Il est défendu à l’Union Belge d’enterrer nos Espoirs.

La Belgique pointe à la 71e place du classement FIFA. Parcourir les positions des pays devant nous va de l’énervement acceptable à la nausée douloureuse. C’est s’embarquer dans un voyage désagréable pour une personne qui souffre du mal des transports. Passé le trio de tête (Italie, France et Brésil), on commence déjà à être secoué quand on réalise que la Roumanie est 12e et le Cameroun 14e. Plus loin, le macadam s’en va par plaques entières : la Bosnie Herzégovine est 28e et l’Irlande du Nord (Ulster !) 29e. Israël est 34e, le Costa Rica 46e et la Guinée 50e ; là, il n’y a plus de route et les nids de poules font remonter l’estomac dans la gorge. Quand on arrive à la 52e place du Panama et à la 58e de l’Ouzbékistan, on a l’impression d’être dans des montagnes russes. Au secours, on veut descendre ! Mais le cauchemar n’est pas fini : la République Démocratique du Congo est 65e et l’Albanie 69e. Là, on n’a plus un poil de sec et l’estomac retourné comme une chaussette est vidé. Heureusement, le voyage est terminé. La Belgique est là : 71e, coincée entre le Venezuela et la Belarus…

Samedi prochain, le comité exécutif de l’UB se demandera s’il sied à René Vandereycken de voir son contrat prolongé ou non. Quelques jours plus tôt, Michel Sablon, le directeur technique de la Maison de Verre, aura livré la teneur de son rapport sur le T1 de la fédé. Il aura certainement fait remarquer que le football représentatif de toutes nos catégories d’âge – nos valeureux Espoirs y compris, évidemment – est en bonne santé… à l’inverse des Diables Rouges.

Quand Vandereycken est devenu entraîneur fédéral, la Belgique était encore 55e au classement, un strapontin déjà abominable dû à la gestion d’ Aimé Anthuenis. Il avait pourtant repris des Diables classés 17es en 2002, à la fin de l’ère bénie de Robert Waseige. Depuis le départ du Liégeois, rien ne va plus en équipe A. Anthuenis et Vandereycken ont fait la paire : les Diables ont désormais peur de leur ombre et le but adverse leur semble aussi hors d’atteinte qu’une victoire finale au Tour de France pour un Belge. Et puis, on a eu la révélation des Espoirs, qualifiés pour les prochains Jeux Olympiques et demi-finalistes malheureux de l’Euro hollandais. Contre la Serbie, il y a une semaine, ils ont eu au moins deux fois plus d’occasions que leurs adversaires mais sont passés à la trappe. Après une première mi-temps surtout consacrée à un jeu stéréotypé basé sur des longs ballons vers Marouane Fellaini, ils ont prouvé qu’ils pouvaient produire un superbe football basé sur un passing en un temps au ras du sol. On arrête ici les compliments car on pourrait paraître trop adepte de l’apologie. Mais nous restons fermes : comme à l’Ajax Amsterdam en panne de résultats immédiats avec son équipe A il y a quelques années après la grande période de Louisvan Gaal, il faut donner leur chance aux jeunes. L’Ajax a souffert un peu, mais a rapidement récolté ses dividendes.

Donc, dans l’état actuel des choses, il faut :

1. que Jean-François de Sart remplace Vandereycken,

2. qu’il aligne dans les prochains matches des Diables ses Espoirs encadrés de l’un ou l’autre Diable incontournable (il y en a peu, on les compte sur les doigts d’une main au maximum et on les connaît).

Car, évidemment, ces Espoirs sont l’avenir de notre football de représentation ; non seulement dans l’optique des Jeux de 2008 mais également de la Coupe du Monde 2010 et de l’Euro 2012. Un ex-président de la fédération nous a d’ailleurs envoyé un mail en début de semaine dernière en disant qu’il partageait totalement notre point de vue et qu’il en avait parlé à des amis du comité exécutif. On doit y croire. L’Union Belge n’a pas le droit d’enterrer nos Espoirs.

PAR JOHN BAETE

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire