Faudra pas valdinguer à Vienne !

Flash-back sur la campagne des Diables, et ce n’est pas encore Waterloo. Autant j’avais apprécié le repêchage de Timmy Simons contre l’Allemagne et en Turquie, autant ce fut surprenant qu’au Kazakhstan, il soit préféré à Jan Vertonghen comme unique demi défensif axial. Le coach a noyé le poisson en déclarant… que Jelle Van Damme était davantage que Jan un joueur de flanc ! Pourtant, face à l’Autriche ensuite, le grand d’Ajax fut aligné et décalé à gauche, non ? Pas grave, j’avoue ma fixette sur les énormes qualités de Vertonghen, faut juste que Georges Leekens précise en quoi Simons-le-grognard est encore plus sécurisant, ce qui est ma foi possible. C’est d’autant moins grave que la victoire fut au bout. Il y eut bien dans notre rectangle une faute de main défensive qui pouvait être sifflée, puis un but kazakh qui pouvait ne pas être annulé (ah ! le foot, tout ce pouvoir au siffleur…) : et si ces deux occases avaient fait bingo, nous aurions geint à Astana. Mais nous avons ri et tant mieux, ça faisait un certain temps que le Destin ne nous avait plus mis son pouce où il faut.

Second volet du diptyque, le match contre l’Autriche, plus fou mais moins marrant que le Belgique-URSS de 1986. Avec Jona Legear à la barre, ça démarre par une domination telle que les Diables – auxquels ça n’arrive jamais – n’en croient pas leurs yeux ni leurs pieds : au point d’oublier de concrétiser les occasions franches à la pelle ! Bilan à la pause, un beau p’tit but d’ouverture, puis hélas deux dans notre caisse… qui n’ont pas été des aberrations défensives, non, non ! On ramasse le 1-1 via la loterie des coups de coin : et je redis que le surpeuplement actuel oblige le défenseur à jouer en zone, et l’empêche en même temps de prendre les 4 ou 5m d’élan que peut prendre l’attaquant (remarquons ensuite deux autres buts kif-kif sur corner, un pour chacun). Quant au 1-2, il ne résulte pas d’une erreur impardonnable, nous l’aurions louangé si nous l’avions marqué : une triangulation dans un espace restreint est toujours jolie et à féliciter, avec mention pour le contrôle feinté du grand Stefan Maierhofer

A la 46e, quand Dedryk Boyata remplace Toby Alderweireld, je pense illico à Anthuenis et Anthony ( Aimé et Vanden Borre), à cette gaffe à la 90′ un soir d’avril 2004 en amical contre la Turquie qui va gagner en marquant à l’ultime seconde. Et mon cerveau panique en criant Why ? Ouaille ! Why ? Est-ce de nouveau un match pour introniser un apprenti, fût-il de Premier League ? Toby d’Ajax me paraissait pourtant fiable et perfectible, même que le coach lui confiait la responsabilité des balles arrêtées, y compris à l’opposé de sa zone ! Cool Jeunejean, tu n’es qu’un anti-jeune, c’est encore une de tes fixations, tu râles toujours sur les sélections hâtives, tu pestais déjà contre celle de Bertrand Crasson en 1991 ! Mouais. N’empêche que Dedryk se chique le 4-4 à la 92′ et qu’on ne peut même pas lui en vouloir…

Car le 4-3 de Nicolas Lombaerts nous a tous rendus cinglés : 11 contre 10, fin du temps réglementaire, adversaire sonné pour s’être vu rejoint puis dépassé en 4′,… ni les joueurs, ni vous, ni moi n’avons eu le temps d’imaginer le 4-4 avant qu’on nous le plante !  » Absorbés par notre enthousiasme « , qu’il a dit Vincent Kompany ! Y compris, hélas, Long Couteau sur sa touche, disloqué de la tête aux pieds : mais en son for très intérieur, sûr qu’il regrette aujourd’hui de n’avoir pas gardé les pédales 120 secondes de plus…

Positiver, même si ces flops sous Georges en prestant plaisamment pourraient nous consacrer champions d’Europe du Regret ! Refuser de se voir cinquièmes du groupe au comptage par points perdus. Se dire que l’Autriche n’a encore joué ni Allemagne ni Turquie. Et savoir que chez elle en mars, air connu, il faudraprendre les trois points…. Avec ou sans Eden Hazard, la conclusion est pour lui. Si son éviction n’eut rien de scandaleuse, le contexte fut bizarre : voilà trois ans qu’on nous présente ce p’tit gars comme l’élève modèle de la sérieuse école française, appliqué à Lille, obéissant, bénéficiant d’un entourage familial lucide et protecteur, franchissant donc lentement – mais plus sûrement que d’autres – les échelons vers le top inéluctable. Puis patatras, scoop au sortir d’une petite phrase de Leekens, rupture d’image médiatique : le gamin a donc des défauts ! Ben oui, tous les gamins en ont et les adultes aussi ! De là à ce que le premier de classe devienne soudain garnement grondé…

« Positiver, même si ces flops pourraient nous consacrer champions d’Europe du Regret ! »

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