Jelle et Jova, mêmes gosses, même combat !

Qu’il amuse ou irrite, nous sommes redevables à Stéphane – est-il besoin de préciser Pauwels ? – d’un réel enrichissement du jargon footeux : désormais, nous pouvons faire Jésus-Christ, avoir été monstrueux, être un découpeur, constater la présence de baleine sous caillou, tuer un pigeon, être à la ramasse, et c’est toujours un bonheur d’utiliser la langue avec diversité ! Ceci pour introduire qu’à propos de ramasse, un qui semble y être, c’est Saint-Trond : surprenant quatrième la saison écoulée, le club limbourgeois se la coule moins douce en ce moment…

Les explications de la réussite 2009/10 s’étaient articulées sur deux pôles, sans en comparer l’importance respective : d’une part Guido Brepoels, stratège et innovant, d’autre part Simon Mignolet, monstrueux entre les perches. Alors, aujourd’hui que le second est parti et le premier resté (à la tête d’un noyau similaire, sauf Mignolet et Jonathan Wilmet), faut-il en conclure que la réussite d’hier fut due à Simon davantage qu’à Guido ? Ça n’engage que moi mais je dirais oui, et sans douter un seul instant des qualités de Brepoels : mais dans un onze, le joueur d’exception (quand il y en a un) est plus décisif que l’entraîneur du onze (si compétent soit-il).

Pep Guardiola n’a pas l’importance de Lionel Messi. Et si la Belgique existe encore demain, serait-ce une surprise que Mignolet, impressionnant à mes yeux, supplante les trois (bons) Diables wallons qui le précèdent aujourd’hui dans la hiérarchie de Georges Leekens ?

Tiens, à Anderlecht aussi, mis à part Jelle Van Damme, c’est grosso modo la même équipe qu’en 2009/2010 avec (pour l’instant) moins de réussite en championnat ! A la différence que Van Damme ne pouvait tout de même pas être considéré comme LE joueur apportant au jeu mauve LE quelque chose en plus faisant régulièrement la différence. Les observateurs penchent alors pour une autre explication : à défaut d’être exceptionnel footballistiquement, Jelle était le leader, le battant, le guerrier, le secoueur de cocotier qui manque aujourd’hui cruellement ! Mouais. C’est un paramètre explicatif auquel j’aurais été sensible si, voici huit jours, le beauf de Kim n’avait pas joué du violon sur mes nerfs…

Qu’est-ce que j’apprends ? Que ce tatoué, ce Robocop, ce dur parmi les durs, ce mal rasé qui fait peur aux videurs, ce meneur d’hommes donc… se lamente à Wolverhampton ! Tout ça alors qu’il a voulu nous quitter, pas que pour le fric disait-il, mais avec aussi l’ambition saine de franchir un palier (et même des paliers) pour s’imposer en Premier League ! Nous ne sommes que début octobre, ça fait seulement quelques matches que Jelle n’est plus dans le onze, et voilà que ce grand garçon flippe comme un emmailloté à son premier jour de crèche : ouin, ouin je ne joue pas, y’a rien du tout dans cette ville, on s’ennuie avec ma copine, Anderlecht me manque, je veux rentrer à la maison…

Quid de la belle et grande valeur sportive qu’est la concurrence sublimée ? Ce meneur d’hommes ne serait donc qu’une pleureuse qui voulait le beurre (le onze de base) et l’argent du beurre (l’argent) ? Jelle, je suis déçu, déçu, déçu : un vrai dur ne l’est pas qu’en certaines circonstances ! Faudra pourtant que tu mordes sur ce qui te reste de chique : pas sûr que les Wolves renoncent si vite à leur investissement ! Et pas sûr qu’en janvier, les Mauves rachètent au même prix un gars dont les chevilles font plus vieilles que leur âge…

Van Damme n’est pas une exception, le foot est un monde d’éjaculateurs de mécontentement précoce ! A Liverpool, Milan Jovanovic nous fait le même coup : ouin ouin, je joue trop peu, je dois trop défendre quand je joue, je veux changer de club si tout ça ne change pas, Liège me manque, je vais foncer y boire un coup avec mes potes dès que j’ai trois jours libres… Vas-y vite avant janvier, Jova : vu qu’après, si tu deviens Mauve comme certaines rumeurs le prétendent, ce sera peut-être moins gai. Bah, pas grave, Jelle par contre sera peut-être Rouche, il l’a déjà souhaité, non ? Ah, tous ces nostalgiques du club de leur c£ur…

par bernard jeunejean

Van Damme, le meneur d’hommes, ne serait donc qu’une pleureuse qui voulait le beurre (le onze de base) et l’argent du beurre(le salaire) ?

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