Gros soucis

Voici pourquoi les Coalisés, qui visaient 52 points, sont loin du compte.

Le FC Brussels totalise actuellement 26 points. Soit la moitié du total escompté par son président, Johan Vermeersch, en fin de saison. Le hic, c’est qu’il ne reste évidemment pas assez de matches – huit – pour parvenir à cet objectif. Tout au plus les footballeurs d’ Albert Cartier peuvent-ils espérer réaliser le même score qu’au terme du défunt exercice avec 46 unités. Pour ce faire, ils devraient tout rafler sur leur passage, ce qui paraît quand même improbable pour une équipe qui n’a goûté qu’à cinq reprises au succès depuis l’entame de cette campagne.

Vermeersch est déçu et a entamé les grandes man£uvres en faisant le tour des joueurs et en déployant ses antennes à gauche et à droite. Longtemps bien en cour auprès de l’homme fort du club, Cartier a perdu d’autant plus de crédit que les renforts demandés et obtenus n’ont pas contribué au sursaut escompté. De là à ce que le technicien français n’aille pas au bout de son contrat, qui court pourtant jusqu’en 2008, il n’y a sans doute qu’un pas. L’ancien Messin ne devrait de toute façon éprouver aucune difficulté à se recaser car Charleroi et Mouscron l’ont dans le viseur. Quant à la position qu’il laissera sans doute vacante dans la capitale, elle pourrait être reprise par l’ex-icône locale Johan Boskamp. Une rencontre a, en tout cas, eu lieu entre les deux parties la semaine passée. C’est un signe qui ne trompe pas. Mais comment en est-on arrivé là ?

Une défense moins intransigeante

Avec 37 buts encaissés, elle tourne à la moyenne d’un goal et demi par match, ce qui présente une augmentation de 50 % par rapport à la même époque, il y a un an. La raison de ce déchet ? L’absence, en son sein, d’un véritable leader. Tout au long de l’exercice 2005-06, Ibrahim Kargbo s’était érigé en patron de l’arrière-garde, avant d’obtenir un transfert lucratif au Willem II Tilburg. Pour le remplacer, le tandem constitué de Zoltan Petö et de Steve Colpaert aurait dû faire l’affaire. Cela se vérifia en début de saison, avant que ces deux joueurs ne doivent souvent déclarer forfait pour cause de blessures tenaces. Sydney Kargbo, le jeune frère de l’autre, a été lancé dans la bataille suite à ce double désistement mais n’a évidemment pas l’expérience requise. Et comme, sur le flanc droit, le seul routinier restant, Christ Bruno, fut longtemps poursuivi par les sorcières aussi, l’adjonction de l’Espoir Michaël Jonckheere ne fit qu’accroître le manque de routine…

Cartier tenta bien de rectifier le tir par le rappel du chevronné Patrick Nys entre les perches. Mais si le Campinois fit bonne figure, par moments, il ne put en d’autres circonstances éviter le naufrage. Encaisser trois ou quatre buts, comme ce fut le cas contre le Germinal Beerschot, le Standard ou le Club Bruges, c’était du jamais vu pour lui la saison passée. Et ce n’est sûrement pas le remaniement de la défense avec Samuel Neva dans l’axe et Dieudonné Owona à gauche qui conféra à l’ensemble une nouvelle stabilité.

Un entrejeu à problèmes

Avec Julien Gorius et Wery Sels sur les flancs, encadrant tous deux la paire formée de Richard Culek et Alan Haydock, le FC Brussels avait, la saison dernière, à la fois du répondant à la construction et à la récupération. Les deux premiers, meneurs excentrés, se chargeaient de l’alimentation du secteur offensif tout en assurant aussi la couverture dans leur couloir. Les deux autres, eux, veillaient à bloquer intelligemment le milieu. La perte d’Haydock, pour cause de nouvelle rupture des ligaments croisés, aura été une lourde perte pour les Bruxellois. Car ni Fabrice Omonga, au premier tour, ni Flavien Le Postollec au deuxième, ne se sont révélés des acolytes aussi précieux que lui pour Richard Culek, qui cherche lui-même la bonne carburation depuis le début de la saison. L’apport, lors du mercato, de Michaël Citony ainsi que la titularisation de Zola Matumona auraient dû, selon toute vraisemblance, permettre aux Coalisés une plus grande implication offensive. Mais le premier, qui paraissait bel et bien avoir atteint son rythme de croisière, a déchanté à son tour suite à des problèmes physiques. Quant au petit médian congolais, il souffle le chaud et le froid. Sans compter qu’il éprouve toujours des difficultés à cerner le contour de sa mission en reconversion défensive. Le FC Brussels a donc pas mal de soucis, tant au niveau de l’élaboration de ses actions que de la récupération du cuir. La parade, pour Cartier, ce fut la titularisation, par moments, d’un homme de plus dans ce secteur. Comme à Westerlo, par exemple, où Bruno, Le Postollec, Culek, Colpaert et Gorius formaient la charnière centrale. Trois demis à vocation défensive, c’était la volonté de mettre le verrou à la porte et de prendre un point. Ce qui s’est vérifié : 1-1. Après coup, face au Cercle Bruges, les trois défensifs cédèrent le pas à trois offensifs avec Hakim Bouchouari, Matumona et Gorius. Mais le maintien de deux ratisseurs dans l’axe -Le Postollec et Culek – et la confiance en un seul attaquant – Sambegou Bangoura – ne fit guère avancer le schmilblick : 0-0. On ne s’étonnera pas, dans ces conditions, qu’aucune équipe de D1 n’ait accumulé autant de partages que les Bruxellois : 11 !

Une attaque fantôme

Depuis le départ d’ Igor De Camargo au Standard, plus personne n’a été en mesure de peser de tout son poids au sein de la division offensive des Rouge et Noir. Transféré de Beveren, Moussa Sanogo n’a jamais fait que de la figuration en pointe. On pensait, par la suite, que l’attrait de Nenad Stojanovic, un avant des plus performants au Racing Genk, allait permettre une plus grande densité à cet échelon. Mais ni lui, ni Sambegou Bangoura, qui a pris sa relève depuis lors, n’ont su apporter plus de dash dans ce secteur. Un constat qui vaut également pour Bouchouari, à cette nuance près que le Belgo-Marocain a dû se remettre d’une opération au ménisque. Avec un total de 25 buts inscrits, le FC Brussels représente la 14e attaque de notre élite. Seules les trois équipes qui le suivent : Lokeren, Beveren et le Lierse, ont été moins productives. L’exception qui confirme la règle, c’est le Cercle Bruges, classé dixième, mais qui n’a scoré qu’à 22 reprises. La différence entre les Vert et Noir, derniers adversaires des Coalisés à s’être produits au stade Edmond Machtens, et les Bruxellois, c’est toutefois cette volonté d’aller constamment de l’avant. Contrairement au FC Brussels, où Bangoura ou Bouchouari donnent toujours l’impression d’être isolé sur leur île. Mais des garçons comme Stijn Desmet ou Tom De Sutter, au Cercle Bruges, sont constamment impliqués… Pourtant, on ne peut pas dire que les attaquants du FC Brussels soient dénués de qualités.

par bruno govers

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