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 » JE VEUX ME LANCER DANS UN PROJET À LONG TERME « 

Après avoir pas mal bourlingué ces dernières années, la famille de Kevin De Bruyne veut s’établir à Manchester. Nous lui avons rendu visite dans son nouveau cocon pour discuter, au pied du sapin, d’une année 2016 intense.

A la maison, quand nous rentrons de reportage, on ne nous demande jamais comment ça s’est passé. Mais cette fois, ce fut le cas. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’on rend visite à un des meilleurs joueurs belges, voire mondiaux. Le seul qui figurait sur la liste des nominés pour le Ballon d’Or. Certes, il n’a pas récolté le moindre vote mais il a encore tout l’avenir devant lui. Car Kevin De Bruyne, pierre angulaire de Manchester City et des Diables Rouges, n’a encore que 25 ans. Si tout va bien, il va encore nous apporter du plaisir pendant dix ans.

Alors, ce reportage ? A quelques détails près – le salaire qu’il n’a pas aimé voir affiché en grand dans la presse, la belle maison aux abords de Manchester, la voiture et un écran de télévision un peu plus grand que la normale -, Kevin De Bruyne est toujours un jeune homme comme les autres. Il s’est établi avec sa famille dans un cocon à l’écart de la ville. Une métropole où des posters dans la boutique de Manchester City et sur le marché de Noël démontrent bien qu’il est la figure de proue du club.

Tous les matins, entre 8 et 9 heures, il se glisse dans les files pour rejoindre son lieu de travail. Le soir, il refait le chemin en sens inverse, s’occupe un peu de son enfant, se repose et regarde la télévision. Près de chez lui, des restaurants servent de la délicieuse cuisine à emporter. Il nous reçoit vêtu de confortables vêtements de loisirs. Comme vous et moi, il est confronté aux problèmes de la vie quotidienne : le frigo est-il rempli ? Y a-t-il encore des langes ?

Le jour de notre visite, il doit faire face à une fuite d’eau qu’il ne parvient pas à localiser et qui inonde sa cave, où il effectue quelques travaux. Dans le hall d’entrée, outre le sapin, on trouve une table de ping-pong. Tout est très simple. Nous lui rendons visite au lendemain du match européen face au Celtic. Lorsqu’il rentre de l’entraînement, il fait déjà sombre. Il a suivi le match à la télévision, comme vous et moi. Il venait de rentrer de Paris, où il avait demandé sa compagne Michèle en mariage.

Son fils, qui a fait la sieste, est en train de s’éveiller. Kevin fait fièrement remarquer que Mason Milian ne tient pas en place. Le gamin est costaud et très actif. Il n’a que neuf mois mais se tient déjà debout. Depuis trois mois, il apprend à nager.  » Je n’en reviens pas « , dit Kevin.  » Tout va très vite. Bientôt, il quittera la maison.  »

Kevin n’avait que 14 ans lorsqu’il est parti de chez lui. Il est rapidement devenu adulte et, après pas mal de détours – Chelsea, Brême, Chelsea, Wolfsburg, il s’est installé dans la deuxième ville d’Angleterre. Comme son oncle, qui vit à Londres. Sa mère parle d’ailleurs anglais à l’enfant, comme elle l’a fait plus ou moins avec Kevin lorsqu’il était petit.

C’est pourquoi il aime l’Angleterre et les Etats-Unis, où il va en vacances et où il s’est fait des amis. Sous le sapin, on trouve un peu plus de cadeaux que la normale. Le lendemain, Michèle va fêter ses 21 ans. En Angleterre, c’est l’âge où toutes les limites tombent. Et bientôt, ils traverseront à nouveau l’Atlantique.

 » JE ME SENS BIEN À MANCHESTER  »

Nous avons appris que vous n’aviez même pas dû assister au match. C’est cool, ici.

KEVIN DE BRUYNE : Pour l’entraîneur, ça ne change pas grand-chose. La plupart du temps, j’y vais mais cette fois, j’avais des invités et je suis resté à la maison. Pourtant, j’aime bien aller au match avec le petit sur les bras.

Vous avez acheté une maison, vous faites des transformations. Manifestement, vous vous intégrez bien.

DE BRUYNE : Super, je me sens très bien ici. Nous aimons notre mode de vie et nous nous installons, en effet. Les années précédentes ont été chahutées et nous avons envie de nous lancer dans un projet à long terme. Nous n’avons plus envie de déménager de si tôt (il rit). Pas tellement parce que j’ai 25 ans mais parce qu’ici, tout est très bien. Quoi que le club fasse pour nous, c’est bien fait. C’est loin d’être le cas partout. Manchester est une chouette ville et City est un grand club. Il n’a peut-être pas encore la même histoire que les autres mais c’est à nous de l’écrire.

Que pensez-vous du déroulement de la saison jusqu’ici ?

DE BRUYNE : Je trouve que nous nous débrouillons bien même si, cette saison, avec tout l’argent qui circule en Premier League, chaque match est difficile. Surtout en déplacement. Nous avons déjà perdu pas mal de points mais nous pratiquons un beau football. Il y a peu, nous avons perdu 1-3 contre Chelsea mais tout le monde affirme que nous avons mieux joué que notre adversaire. La période qui arrive s’annonce difficile mais, si nous la franchissons sans encombre, nous serons définitivement lancés.

Avant Manchester City – Chelsea, la presse anglaise avait dit beaucoup de bien des deux entraîneurs. Pep Guardiola et Antonio Conte apportent une plus-value à la Premier League.

DE BRUYNE : Il y a énormément de talent, surtout ces dernières années. Avant, quand un grand club affrontait une plus petite équipe, on pouvait être certain qu’il allait gagner. C’est beaucoup moins souvent le cas maintenant. De plus, des équipes comme Burnley ou Crystal Palace pratiquent un tout autre football, ce qui complique encore notre tâche. Et il faut les battre, peu importe la manière. Parfois, ce n’est pas très beau à voir ni à jouer parce que ce n’est pas notre football mais nous n’avons pas le choix.

 » PEP A QUELQUE CHOSE  »

Chelsea est-il en avance sur vous ?

DE BRUYNE : Ils ont trouvé un bon système et ils surfent sur la vague du succès mais il ne faut pas en tirer de conclusions. Nous avons prouvé que nous pouvions les battre, sauf que nous n’avons pas concrétisé nos occasions. En début de saison, nous étions en forme mais les adversaires se sont adaptés. Je suppose qu’ils vont faire pareil avec Chelsea. Et puis, Chelsea ne joue qu’une fois par semaine, c’est une fameuse différence et cela s’est ressenti quand nous les avons affrontés.

Les Anglais disent que Chelsea est prenable en contre.

DE BRUYNE : Tout le monde est prenable en contre. Défendre à 60 mètres de son but ce n’est pas pareil que masser dix hommes sur vingt mètres. Nous l’avons fait contre Barcelone et c’est difficile pour tout le monde. Ce qui surprend le plus Pep, c’est que beaucoup d’équipes pratiquent encore par longs ballons. Il pense parfois qu’elles vont essayer de jouer au football car elles le font contre d’autres équipes mais contre nous, ce n’est pas le cas. Je pense qu’il doit parfois se dire que c’est idiot. Il passe tellement de temps et met tellement d’énergie à trouver des espaces pour finir par nous dire que les adversaires vont taper des longs ballons. Parfois, il doit se demander pourquoi il fait tout cela.

Vous vous réjouissiez de travailler avec lui ?

DE BRUYNE : Oui. Chaque entraîneur a quelque chose, Pep aussi. Les gens savent ce qu’il a déjà réalisé et cela l’empêche de pouvoir construire avec des jeunes. Ça ne doit pas être simple pour lui. Sur ce plan, il est réaliste : –Sije perds toute l’année, je serai limogé, dit-il. C’est pareil pour moi : j’aimerais m’établir ici mais si je ne fais rien pendant des années, je ne pourrai pas rester.

Vous demande-t-il des choses que ses prédécesseurs n’exigeaient pas de vous ?

DE BRUYNE : Non. Désormais, tout le monde connaît mes qualités, les places auxquelles je joue le mieux. Les entraîneurs savent ce que je peux apporter ou pas. Il utilise aussi ma polyvalence, comme les autres. Cela ne changera plus et en fait, ce n’est pas grave.

 » PLUS RIEN NE ME SURPREND  »

Et quand il vous fait jouer en pointe, comme à Barcelone, vous êtes surpris ?

DE BRUYNE : Plus rien ne me surprend (il rit). Je l’ai appris deux heures avant le match et j’ai pris ça avec philosophie. Si j’étais d’accord ? Oui, assez. Me suis-je bien débrouillé ? Je pense que oui. En tout cas, je ne me tracasse absolument pas. Si je peux rendre service à l’équipe, c’est très bien. La dernière fois, en équipe nationale, j’ai joué en six, même si cela ne s’est pas vu car nous jouions très haut. Lorsque je suis rentré à Manchester, Pep m’a dit qu’il m’avait vu à l’oeuvre, qu’il avait noté et que je pourrais peut-être aussi jouer à ce poste avec Manchester City.

