© belga

Glen De Boeck

Le coach de Lokeren a connu la rétrogradation cette saison. Sa compétition s’est achevée le 19 mars.

1 Tu as déjà compris le sens d’une compétition au sein de laquelle une équipe achève sa saison en mars tandis que les autres jouent jusqu’en mai ?

Non. Ce format est ridicule et il faut le changer, ne serait-ce que parce qu’un club se retrouve sans rentrées dès le mois de mars. Je dois dire que mon groupe gère bien la situation. J’ai bien lu que certains avaient pitié de moi, que Dennis van Wijk n’aimerait pas être à ma place mais je ne peux pas me plaindre du professionnalisme ni de la motivation de mes joueurs. En gros, je leur dis que plus ils se laisseraient aller plus il serait difficile de retrouver leur condition la saison prochaine.

2 Comment évalues-tu ta saison ? Il y a un an, on t’a complimenté quand tu as repris Courtrai avec succès puis ce même club t’a limogé en novembre dernier et en mars, tu as été relégué avec Lokeren.

J’ai toujours mal au coeur d’avoir été licencié quand je retourne à Courtrai, comme récemment contre Zulte Waregem. J’y travaillais avec autant de plaisir et de la même façon que la saison précédente. Mais on ne peut pas former un noyau fin août puis limoger l’entraîneur parce que l’équipe joue bien mais n’est que onzième. C’est une des expériences les plus douloureuses de ma carrière. La situation de Lokeren était désespérée quand j’y suis arrivé. Le noyau était très bas. Nous ne pouvions plus assurer notre maintien mais je suis quand même fier d’avoir rendu du punch à l’équipe, de même que je suis content du football développé et du parcours accompli. J’aimerais continuer à travailler ici. En D1B s’il le faut mais je continue à croire que nous resterons en D1A. Les négociations pour mon contrat se déroulent de manière positive. J’ai eu un contact avec Ostende mais je n’ai pas eu le sentiment de devoir le rejoindre, un sentiment partagé par le club. Un peu de stabilité dans ma carrière ne me ferait pas de tort. J’ai la nausée en voyant mon CV. J’ai eu trop de clubs en peu de temps alors que ce n’est pas du tout mon genre.

Je continue à croire que Lokeren restera en D1A.  » – Glen De Boeck

3 Sur Facebook, tu as qualifié ton renvoi de Courtrai d’Opération Âmes Sans Respect. Par qui te sens-tu le plus trahi ? Par Matthias Leterme, le manager général qui t’a licencié ou par Yves Vanderhaeghe, le collègue qui a pris ta place du jour au lendemain sans rien te dire, contrairement à Gert Verheyen quand on lui a proposé le poste ?

Je ne répondrai pas, par respect pour le club. Suis-je assez éloquent ? Je veux me souvenir de mon passage là comme d’un moment très positif de ma carrière. Je préfère laisser aux personnes que vous citez le soin de juger si elles ont agi avec correction ou pas.

4 Quelle a été ta principale erreur ? T’en prendre à Matthias Leterme ou mal gérer Felipe Avenatti ?

J’estime avoir bien travaillé avec Avenatti. Récemment, son manager m’a dit :  » C’est grâce à toi qu’il s’est réveillé.  » Quand on obtient fin août un footballeur qui aurait préféré ne pas venir, quel autre choix a-t-on que de travailler avec lui, de la placer parfois sur le banc ou même dans la tribune ou encore de lui donner -au figuré- une claque ? J’ai tout essayé et je suis heureux qu’il ait enfin tourné la page et qu’il soit devenu aussi performant.

5 Le club pour lequel tu t’es produit plus d’une décennie et où tu as également entamé ta carrière d’entraîneur est plongé dans une crise historique. Tu possèdes l’ADN d’Anderlecht. Quel conseil prodiguerais-tu à ses nouveaux propriétaires ?

Je pense que dans cette situation, le mieux est de conserver son sang-froid. Les meilleures idées et les meilleures décisions naissent parfois à partir de rien. J’essayerais de sortir progressivement le club de ses eaux troubles. Plus on grimpe aux barricades, plus la situation dégénère. J’aurais achevé la saison avec Rutten qui est un bon entraîneur, un professionnel qui a vraiment fait de son mieux, comme l’a dit Arnesen. Il n’est pas responsable de tous les maux d’Anderlecht. Il aurait donc mieux valu tenter de conduire tous ensemble le navire à bon port. Son licenciement est un acte de panique mais Anderlecht n’est pas le seul à réagir ainsi sous le coup de l’émotion.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire