monde ou l’EURO, Timmers pourrait réaliser un temps de 47.7 ou 47.8 qui l’amènerait aux environs du podium.

L’Australien Cameron McEvoy (47.04 cette année) et le tenant du titre Nathan Adrian (47.72) seront sans doute hors catégorie. Il faudra alors émerger d’un peloton avec le Chinois Ning Zetao (champion du monde en 2015 en 47.84 « seulement »), les Français Jérémy Stravius et Clément Mignon, l’Italien Luca Dotto, le Canadien Sandro Condelli, le jeune Américain Caeleb Dressel et l’Australien Kyle Chalmers. Timmers arrive au point culminant de sa carrière, à lui de tout donner.

Chances de médaille d’or: 1 %, chances de médaille: 10 %.

Compétition: mardi 9/8 séries et demi-finales, mercredi 10/8 finale à 4h30.

Hannes Obreno

Hannes Obreno
Hannes Obreno© BELGA

Le rameur Hannes Obreno pourrait bien être le joker du Team Belgium. Chez les Espoirs, il faisait partie du top mondial du skiff (4e et 2e aux championnats du monde 2012 et 2013) tandis qu’en 2015, à 24 ans seulement, il s’est classé cinquième de l’EURO seniors. Le Brugeois espérait décrocher son ticket pour les Jeux Olympiques à l’occasion des championnats du monde mais, trop stressé, il a échoué en finale B.

Depuis, il fait appel à un psychologue et cela semble porter ses fruits, d’autant qu’il a également augmenté le nombre d’heures d’entraînement et qu’il travaille encore sa technique, pourtant déjà excellente. Il a terminé troisième de la manche de Coupe du monde de Varèse, quatrième aux championnats d’Europe (à 19 centièmes de la médaille de bronze seulement) et a remporté de façon convaincante le tournoi de qualification olympique. La fédération belge d’aviron n’avait en effet qu’un ticket pour les Jeux. Il est donc allé à Obreno au détriment du duo Tim Brys/Nils Van Zandweghe.

Cette qualification lui a enlevé énormément de pression et cela s’est vu en juin lors de la prestigieuse Henley Royal Regatta de Londres. Obreno y a battu en finale (duel direct) le champion olympique en titre et quintuple champion du monde Mahe Drysdale. Après cette performance, le Flandrien espère une finale (top 6) à Rio, où le plan d’eau est exigeant et doit l’avantager car il est fort techniquement. A 25 ans, ce serait déjà très bien. Il égalerait ainsi la performance de Tim Maeyens (sixième à Athènes en 2004 et quatrième à Pékin en 2008), un autre Brugeois qui était lui aussi entraîné par Dirk Crois.

Chances de médaille d’or: 5 %, chances de médaille: 15 %

Compétition: mardi 9/8 quarts de finale dès 13h30, jeudi 11/8 demi-finales dès 14h10, samedi 13/8 finale à 15 h.

Relais 4 X 400 mètres (athlétisme)

Le relais 4x400 m
Le relais 4×400 m© BELGA

Il faut regarder la réalité en face: Kevin et Jonathan Borlée ne font plus partie du top mondial. Au Mondial 2015, ils ont réalisé de bons chronos (respectivement 44.74 et 45.34) mais ils ont déjà 28 ans et la nouvelle génération semble bien plus rapide. Même s’ils battent leur record personnel (44.56 et 44.43), ils n’iront pas en finale.

D’autant que, cette année, ils ne s’en sont pas approchés. Avec des temps de 45.17 et 45.34, ils n’apparaissent qu’en 34e et 47e place au classement mondial. Il faut dire qu’ils ont été blessés. Au cours des dernières semaines, Kevin n’a pu s’entraîner à cause d’une inflammation au pied. « Ce n’est pas dramatique mais c’est inquiétant », dit son entraîneur de père, Jacques Borlée.

C’est surtout embêtant en vue du 4 X 400 mètres car là, les Belges ont une (petite) chance de médaille (de bronze). Il faudra cependant que Kevin et Jonathan descendent largement sous les 45 secondes, comme ils l’ont fait lors du dernier EURO d’Amsterdam.

Cela a valu à Belgique un deuxième titre européen, notamment grâce au sprint final de Kevin mais il faut savoir que la Grande-Bretagne, grande favorite, n’avait pas aligné son meilleur athlète, le champion d’Europe Martin Rooney. Les Tornados (avec aussi Julien Watrin et Dylan Borlée) ont réalisé un chrono de 3.01.10, à plus de deux secondes du record de Belgique établi lors des séries du Mondial 2015 (2.59.27).

