Le géant anglais possède la meilleure attaque et on ne fait pas mieux que la défense lombarde : leurs armes sont très différentes.
C es grandes équipes présentent des caractéristiques différentes qui se reflètent dans leurs statistiques. Les chiffres cernent les ambitions et la philosophie de jeu de Manchester United et de l’AC Milan. A ce stade de la Ligue des Champions, les joueurs d’ Alex Fergusonprésentent la meilleure division offensive : 17 buts. Les Milanisti, eux, ont mis sur pied la défense la plus imperméable de cette épreuve. Son gardien de but ne s’est retourné qu’à six reprises. Ces statistiques sont très importantes à retenir même, et c’est paradoxal, si les deux formations prônent la même occupation de terrain : le 4-4-2.
Cependant, l’animation de leur schéma de départ diffère. Manchester est très classique avec une défense à plat, une ligne médiane bien étalée sur toute la largeur du terrain. Les deux attaquants évoluent côte à côte ou l’un derrière l’autre. La toile est bien tissée et il en va de même en ce qui concerne Milan qui est un peu différent, plus inventif, dans la structuration de sa ligne médiane. Ainsi, Carlo Ancelotti y place souvent un losange. Les Milanais dédoublent parfois un flanc et pas l’autre. Ces deux équipes se soucient beaucoup du déroulement des opérations sur le terrain. Manchester et Milan ne craignent pas d’avoir le ballon et préfèrent diriger la manoeuvre plutôt que de réagir aux impulsions de l’adversaire. Ce constat se retrouve dans les calculs de possession du ballon : une moyenne de 52 % pour Milan en Ligue des Champions et 51 % pour Manchester.
Milan a utilisé 22 joueurs depuis le début de cette campagne. Manchester en a fait appel à 19. La différence est minime. Milan pourrait être un zeste plus frais. Milan n’a jamais été en difficulté jusqu’à présent mais a hérité d’adversaires à sa portée et, en quarts de finale, d’un Bayern Munich à la recherche de sa grandeur. Les Italiens n’ont pas signé de grandes envolées (à l’exception de la première mi-temps en Bavière) alors qu’on se demande où s’arrêtera ce Manchester de plus en plus impérial dans le jeu, la manière, les résultats. De nombreux joueurs peuvent marquer à chaque instant ( Cristiano Ronaldo, Darren Fletcher, Michael Carrick, Wayne Rooney, Ryan Giggs, Alan Smith, Ole Gunnar Solskjaer, etc.) et Manchester détient le bloc offensif le plus impressionnant du monde. Cristiano Ronaldo est désormais aussi efficace que spectaculaire. Le Portugais est bel et bien le meilleur joueur de la Ligue des Champions. Avec lui et les autres, United progresse, innove, repousse ses limites.
Milan n’est pas dans la même spirale. Les Lombards sont impressionnants en défense mais leur système risque de chauffer face aux vagues offensives de Manchester. Ce sera leur gros problème : comment contrer Cristiano Ronaldo et ses camarades. Alors que Manchester détient mille solutions offensives, ce sont souvent les mêmes Milanais ( Kaka, Filippo Inzaghi, Alberto Gilardino) qui marquent. Clarence Seedorf a battu Oliver Kahn à Munich mais les médians milanais s’offrent moins de buts que ceux de Manchester. Milan mise en gros sur le même noyau depuis plusieurs saisons. Il y a eu quelques changements mais pas de large relève de la garde.
Par rapport à Manchester, Milan présente une équipe plus âgéedans plusieurs secteurs, plus centrée sur les habitudes qui ont fait sa gloire. Ce choc sera aussi un conflit des générations : les jeunes de Manchester offensifs face aux anciens de Milan plus prudents. Ce sera la clef de leurs défis. Quel bloc surprendra l’autre ? Manchester United détient les plus beaux arguments.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici