Docteur. Tchéquie. Mystère. Aïe !

C’est dans la tête, Docteur ! Koen Daerden, Marouane Fellaini, Maarten Martens, et trois nouveaux de plus face à la Tchéquie, trois ! Si j’ai bien compté, en cinq matches de préparation et quatre officiels, René Vandereycken a aligné 38 joueurs différents, dont une moitié comptait avant lui zéro sélection ou guère plus. Ce n’est pas que je sois, a priori, opposé au fait de ratisser large : statistiquement, la méthode débouche peut-être sur autant de résultats probants que son extrême inverse (à savoir choisir son équipe-type au départ et s’y tenir mordicus). Le problème est qu’ici, ça ne débouche visiblement sur rien du tout dans les résultats, et sur des contestations logiquement inflationnistes quant aux choix du sélectionneur : car plus tu dis  » Bienvenue parmi les Diables, vous méritez d’y avoir votre chance !  » à un nombre important de p’tits nouveaux sans que les résultats suivent, plus le supporter grogne en estimant que d’autres p’tits nouveaux ont le droit de se bousculer au portillon.

Aïe ! Spirale infernale, mais qu’a créée Vandereycken lui-même ! S’il n’avait pas déjà appelé des Gil Swerts, Pieter Collen, Nathan D’Haemers, Davy Schollen, Nicolas Lombaerts, Brian Vandenbussche et j’en passe, la critique serait bien moins virulente quant à la non sélection de tous nos bons p’tits Belges de Genk…

René est un mystère. J’ai parfois l’impression qu’il aime la provoc d’un amour maladif. Comme si le submergeait un besoin pathologique de surprendre son monde et de le laisser hurler : au point que s’il est encore là (?) en mars au Portugal, VDE est capable d’y aligner deux ou trois inédits que ni vous ni moi n’imaginons même pas ! Reprendre face aux Tchèques Timmy Simons et Moussa Dembele suspendus en mars, ça tient quand même un peu de la bravade, non ? Et les faire en plus entrer au jeu, c’est par plaisir de nous allumer, non ? Introduire Simons alors que Karl Hoefkens voire Jelle Van Damme peuvent jouer dans l’axe, ce n’était quand même pas pour préparer l’avenir en testant la défense centrale inédite qu’aligna Robert Waseige en 2002 face au Brésil ? !

René prétend que c’est bon pour le moral de Dembele de maintenir celui-ci dans le groupe, admettons : mais qu’il admette alors en retour que ça peut parallèlement saper le moral d’un Stijn Huysegems ou d’un autre. Quand les résultats foirent, le besoin de provoc peut devenir suicidaire…

Autre chose. Si j’ai bien lu, la préparation de ce match s’est déroulée selon un onze de base comprenant Karel Geraerts, lequel a finalement dû déclarer forfait. Remplacer le Standardman en dernière minute par un joueur de profil footballistique complètement différent, en l’occurrence Daerden, ne me gêne pas en soi : ça peut marcher tout aussi bien (ou tout aussi mal), c’est surtout une animation de jeu totalement différente, et improvisée ! Et c’est ainsi une preuve de plus que, même chez un réel tacticien comme Vandereycken, tout ce qu’on radote à propos de la préparation et des automatismes relève largement de la couillonnade.

Je me suis d’ailleurs demandé si ce n’était pas l’introduction en catastrophe de Daerden sur son flanc de prédilection qui avait en fin de compte impliqué le positionnement à droite du néophyte Martens, gaucher autant que paumé à une place fort inhabituelle pour lui. Mais ça, VDE ne nous le dira jamais… A son arrivée dans le studio de RTL/TVI, il a plutôt dit qu’il retirait beaucoup de positif de pareil match. Mais juste avant son arrivée, Francky Dury qui était invité venait de dire qu’en temps qu’entraîneur, il était difficile de retirer quelque chose de positif d’un match pareil… Le foot est le royaume du tout et son contraire.

Un tout qui, chez nous, fout le camp : nos flancs sont mous et pauvres techniquement, personne ne bute, Daniel Van Buyten prend la tête du classement des gaffeurs… Je ne vois qu’une éclaircie dans le ciel de VDE, c’est l’exclusion d’ Anthony Vanden Borre. Car si 0-2 est flippant, 0-3 eût été la honte inacceptable : en se sacrifiant pour éviter la triplette, qui sait si Anthony n’a pas sauvé, pour un temps encore, la peau de René ? C’est sans doute pour cela que, toujours sur Club RTL, en commentant cette exclusion, Georges Grün a parlé de cerise sur le gâteau !

par bernard jeunejean

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