ENCHANTÉ !

Bruno Govers

Le coach, Albert Cartier, présente le sang neuf des Coalisés : c’est vous les nouveaux ?

Hormis Sambegou Bangoura, mis à l’honneur dans nos colonnes la semaine passée, six autres joueurs ont rallié le FC Brussels durant le mercato. Albert Cartier, le coach des Coalisés, fait les présentations.

Dieudonné Owona

Albert Cartier :  » Il a passé cinq ans au centre de formation de Lille et possède donc une éducation footballistique bien trempée. Comme toutes les écoles de jeunes en France, d’Auxerre à Cannes en passant par Le Mans, celle du LOSC a ses spécificités. Au FC Metz, où j’ai £uvré, on n’entre pas sans présenter d’arguments physiques appréciables, par exemple. A Lille, les exigences sont différentes. Là-bas, tout est plutôt placé sous le signe du don de soi, de l’abnégation. Dieudonné Owona est coulé dans ce moule. Il a le sens du sacrifice, ce qui n’est pas négligeable dans le contexte du Brussels, où tout le monde doit se serrer les coudes.

En matière de profil, c’est un milieu gauche qui, chemin faisant, a reculé d’un cran à la demande de l’entraîneur lillois, Claude Puel, qui estimait qu’il n’avait pas le coup de rein suffisant pour éliminer un adversaire sur les deux ou trois premiers mètres. Par contre, le Franco-Camerounais était, et est, un garçon intéressant lorsqu’il peut surgir de loin. De là son repositionnement à la place d’arrière latéral. Dieudo a une bonne frappe. Sans élan, il parvient à propulser le cuir à 30 mètres. Il a du coffre, ce qui lui permet de faire le couloir sans relâche. Gaucher, son droit reste à travailler. Son jeu de tête, aussi, est perfectible, même s’il va résolument au duel et qu’il est rarement pris en défaut dans ce registre.

Compte tenu de son jeune âge, il a encore une marge de progression importante. De l’ordre de 25 à 30 %. Pour l’heure, c’est un Roberto Carlos en miniature « .

Flavien Le Postollec

Albert Cartier :  » Il est originaire du sud de la France et c’est là qu’il a fait ses classes, tour à tour à Martigues et à Vitrolles avant de rallier le LOSC à l’instigation de Patrick Collot, l’adjoint de Claude Puel . C’est un gars qui a un gros volume de jeu et qui, par là même, est continuellement en mouvement sur le terrain. Il a une VMA à 20 kilomètres/heure, ce qui en dit long sur ses capacités physiques.

Au plan technique, Flavien Le Postollec est propre, sans fioritures. Il vaut essentiellement par ses qualités d’aspirateur ou de nettoyeur dans la ligne médiane. J’entends par là qu’il a cette faculté d’être très souvent placé judicieusement, d’obliger l’adversaire à la faute dans son passing puis de ramasser le ballon qui traîne. Il a un tout bon heading et un excellent pied droit, qui lui permet de ressortir un ballon judicieusement.

Adepte du jeu court plutôt que de l’échange long, il n’est pas à proprement parler un monstre dans le duel. On le surprend rarement à tacler, par exemple. Il préfère jouer l’interception, l’anticipation. Je lui ai dit qu’ici, en Belgique, il devra utiliser le sliding parce que cela fait partie de la réalité du football. Outre-Quiévrain, on a plutôt tendance à jouer ou à rester debout le plus longtemps possible. Ici, la réalité est parfois tout autre et un joueur se doit de composer avec elle. Il faut se jeter, dans la mêlée ou au sol, et je ne doute pas un seul instant que Flavien assimilera les contours de ce nouveau football et qu’il franchira un palier de plus dans ce contexte « .

Hakim Bouchouari

Albert Cartier :  » Depuis qu’ Igor De Camargo a quitté le FC Brussels à destination du Standard, l’absence d’un véritable buteur s’est fait cruellement ressentir chez nous, il faut bien l’avouer. La venue d’ Hakim Bouchouari est susceptible de combler cette lacune. C’est un attaquant qui a manifestement le nez creux dès qu’il s’agit de flairer la bonne occase et de propulser le ballon au fond des filets adverses. De surcroît, il est bivalent, dans la mesure où il peut jouer aussi bien sur le flanc que dans l’axe. En pointe, il peut à la fois graviter autour d’un élément plus avancé que lui ou officier lui-même dans un tel rôle.

Par rapport aux deux Lillois, qui découvrent un tout nouvel environnement, Hakim, lui, sait de quoi il retourne en D1, même s’il n’excipe que d’un court vécu au plus haut niveau belge, à Lokeren d’abord, puis au Standard. Ce qui nous intéresse en tout premier lieu, chez lui, c’est son côté finisseur, même s’il est acquis que nous ne pourrons l’utiliser que sur le tard, entendu qu’il se remet toujours d’une lésion méniscale actuellement. Il n’aura beau officier que l’espace de quelques matches à peine, son contrat sera rempli s’il plante l’une ou l’autre rose. Car la cerise sur le gâteau d’une bonne action, voilà ce qui nous a régulièrement manqué durant la première partie de la saison. Et il faut évidemment effacer cette tare « .

Christian Negouai

Albert Cartier :  » Il présente la particularité d’être davantage connu en Belgique qu’en France, ce qui en dit long sur son vécu ici. Au même titre que pour Hakim Bouchouari, son expérience du football belge constitue indéniablement un plus. Indépendamment de cet aspect-là, un de ses autres atouts précieux, pour nous, représente sa taille. Il faut de tout pour constituer une équipe et le FC Brussels présente, dans ce registre, un mix des plus appréciables. Mais le seul hic, chez nous, cette saison, c’était précisément l’absence d’éléments élancés capables de faire le ménage, de la tête notamment. Hormis Richard Culek et, dans une moindre mesure, Zoltan Petö, nous ne pouvions pas tabler sur des orfèvres en la matière. Et c’est pourquoi le concours de Christian Negouai nous sera bénéfique. Sa stature, son poids, son engagement constituent autant de valeurs très intéressantes pour le FC Brussels.

L’été passé, j’avais insisté auprès du président Johan Vermeersch pour recruter au moins une belle plante. Pour toutes sortes de raisons, mon v£u n’avait pas été exaucé à ce moment-là. Mais il l’est aujourd’hui et c’est une bonne chose. Chris nous sera utile non seulement sur les phases arrêtées, aussi bien en configuration défensive qu’offensive mais, en outre, ses grands compas ne seront pas négligeables non plus comme agent de liaison entre les lignes.

Sa frappe de balle est très intéressante aussi et, à l’image d’ Oguchi Onyewu au Standard, il peut être lancé dans la bataille devant, lors des ultimes péripéties d’un match, entre autres, si on veut jouer le tout pour le tout. C’est un luxe supplémentaire, même s’il aura besoin d’un peu de temps, lui aussi, avant de recouvrer son meilleur niveau « .

Samuel Neva

Albert Cartier :  » C’est un garçon que j’ai remarqué alors qu’il était en tout début de trajectoire, à Laval. J’avais voulu le faire venir au FC Metz mais Nantes était sur la balle aussi et, finalement, la transaction ne s’était pas faite. Samuel Neva, dans la foulée, n’avait pas abouti non plus à La Beaujoire mais a transité par Le Havre et le FC Grenoble, en Ligue 2. International Espoir, il avait pourtant les qualités nécessaires pour s’affirmer au plus haut échelon du football hexagonal. Il en a l’opportunité à présent, mais dans le contexte belge cette fois. Sam a une toute bonne mentalité. C’est un guerrier, qui ne s’avoue jamais vaincu, et qui émerge donc régulièrement dans les combats d’homme à homme.

A l’image de toutes les autres recrues, il est capable de jouer à deux places au moins : celle de défenseur central en premier lieu, qui constitue pour moi son cadre d’expression idéal, mais aussi, au besoin, comme back droit. C’est un défenseur clean, qui commet peu de fautes, et qui est doté d’une bonne relance. Il a de la vitesse, sans être pour autant un TGV. De plus, il a une formidable envie. Quand il a signé, il m’a dit qu’il ne se considérait pas comme un simple passant mais qu’il avait à c£ur de durer. J’en accepte aisément l’augure « .

Mickael Citony

Albert Cartier :  » Un footballeur au long cours, puisqu’il a déjà pas mal bourlingué durant sa jeune carrière. Mickael Citony est un élément offensif qui peut évoluer à la fois sur le flanc, à droite ou à gauche, ou dans une position plus centrale. Chaque année, il se signale par un certain nombre d’assists mais aussi par une poignée de buts. D’aucuns le comparent à Julien Gorius en raison de sa polyvalence en tant que milieu mais Micka est davantage un joueur de rupture. Il est rapide, joue bien dans les intervalles et a une solide dose d’expérience.

Promis à une belle carrière, comme ses premières saisons l’attestent à suffisance, il est en déficit par rapport à son potentiel depuis deux ans, puisqu’il a rétrogradé de Ligue 1 en Ligue 2, à Sedan d’abord, puis à Créteil. Le FC Brussels constitue, pour lui, l’occasion de se relancer. Il en a les moyens, c’est indéniable. Ce qui m’interpelle, chez lui, c’est sa vitesse. Il est aussi rapide que Jonathan Téhoué, ce qui est assez significatif. Dans les tests VMA (Vitesse Maxi Aérobie), il est troisième, c’est un autre aspect important. De fait, il présente la particularité d’être endurant et véloce, alors que la plupart des gars sont l’un ou l’autre. Malgré sa petite taille, il a un bon jeu de tête et se déplace bien devant le but.

Il m’intéressait au plus haut point en raison de son talent, indiscutable, et de son esprit revanchard. Il en veut et c’est tout profit pour le FC Brussels, qui ne sera pas son terminus, j’en mets ma main au feu « .

BRUNO GOVERS

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