Pour décrocher une médaille à Rio, il faudra sans doute courir en 2.58 et on peut se demander s’ils en sont capables. Mentalement, l’EURO leur a certes donné un coup de fouet mais aux Jeux, les jambes devront suivre. Or, toutes ces blessures les ont affaiblies.

Le point positif, c’est que Watrin atteint sa meilleure forme (45.73 aux championnats de Belgique) et que Robin Vanderbemden vient d’améliorer son record personnel (45.98). De plus, Dylan Borlée, qui a également été blessé toute l’année, a réalisé 45.82 juste avant les Jeux, ce qui constitue sa deuxième performance de tous les temps. Pour espérer une médaille de bronze, comme aux championnats du monde 2015, il faudra que Dylan, Watrin voire Vanderbemden (réserviste) se surpassent (et approchent les 45.50) mais aussi que Jonathan et Kevin soient au mieux de leur forme.

Chances de médaille d’or: 1 %, chances de médaille: 10 %

Compétition: vendredi 19/8 séries à 2h10, samedi 20/8, finale à 3h35.

Le Team Belgium en chiffres

Le COIB envoie 107 athlètes à Rio (dont les deux réservistes officiels de hockey), soit 56 de plus qu’à Athènes 2004 (51) et 9 de plus qu’à Pékin 2008 (98) mais 13 de moins qu’à Londres 2012 (120).

Il faut dire qu’à l’époque, il y avait une formation féminine en hockey (18), une délégation en jumping/eventing (9) et une équipe de poursuite en cyclisme (4). Des chiffres en partie compensés par la présence, cette année, d’une équipe féminine de gymnastes (5).

Quatre autres équipes sont présentes (le relais 4 X 400 mètres masculin en athlétisme, les 4 X 100 et 4 X 200 mètres nage libre masculins qui étaient également présents à Londres mais aussi les 49er en voile et l’équipe masculine de hockey (18 Red Lions).

Les 107 athlètes s’aligneront dans un nombre record de disciplines (18 contre 16 en 2000, 2008 et 2012).

L’athlète belge la plus expérimentée est la cavalière (eventing) Karin Donckers (45 ans) qui en est à ses sixièmes Jeux, soit une participation de moins que Jean-Michel Saive (1980 à 2012) et que le tireur François Lafortune (1952 à 1976).

L’âge moyen des 107 athlètes est d’exactement 26 ans (au premier jour des Jeux). Le plus vieux est le cavalier Joris Vanspringel (53 ans). Outre Donckers et lui, seule la marathonienne Veerle Dejaeghere (43 ans) accuse plus de 40 ans.

La benjamine est la gymnaste Senna Deriks qui aura 15 ans, sept mois et 8 jours le premier jour de la compétition. Dans cette équipe, on retrouve également les adolescentes Nina Derwael (16 ans), Rune Hermans (17 ans) et Laura Waem (19 ans). Le taekwondoka Si Mohamed Ketbi (18 ans), le nageur Basten Caerts (18 ans) et le kayakiste Artuur Peeters (19 ans) ont également moins de 20 ans. On relève 36 athlètes âgés de 20 à 24 ans, 46 de 25 à 29 ans, 14 de 30 à 34 ans et un de 35 à 39 ans.

Seuls 40 des 107 athlètes présents à Rio étaient déjà à Londres en 2012. Pour plus de 60 % d’entre eux, il s’agit donc d’une première. De nombreux athlètes ont fait (63 %) ou font encore partie (59 %) de Be Gold. Ce projet a été lancé en 2004 par le BLOSO, l’ADEPS et le COIB dans le but de détecter et de former les jeunes talents. A Londres, le nombre d’athlètes Be Gold était de 52 sur 120 (43 %). A Pékin, ils n’étaient que 16 sur 97 (16 %).

Ce qui frappe, c’est la sous-représentation de la gent féminine : 34 sur 107, soit 31,77 %. A Londres, elles étaient encore 36,66 % (44 sur 120 en comptant l’équipe féminine de hockey). Plus frappant encore: on ne trouve que 15 athlètes wallons sur 107 (14 %). Même la Région Bruxelloise fait mieux (18 athlètes).

De toutes les provinces, c’est Anvers qui est la mieux représentée (25 athlètes) devant la Flandre Orientale (18), le Limbourg (13), la Flandre Occidentale (12), le Brabant Flamand (7), le Brabant Wallon (6), Liège (5), le Luxembourg (2), Namur (1) et le Hainaut (1). Ces chiffres sont basés sur le domicile et le lieu de naissance des athlètes, sauf pour les « Monégasques » Tim Wellens et Philippe Gilbert.

Par Jonas Creteur

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