La polyvalence, c’est un avantage ou un inconvénient ?

DE BRUYNE : A mes yeux, c’est plus un avantage qu’un inconvénient. Parfois ça me rend fou mais la plupart du temps, ça va. Je trouve que le plus important, quand on change de place, c’est de savoir ce qu’on doit faire. Il faut que les choses soient bien claires dans la tête. La polyvalence aide aussi à comprendre comment les autres fonctionnent sur un terrain. C’est surtout dans la tête que je suis fort. J’essaye toujours d’imaginer ce qui va se passer, et comment ça va se passer. On n’y fait peut-être pas très attention mais pour moi, c’est très important. »

On s’intéresse plus au nom des buteurs ou des dribbleurs.

DE BRUYNE : Ça ne m’intéresse pas. Je dribble très peu, je ne suis pas comme Eden, ce n’est pas mon style. Par contre, je marque beaucoup car je travaille énormément. Mais comme nous jouons beaucoup, je m’entraîne moins. Cette saison, par exemple, je n’ai pas encore eu beaucoup le temps de travailler mes coups francs. Si on tire trop souvent au but et qu’on joue beaucoup, les muscles se raidissent et on risque la blessure. Donc, à la veille ou à l’avant-veille des matches, les entraîneurs nous obligent à rentrer plus vite au vestiaire. Nous devons savoir ce qui nuit au corps car c’est notre outil de travail. J’en parle parfois avec Michèle. Parfois, elle aimerait qu’on sorte mais je préfère pas, car je suis fatigué, surtout si j’ai joué la veille. Comme dans toutes les familles, ça provoque parfois des discussions. D’un côté, elle comprend. Mais de l’autre, ce n’est pas facile pour elle. Et là c’est moi qui la comprend. Alors, on essaye de trouver un autre moment. Je suis aussi beaucoup moins disponible pour mes amis. Ce sont les petits sacrifices qu’il faut faire. Tout le monde sait qu’il me reste une bonne dizaine d’années puis ce sera fini. J’ai un sac de golf dans la cave mais cela fait des années que je n’y touche plus. Quand je suis à la maison, je donne priorité à la famille.

 » LE FOOT, C’EST UN PEU L’ÉCOLE  »

Vous vous sentez vieillir ?

DE BRUYNE : Je récupère moins vite qu’il y a sept ou huit ans, c’est sûr. Et puis, je prends plus de coups, c’est douloureux. Sans compter que nous jouons sans cesse davantage de matches. Le corps est marqué.

Pouvez-vous encore progresser mentalement, devenir un leader ?

DE BRUYNE : Oui. Je sens bien qu’à City, on attend de plus en plus cela de moi, y compris les anciens. Je n’ai pas envie de régler des tas de choses en dehors du terrain, je préfère être relax. Mais sur le terrain, je veux bien être le patron. Ils le savent. En équipe nationale, je ne sais pas. Je pense qu’on me considère plus comme un leader à City que chez les Diables Rouges.

Parce que vous êtes là tous les jours ?

DE BRUYNE : Oui. Je me sens bien partout et je ne vois pas de raison de changer les choses car je suis heureux et les autres aussi.

Êtes-vous fan de données ?

DE BRUYNE : Nous avons accès aux données et je connais plus ou moins où j’en suis en matière de course mais sans plus.

Les duels gagnés ? Les passes réussies ?

DE BRUYNE : Ça ne me préoccupe absolument pas. J’ai un jeu à risques, je ne joue pas la certitude.

Vous aimez que les entraînements soient variés ?

DE BRUYNE : Il y a toujours un peu de variété mais à l’entraînement, on travaille surtout tactiquement. Nous jouons très peu. On étudie les lignes de course, les espaces. Souvent, nous sommes à l’arrêt, comme en classe. En fait, le football, c’est un peu l’école.

Et vous aimez l’école ?

DE BRUYNE : (il éclate de rire) J’aime le foot. Comme tout le monde, il y a des jours où j’en ai marre mais, comme tout le monde aussi, je dois quand même travailler ces jours-là.

 » JE VEUX DES TROPHÉES  »

Progressez-vous encore ?

