Jans-Van den Brom : bientôt le Clasico de toutes les différences

L’automne n’a pas commencé de la même façon au Standard et à Anderlecht qui ont encore quelques obligations avant de se retrouver à Sclessin, le 7 octobre prochain, pour un Clasico de toutes les différences, le premier de Ron Jans et John van den Brom. Les deux coaches néerlandais ne fêteront pas leur anniversaire de la même façon avant leur tête-à-tête liégeois. Après la visite de Lokeren, Van den Brom lancera ses troupes à l’assaut du redoutable Malaga qui compte ses sous mais pas son talent, digne des hautes sphères de la Ligue des Champions comme son éclatant 3-0 contre le Zenit Saint-Pétersbourg l’a prouvé. Les Mauves ont fait preuve d’audace sur la pelouse sacrée de l’AC Milan. Ce bon nul, qui tranche par rapport au désastre vécu en Europa League par le Club Bruges mis en bouteille comme de la piquette à Bordeaux (4-0), a rassuré les Bruxellois. Sur cette lancée, il serait bon que le stade Constant Vanden Stock s’enflamme contre les Andalous, le 3 octobre, veille des 46 ans de son coach. Un vent nouveau souffle à Anderlecht, heureux de retrouver une équipe qui fait le jeu.

Après trois matches nuls, les Mauves n’ont pas émergé dans la facilité à Zulte Waregem mais leur arsenal offensif, considérable au regard des normes belges, est susceptible de créer la différence à chaque instant. Ils peuvent passer en finesse ( Dieumerci Mbokani) en force ( Tom De Sutter, SachaIakovenko, etc.) avec derrière eux un Milan Jovanovic qui collectionne les passes décisives. Intelligence, confiance en soi, jeunesse : le champion de Belgique a le vent en poupe. Cet optimisme balaye aussi le banc d’Anderlecht qui a souvent eu des airs de banquise ces dernières années. Van den Brom a réchauffé tout cela et il vibre avec tout son staff. Sauf problèmes inattendus, cette formation est équipée pour survoler les débats belges.

Pour le moment, le Standard fait pâle figure par rapport à la facilité de son ennemi héréditaire. L’inquiétude est telle que les Liégeois vont déjà en appel ce week-end, à Courtrai, après trois défaites consécutives qui interpellent. Jans rêvait d’autres bougies que celles de la détresse sur son gâteau d’anniversaire (54 ans ce 29 septembre). Il y a quelques semaines, Nacho Gonzalez prétendait qu’un premier bilan ne pouvait pas être tiré avant 10 matches de championnat. Standard-Anderlecht constitue justement l’affiche de la dixième journée de l’exercice 2012-2013. Or, au lieu de monter en puissance, le Matricule 16 régresse nettement. Sa médiocre dixième place au classement général pose problème. Après avoir été surpris par Zulte Waregem lors de la première journée (0-1), le Standard a remonté la pente et l’avalanche de buts à Charleroi (2-6) devait faire office de déclic. Ce fut tout le contraire : un véritable effondrement de la valeur Standard au classement de la D1 avec une abominable récolte de 3 points sur 12, une victoire, trois défaites, 8 buts marqués et, surtout, 11 buts encaissés.

Jans mise sur un 4-2-3-1 intéressant mais il a tort de s’y accrocher, de ne pas tenter autre chose en attendant que la machine carbure à haut régime. Il souligne que son équipe n’est pas vernie (c’est vrai) mais la malchance n’explique pas tous les problèmes du Standard. Le malaise s’est progressivement généralisé : la défense s’est liquéfiée autour d’un Jelle Van Damme en perte de confiance, la ligne médiane tricote, manque de vitesse, de profondeur, de grand patron et d’organisation dans la récupération du ballon, l’attaque ne peut pas dépendre que du seul Imoh Ezekiel. Marvin Ogunjimi est malade mais DuduBiton et Michy Batshuayi peuvent rendre plus de services. Les plans de cette équipe naïve sont trop faciles à déjouer. Les renforts ne répondent pas à l’attente, c’est certain, mais ce n’est pas la famine : sans obligations européennes, il y a assez de joueurs pour faire mieux que cela. Jans a-t-il sous-estimé les réalités de la D1 belge, au contraire de Van den Brom ? C’est une question qui reviendra sur le tapis avant le Clasico. En 1993, le coach hollandais, Arie Haan, avait été remercié après une défaite contre Anderlecht…

PAR PIERRE BILIC

En 1993, Arie Haan avait été remercié après une défaite contre Anderlecht….

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire