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ERNESTO CHEZ LEO

Le départ de Neymar devrait diminuer un peu le poids de l’attaque, tellement prolifique qu’elle obligeait le club à renier certaines des valeurs fondatrices de son identité de jeu au profit de la rentabilité hors normes de la MSN. Ernesto Valverde semblait presque l’avoir anticipé quand il rappelait, dès ses premiers jours à la tête du club, que  » le football du Barça est connu pour être collectif, et pour le jeu des milieux.  » Un rappel utile, dans un club où les exploits individuels du trident avaient progressivement effacé les bases historiques du jeu de position installées par Johan Cruyff, relancées par Frank Rijkaard et modernisées par Pep Guardiola.

L’individu ne sera évidemment pas laissé de côté, puisque le meilleur joueur du monde s’habille toujours en Blaugrana. Les plus grands succès de l’histoire du FCB se sont construits dans un système où dix joueurs pratiquaient un jeu mécanisé dans les moindres détails, laissant à un seul élément une liberté de mouvement absolue : Cruyff avait MichaelLaudrup puis Romario, Rijkaard a magnifié Ronaldinho, et Guardiola a porté Lionel Messi au Panthéon de l’histoire du jeu.

La Pulga bénéficiera inévitablement d’un rôle à part sous la conduite de Valverde, qui a déjà livré sa dose de compliments envers son numéro 10 dès sa première conférence de presse :  » Entraîner Messi, c’est un soulagement. Parce que quand tu viens ici comme visiteur, tu penses seulement à la manière dont tu vas stopper la vague. Et il te manque toujours des joueurs pour l’arrêter. Maintenant, je dois m’habituer à sa façon de s’entraîner et profiter de la façon dont il le fait.  »

 » Les collectifs admettent très bien les individualités qui amènent des solutions aux choses, parce qu’ils en bénéficient « , analysait l’entraîneur voici quelques années quand il était interrogé sur les rapports entre groupe et individu dans une équipe de football. Et Messi est une inépuisable source de solutions. Le nouveau Barça se construira évidemment autour de lui. Avec un retour du pressing agressif, et un football qui rappellera certainement celui des jeunes années du coach Valverde, bien différent de celui qu’il avait installé à Bilbao.

 » Nous voulons dominer, avoir l’initiative et proposer un jeu offensif. Nous chercherons la meilleure façon de le faire « , ajoute encore Txingurri quand il jette un oeil vers le futur. Les 222 millions d’euros de la vente de Neymar devraient permettre au club de lui offrir les matériaux nécessaires à la construction d’un nouveau cycle de succès, qui sera peut-être le dernier de l’ère Messi. Valverde est prêt à se contenter d’un second rôle, si son appareil photo lui permet d’immortaliser son numéro 10 tourné vers le ciel, avec une Coupe aux grandes oreilles au bout des bras.

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