DE BRUYNE : Question difficile. J’espère que oui mais ça dépend aussi de ma forme et de la façon dont l’équipe joue. Si toutes les conditions sont réussies, j’ai l’impression de progresser. Mais c’est difficile à dire. Suis-je meilleur ou tout simplement plus mûr ?

Cela fait cinq ans que vous êtes au top niveau. Qu’est-ce qui vous motive encore ?

DE BRUYNE : Je veux remporter un maximum de trophées, peu importe la manière. Quand on est jeune, on cherche à progresser individuellement. Mais depuis quelques années déjà, je ne pense plus seulement à moi. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir ce que je dois faire, ce que nous devons faire pour gagner un match. Car finalement, c’est ça qui compte.

Et vous dites que les données, les statistiques ne comptent pas ?

DE BRUYNE : Personnellement, je ne m’y suis jamais intéressé. Je sais qu’en football, on les utilise de plus en plus. Contre Chelsea, je n’ai pas marqué et pas délivré d’assist mais j’ai peut-être livré mon meilleur match de la saison. Seulement, personne ne l’a vu, tout le monde s’est focalisé sur l’occasion que j’ai manquée. C’est comme ça que les gens regardent le football, maintenant. Les réseaux sociaux jouent un rôle, tout se répand très vite. Bien sûr que j’aime délivrer des assists et inscrire des buts. Mais l’important, c’est que nous gagnions. Je trouve qu’on compare trop. Pareil en équipe nationale. Celui-ci fait ceci, celui-là fait cela… Bien sûr, un joueur va inscrire deux buts et l’autre délivrera quelques assists mais nous gagnons ensemble, non ?

N’est-ce pas le plus difficile, pour un entraîneur : former un collectif sur base de toutes ces individualités ?

DE BRUYNE : L’entraîneur doit convaincre tout le monde que sa philosophie est la bonne et faire en sorte que l’esprit de groupe passe avant tout. Car tout le monde veut jouer et être important. En fait, il faut essayer de faire en sorte que tout le monde soit heureux. Et ça ne marche pas toujours, c’est même plutôt rare…

 » ON AURAIT DÛ SOUFFLER DAVANTAGE AVANT L’EURO  »

L’année 2016 des Diables Rouges a-t-elle correspondu à ce que vous en attendiez ?

DE BRUYNE : Non, pas du tout. J’aurais préféré que nous allions plus loin mais que peut-on y faire ? Rien !

Il y avait pourtant du talent dans l’équipe. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?

DE BRUYNE : Je pense que plusieurs facteurs ont joué. Mais je suis incapable de donner la raison principale. Disons que les choses n’ont pas marché au bon moment.

Vous n’avez pas envie d’aller plus loin ?

DE BRUYNE : Ce n’est pas une question d’envie. Je n’ai tout simplement pas la réponse. Je ne sais pas ce que nous aurions pu faire ou ne pas faire. Vraiment pas. Bien sûr, on a mis en cause un tas de personnes, y compris moi. Mais je ne peux rien y faire.

Ce qu’on a dit n’était pas justifié ?

DE BRUYNE : Tout a commencé à Knokke. Je pense que la préparation à l’EURO, après une très longue saison, a duré trop longtemps. Après le dernier match, nous n’avons eu que deux jours de congé. Et j’ai dû régler mon déménagement depuis l’étranger. Je suis rentré à la maison, j’ai mangé une frite et je suis parti à Knokke. J’aurais voulu souffler un peu car, mentalement, la saison avait été très dure. Mais je ne me suis jamais plaint. Pendant la saison aussi, il faut pouvoir décompresser. Quand c’est possible, le club nous donne trois ou quatre jours de congé. Sans rechigner. Car ils savent que, pendant les trois ou quatre mois qui suivent, nous allons bosser dur et ne prendre qu’un ou deux jours de repos. Mais ce n’est pas une raison.

D’autres Diables Rouges ont dit la même chose. Pourquoi n’en avez-vous pas parlé au coach ?

DE BRUYNE : Ce n’est pas à nous de tout le temps demander des choses. C’était son choix. Celui qui aurait demandé congé risquait de passer pour un gars difficile. Ce n’est pas toujours aussi simple, vous comprenez ?

 » EN FRANCE, IL NOUS A MANQUÉ QUELQUE CHOSE  »

Ensuite, on a beaucoup parlé de votre place dans l’équipe : Wilmots a dit que vous étiez un 10 puis il vous a fait jouer sur le flanc. Ça a joué un rôle ?

