John Baete

Georges Leekens fait mauvaise impression

Par John BAETE

Frappant que Georges Leekens s’en sorte sans égratignure après le dernier match! On prend deux points contre l’Autriche et la Turquie au stade Roi Baudouin et il passe à travers les gouttes. Vendredi, on a bafouillé ou pas? C’est évidemment très facile de refaire le match mais si le système Leekens est peut-être bon pour espérer arracher un résultat à l’extérieur, il n’a pas encore réussi à façonner une équipe qui construit bien le jeu et se crée plusieurs occasions sur un match.

Et là, je ne parlerai d’aucun joueur: c’est au coach à mettre les meilleurs sur le terrain et à faire en sorte que ça joue bien. Or, on a joué comme des patachons par moments. On aimerait mieux que Mac the Knife ne nous donne pas l’impression que les Diables pourraient être capables de mieux jouer que ce qu’ils font…

D’autant qu’on aurait bien eu besoin de cette victoire des Diables pour passer l’éponge magique sur les coups que notre football national encaisse sans arrêt. Même Jean-Luc Dehaene, l’ex-Premier ministre, supporter acharné de foot (et du Club!), devenu l’éminence grise de la régulation financière chère à Michel Platini à l’UEFA, annonce, de sa grosse voix rocailleuse que l’Union belge et la Ligue pro feraient bien de se remettre en question. Trop is te veel, effectivement. On est bien d’accord avec vous, Jean-Luc. D’autant que les hauts dignitaires du foot national (c’est ironique…) ne peuvent même pas se cacher derrière un rideau de fumée de Diables Rouges triomphants. Lors de son intronisation, le président fédéral François De Keersmaecker avait eu cette parole historique: « Je serai un bon président si l’équipe nationale obtenait des résultats ». Et bien, non. Ça fait bientôt cinq ans que FDK quête le Graal. Et ce ne sont pas les Ivan De Witte de la Ligue pro qui vont l’aider, au contraire.

A chaque époque de l’année, ses problèmes. Concentration du pouvoir des riches en hiver pour faire de la D1 une division fermée et au printemps, les clubs se truandent entre eux sur les transferts. Normalement, lorsqu’un club souhaite parler au joueur d’un autre club pour l’attirer chez lui, le premier devrait demander à ce dernier si c’est possible. Même l’UEFA recommande cette démarche. Mais en Belgique, ça ne se passe pas comme ça. Et surtout pas chez les ados de moins de 16 ans, un âge où les joueurs ne peuvent pas encore être considérés comme employés puisque ne pouvant pas signer de contrat. Là, c’est la foire d’empoigne.

Le problème est que la FIFA ne montre pas l’exemple. Avec Sepp Blatter, son président de 75 hivers, elle semble engluée dans une boue hyper collante. A chaque fois qu’elle se réunit, c’est scandales garantis et rumeurs de corruption résurgentes. Des gouvernements s’en sont émus ainsi que quatre des six sponsors principaux de la FIFA mais sans succès. Blatter surnage toujours. Grâce à des président nationaux comme De Keersmaecker (qui a voté pour Tonton Joseph) « parce qu’on n’a jamais prouvé qu’il était corrompu. Ce sont les pays qui n’ont pas eu la dernière Coupe du Monde qui l’attaquent ». Pas la Belgique (c’est à nouveau ironique…) mais l’Angleterre. Or, cette guerre ne date pas de l’attribution des deux dernières Coupes du Monde mais de la fin de la prééminence anglaise sur la FIFA avec le remplacement en…1974 de Sir Stanley Rous par João Havelange. Le Brésilien qui, négligeant les critiques, commença à rassembler un trésor de guerre qu’il transmit (pas tout à fait de son plein gré, mais soit) à Blatter et qui pèse actuellement un milliard d’euros!

Pour passer un cap et devenir plus crédible, la FIFA devrait se défaire d’un encombrant Blatter, encore là pour quatre ans. Au risque de connaître des moments aussi douloureux que le départ du président du CIO Juan Antonio Samaranch. Il tomba sur le scandale de l’attribution des Jeux d’Hiver de South Lake City au début des années 2000, laissant la place à Jacques Rogge.

Le sport international ne sent pas toujours très bon. Alors que Blatter était élu, on apprenait le dernier scandale du football italien avec des paris truqués, majoritairement en Serie B et C. Parmi les gangsters, des anciens pros comme l’international de la Squadra Beppe Signori. A côté de ça, le fait qu’Eden Hazard aille avaler un hamburger hors du Roi Baudouin alors que ses coéquipiers essayent encore de battre les Turcs, c’est du pipeau! Même si ça dérange…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire