EN ZONE : PRESSION OU PRESSING ? (3e partie)

Mettre la pression individuelle et exécuter un pressing collectif sont deux actions différentes et trop souvent confondues. Mise au point !

Après une première partie consacrée à la définition de la conception du jeu en zone et une deuxième dédiée à l’explication de quelques principes de jeu incontournables pour appliquer cette vision, nous tenterons ici de différencier les pressions individuelles successives et l’automatisme du pressing collectif.

La mise sous pression

Chaque fois qu’un adversaire reçoit ou va recevoir la balle, l’attaquer rapidement et freiner à temps pour rester en barrage sans aucune chance de se faire éliminer, c’est le forcer à agir plus vite dans un espace plus restreint, c’est donc lui mettre la pression. Chaque joueur d’une équipe qui a la prétention de jouer en zone se doit d’avoir ce réflexe sur l’adversaire le plus rapproché qui entre en possession du cuir. C’est la qualité du bloc équipe qui détermine la possibilité ou non d’une telle attitude. Jouer en zone lorsque l’équipe adverse contrôle la balle implique des exigences au service de la collectivité. Un esprit d’abnégation, tant au niveau de la participation à la formation du bloc qu’au niveau de la mise sous pression individuelle du porteur du ballon adverse, fait partie de celles-ci. Le Bayern Munich a fait merveille dans ce domaine au cours des 45 minutes initiales de son premier match contre Anderlecht. Cette mise sous pression a eu lieu sur toute la largeur du terrain, mais aussi très haut dans le jeu. Ce qui, il faut bien l’avouer, n’est pas une mince affaire ! Exercer une telle pression n’est d’ailleurs réalisable qu’à deux conditions : d’une part, la profondeur de jeu doit à tout moment être la plus courte possible, et d’autre part, chaque joueur de l’équipe doit y participer.

Le pressing collectif

Le pressing collectif, c’est plus que la mise sous pression. Si c’est une action qui doit être synchronisée au niveau collectif, elle est, heureusement, beaucoup plus localisée.

Définition : le pressing collectif est un automatisme à plusieurs joueurs qui vise à déposséder l’adversaire du ballon par un déplacement collectif, simultané et synchronisé de plusieurs partenaires qui placent soudainement le possesseur dans une tenaille dont il n’a guère de chance de s’échapper.

Forme : la forme de pressing collectif la plus répandue est celle que l’on déclenche lorsque le possesseur du ballon se trouve à hauteur de la ligne médiane et sur un des flancs. Le niveau de la ligne médiane est intéressant car celui qui récupère la balle peut facilement basculer vers une action rapide en direction du but adverse. La zone du flanc est conseillée parce que la ligne de touche vous aide dans la limitation de l’espace de jeu latéral disponible pour votre adversaire.

Conditions de réalisation : il faut tout d’abord une excellente mise sous pression du porteur du ballon. Il faut ensuite que les partenaires autour de celui-ci soient en supériorité numérique dans cette zone. Enfin, il faut qu’un déplacement court et rapide de chacun puisse enlever toute possibilité de passe au détenteur du ballon.

Un déclencheur responsable : les conditions préalables sont nombreuses. Elles impliquent donc une grosse responsabilité car, en cas d’échec, il est manifeste que l’adversaire se retrouvera souvent en situation favorable. Il faut donc qu’un joueur responsable, non seulement bien placé dans le jeu, mais aussi compétent dans sa lecture, puisse décider de la mise à feu ou non d’un tel automatisme. Seuls certains joueurs clés désignés par avance peuvent recevoir ce pouvoir de crier press dans certaines circonstances : un demi central défensif peut très bien faire l’affaire. Notons aussi la pression psychologique qu’un tel commandement peut initier chez l’adversaire !

Conclusion

La mise sous pression, c’est surtout une suite continue de pressions individuelles inhérentes à la philosophie du jeu en zone à l’opposé de l’automatisme collectif et sporadique de récupération du ballon que constitue le pressing collectif.

par Frans Masson

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