DE BRUYNE : Un rôle… J’ai de nouveau dû m’adapter, y compris mentalement. Courir différemment, jouer autrement, couvrir plus de terrain… Le corps ne réagit pas toujours aussi facilement que les gens le pensent. Est-ce que cela m’a tracassé ? Non. Ai-je trouvé cela bizarre ? Oui. Est-ce que cela a influencé mon jeu ? Non. Probablement pas.

Quel regard portez-vous sur les quatre semaines en France ?

DE BRUYNE : J’ai le sentiment qu’il a manqué quelque chose. Un peu partout. Dans l’équipe et au pays. Dès le début, dès le premier match de préparation. Tout le monde disait : Ça ne marchera jamais, ça n’ira pas. Je me demandais pourquoi on était si négatif. Je ne comprenais pas. OK, les matches de préparation n’avaient pas tous été très bons mais tout le monde sait que ça peut arriver dans ce genre de rencontres. Je pensais que le pays, que tout le monde serait derrière nous mais j’avais le sentiment que c’était l’inverse.

Les autres pensaient-ils la même chose ?

DE BRUYNE :J’aurais tendance à dire que oui mais je ne peux pas parler pour eux. J’aimerais savoir ce qui s’est passé pour que ça n’arrive plus la prochaine fois. En cours de saison, il arrive qu’on surfe sur la vague du succès. Ce fut le cas lors de notre campagne de qualification et avant la Coupe du monde au Brésil. Pas cet été. Le Portugal et le Pays de Galles ont connu cela, ils étaient dans leur trip et rien ne pouvait les perturber. Un tournoi, c’est court. Il faut que la magie opère au bon moment.

Après le Brésil, le groupe n’aurait-il pas dû remédier à certaines lacunes ?

DE BRUYNE : Honnêtement, je pense qu’après le Brésil, nous n’y avons pas attaché trop d’importance parce que… Beaucoup de joueurs sont arrivés chez les Diables à un moment où personne ne venait voir les Diables Rouges parce que ça allait mal. On jouait devant 5.000 personnes, on distribuait les tickets gratuitement… Et puis, soudain, nous avons fait sold out et tout s’est bien passé. Nous pensions donc que tout allait bien. Au Brésil, nous sommes arrivés en quarts de finale et une défaite 1-0 contre l’Argentine, ça peut arriver. Tout le monde était content. Pareil pour la campagne de qualification suivante. Nous avions le sentiment qu’il était possible de faire mieux mais nous nous disions que ça allait venir. Mais une équipe n’a pas le droit de raisonner de la sorte car ça se termine toujours mal.

 » TOUT LE MONDE A COMMIS DES ERREURS  »

Etait-ce une question de pression ou de mauvaise préparation ?

DE BRUYNE : Vous savez…. J’ai eu des entraîneurs qui donnaient beaucoup d’instructions sur le plan tactique et d’autres qui n’en donnaient pratiquement pas. Et il y a eu de bons et de mauvais moments avec tous. C’est toujours une appréciation personnelle. Aurions-nous pu être meilleurs tactiquement ? Probablement. Aurions-nous mieux joué pour la cause ? Oui et non. Tout le monde doit se regarder dans le miroir car tout le monde a commis des erreurs. MarcWilmots a sans doute compris, après l’EURO, que c’était fini pour lui. Je pense qu’il était soulagé. Maintenant, il peut faire quelque chose d’autre. Et pour le groupe, après quatre ans, il n’était peut-être pas plus mal que quelqu’un d’autre arrive. Cela ne m’inspire aucune rancoeur car je n’ai de problème avec personne.

En tout cas, Roberto Martinez a rapidement remis tout le monde sur le droit chemin.

DE BRUYNE : La volonté de faire mieux est présente mais nous ne pourrons en faire la preuve qu’à la Coupe du monde. J’espère que nous y arriverons, même si on va encore nous attendre.

PAR PETER T’KINT, ENVOYÉ SPÉCIAL À MANCHESTER – PHOTOS BELGAIMAGE BRUNO FAHY

 » Marc Wilmots a compris, après l’Euro, que c’était fini pour lui. Je pense qu’il était soulagé.  » – KEVIN DE BRUYNE

 » Il appartient aux joueurs d’écrire l’histoire de City à présent.  » – KEVIN DE BRUYNE

 » Je pense qu’on me considère davantage comme un leader à City que chez les Diables.  » – KEVIN DE BRUYNE

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