En pleine relance

Formé à Anderlecht, il est devenu un joueur-clef à Courtrai à seulement 22 ans. Est-il prêt à franchir un nouveau palier ?

S venKums a grandi à Dilbeek, commune flamande de la périphérie bruxelloise, en compagnie de son frère Kevin (étudiant en dernière année de kinésithérapie) et de sa s£ur Maaike (psychologue), ses aînés. A portée de fusil du Parc Astrid, où, après des premiers pas à Dilbeek Sport (où son père était entraîneur des jeunes), il a poursuivi sa formation dès l’âge de 7 ans à l’initiative du recruteur WernerDeRaeve.

 » Quoi de plus logique ? Dilbeek, c’est quasiment dans notre jardin. Si un talent pareil nous avait échappé, on aurait mal fait notre travail. Son père Ludo est d’ailleurs chez nous, en qualité d’entraîneur des U13. Techniquement, Sven était au-dessus de la moyenne. C’était un garçon encore un peu frêle, mais très adroit. Il lui a peut-être manqué un peu de puissance physique pour réellement s’imposer à l’âge adulte, surtout en comparaison des VincentKompany et AnthonyVandenBorre. Tout le monde ne peut réussir à Anderlecht, mais cela ne signifie pas qu’un départ doive être assimilé à un échec. Il y a aussi de la vie ailleurs, et Sven est en train de démontrer à Courtrai après l’avoir fait au Lierse, qu’on ne s’était pas trompé en mettant le grappin dessus.  »

Meilleur joueur de la Danone Cup

A Anderlecht, Sven fit la connaissance de DennisOdoi. Les deux garçons se sont liés d’amitié, au point qu’à l’âge de dix ans, l’actuel joueur de Saint-Trond était parti en vacances à Majorque avec la famille Kums :  » Sven et moi avons joué cinq ans ensemble sous le maillot mauve puis, je suis parti au centre de formation de Genk. Sven était au-dessus du lot. Il était toujours le meilleur joueur des équipes dans lesquelles on a évolué. Je n’étais qu’un joueur très moyen. Il n’y a pas qu’en Belgique qu’il impressionnait : il a été élu meilleur joueur de la Danone Cup, le grand tournoi international de jeunes parrainé aujourd’hui par ZinedineZidane, à Paris.  »

Cela se passait en 2000, et Anderlecht avait perdu la finale face aux Argentins de Boca Juniors. Sven a conservé les photos de cet événement et a poussé un ouf de soulagement en constatant que les cambrioleurs qui s’étaient introduits dans le domicile familial, quelques années plus tard, n’avaient pas emporté le trophée qui lui tient tant à c£ur.

 » Pourquoi, avec un tel talent, n’a-t-il pas réussi à percer au Sporting ? », se demande Odoi  » Il a eu la malchance d’avoir grandi à une époque où Anderlecht ne faisait pas autant confiance à ses jeunes qu’actuellement. On transférait sans cesse des joueurs de l’extérieur qui leur barraient la route. Sven a essayé, mais c’était peine perdue. A sa place, je serais d’ailleurs parti une année plus tôt, au Lierse ou ailleurs. En tout cas, cela m’a fait drôle de le retrouver, en 2008, comme adversaire en D2 : lui avec Courtrai, moi avec Oud Heverlee Louvain. Que nous nous retrouvions dans la même catégorie, c’était presque surréaliste, tellement il y avait une classe d’écart entre nous. En plus, il se comporte en vrai professionnel. Il fait tout pour mettre les meilleurs atouts de son côté et travaille énormément pour améliorer ses points faibles. « 

Kums et Odoi se sont aussi retrouvés à l’école Top Sport de Louvain, qu’ont également fréquentée StevenDefour, DavidHubert, DriesMertens et FarisHaroun. Pendant deux ans, sous la direction du docteur JeanPierreMeert, spécialisé en médecine sportive, Kums a effectué un travail important de musculation. Il le voit moins cette saison, car ce médecin s’est entre-temps lié au Lierse, mais il continue à suivre son programme. Les sorties, très peu pour lui.

 » Parfois, je lui demandais de m’accompagner pour aller boire un verre avec les copains, mais j’avais beau insister, il ne cédait pas « , raconte son frère Kevin.

L’éclosion à Courtrai

Depuis janvier 2008, Kums est à Courtrai où il a donc travaillé sous la direction de GeorgesLeekens  » C’est un garçon qui dispose d’un énorme potentiel « , estime LongCouteau.  » J’avais d’ailleurs insisté pour qu’on prolonge son contrat. Il s’appuie surtout sur une belle technique agrémentée d’une très bonne vision du jeu. Ces qualités, couplées à une intelligence de jeu et un sens de la passe très affûté, lui permettent de jouer un rôle en vue dans l’entrejeu. Avant mon arrivée, il avait parfois évolué sur le flanc droit. Je l’ai repositionné dans l’axe : comme pointe la plus avancée du triangle d’entrejeu. Aujourd’hui, il a un peu reculé, il lui arrive de jouer à la même hauteur que le demi défensif. Mais il est devenu dominant. Il a gagné en assurance et en force physique. Il se présente spontanément pour tirer les coups de pied arrêtés. Bref, il doit décider s’il veut vraiment franchir un nouveau palier… ? »

PAR DANIEL DEVOS

 » Quitter Anderlecht n’est pas nécessairement un échec. « 

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