Pierre Danvoye

EURO 2020 : Platini a désamorcé une bombe en été, il la lance en décembre !

Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

L’EURO 2020 dans plusieurs pays : comment et pourquoi ?

C’était l’été dernier, à Kiev, la veille de la finale de l’EURO, dans une salle du stade olympique. Nous y étions et Michel Platini avait bluffé toute l’assemblée, entre des considérations générales sur le tournoi et des pensées pour demain (par exemple : « C’est bien qu’il y ait 24 équipes en phase finale de l’EURO dès 2016 car un pays comme la Belgique mérite d’y être »). Lors de cette conférence de presse, des journalistes anglais avaient tout essayé pour pousser le président de l’UEFA à la faute : traces d’une vieille querelle franco-anglaise !

Tout à coup, Platini annonça ceci, devant une assistance plutôt médusée : « l’UEFA commence à étudier sérieusement une idée un peu folle que j’ai lancée il y a plusieurs années : ne plus organiser l’EURO dans un ou deux pays mais dans toute l’Europe à partir de 2020. Ce serait plus simple de répartir le prix des aménagements des stades et des aéroports entre plusieurs pays. On est plus en période de crise que de croissance ! C’est une petite bombe mais l’idée mérite d’être creusée. Et les supporters n’ont pas à s’inquiéter pour leur portefeuille : en choisissant une compagnie low-cost, c’est moins cher de faire Londres-Berlin que Gdansk-Donetsk. »

Cinq mois plus tard, on y est : cet EURO ne sera plus la propriété d’un pays (ou de deux). Une bonne idée ? Il y a du pour : moins de gaspillage financier. Il y a du contre : la fin de l’ambiance particulière qui agite un pays organisateur de « son » Championnat d’Europe.

En tout cas, la Belgique a vite réagi suite à l’annonce de l’UEFA. Bruxelles voudrait déjà se positionner pour le match d’ouverture ou la finale. Finalement, c’est notre seule chance d’encore participer à un événement de cette envergure. Parce qu’on ne voit pas comment nous aurions encore pu attirer un grand tournoi « à la régulière ». Notre projet d’organisation du Mondial 2018 était magnifique mais il a été balayé par les roubles de Vladimir Poutine et ses amis. La Coupe du Monde 2022 au Qatar, c’est aussi un montage financier et politique scandaleux. Les critères de qualité qui devraient faire la différence ne la font plus. Autre exemple frappant : le dernier EURO en Pologne et dans une Ukraine terriblement hostile à tous points de vue.

Alors, plutôt que de viser un tournoi « chez nous et pour nous », autant se focaliser sur quelques matches de l’EURO 2020 : nos chances sont subitement bien plus élevées.

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