Emilio n’a pas besoin d’être protégé comme l’a été le Caje.

Les frères Ferrera vont donc se retrouver dimanche prochain sur des bancs ennemis lors de Club Bruges-Standard. D’après leurs propres statistiques, c’est la cinquième fois que ça arrive au gré de leurs missions précédentes (pêle-mêle Alost, Beveren, RWDM, Lierse, Charleroi… en Coupe ou en championnat). Ils font partie du paysage en présentant deux particularités magnifiques : ils sont frères et exemples d’une intégration totalement réussie. Le père Ferrera a un jour quitté son Andalousie natale et ses mines avec sa femme et ses trois enfants (le petit dernier – Emilio – allait naître en Belgique).

 » Quand je repense à tout ça, je me dis que l’être humain s’adapte à tout « , dit Manu.  » Ils sont arrivés ici avec trois gosses et sans parler la langue et ça a marché. Parce qu’ils ont travaillé tous les deux toute leur vie…  »

S’adapter, les deux frères connaissent. Et bosser aussi. Emilio a coaché plus d’un club flamand et Manu – qui a déjà prouvé plus d’une fois ses qualités d’entraîneur en chef – est passé adjoint. Les plus grands spécialistes font confiance à leurs compétences et passion : Marc Degryse à Bruges et Michel Preud’homme au Standard.

Les choix d’Emilio sont parfois critiqués actuellement : trop défensif… mais le Club n’est que la deuxième défense du pays (après Genk), comme son attaque (également après Genk) ! C’est contradictoire et réducteur de l’étiqueter de la sorte. Mais on comprend : dans son histoire, Bruges a trop souvent joué avec des vrais ailiers dignes de ce nom et ce n’est plus le cas. Emilio est un artisan forcené de l’organisation pour une récupération rapide du ballon qui se transforme dès sa conquête en oracle de la verticalité du jeu. Un style de jeu qui exige énormément d’efficacité devant le but adverse. Les adversaires de Ferrera disent que le Bruges de Trond Sollied amenait plus de ballons dans le petit rectangle adverse. Peut-être, mais faut-il encore parler de cela ? Emilio a été engagé pour dépasser le flop de Jan Ceulemans et le Club marche effectivement mieux. Même si Emilio doit travailler dans une ambiance moins tolérante que celle dont avait bénéficié le Caje. En tout cas, les Brugeois ne sont qu’à un point d’Anderlecht et sept de la tête.

Mais le Standard et sa moyenne de champions depuis l’arrivée du duo Preud’homme-Manu seront chez eux dimanche. Avec comme dernier souvenir récent une efficacité infernale contre Westerlo : deux occasions, trois buts…

Le Standard a gagné en laissant Karel Geraerts pratiquement tout le temps sur le banc. Il ne peut pas encore compter sur un Sergio Conceiçao fringant, a dû se passer de Milan Rapaic suspendu et a construit son jeu grâce à Steven Defour (quand il était dans l’axe), Eric Deflandre (sans doute le meilleur homme sur le terrain avec Olivier Renard) et son duo de killers d’attaque, Milan Jovanovic et Igor De Camargo.

par john baete

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