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DIEGO ARMANDO MERTENS, RIEN DE MOINS

J’ai dit, après le match aux Pays-Bas, que la tentative de faire jouer Dries Mertens à la pointe de l’attaque n’était pas une bonne idée. Je reviens là-dessus… S’il n’a pas été bon ce soir-là, c’est peut-être parce que c’était un match amical, dans lequel les joueurs n’avaient pas trop envie de se planter sur l’accélérateur.

Quand on voit ce que Mertens fait entre-temps dans ce rôle avec Naples, on doit conclure que Roberto Martinez n’a plus quatre, mais cinq possibilités pour le poste le plus avancé chez les Diables. J’étais au stade de Benfica pour le début de la folle période de Mertens. Il monte au jeu et il fait le show : un but, un assist. Puis, il enchaîne en marquant trois fois contre Cagliari. Et maintenant quatre fois contre Torino. C’est de la folie et ses statistiques sont presque uniques. Huit buts en 166 minutes, donc un but toutes les 21 minutes.

On pouvait deviner les gros titres de la presse sportive européenne ce lundi. Le triplé de Cristiano Ronaldo en finale de la Coupe du monde des clubs, c’était inévitable et on y a donc eu droit. Le one-man show de Lionel Messi dans la défense de l’Espanyol, c’était tout aussi inévitable. Mais on a autant parlé de Dries Mertens. Je retiens trois titres des journaux italiens : Fe-no-me-na-li ! dans La Gazzetta dello Sport, Diego Armando Mertens dans le Corriere dello sport, Mertens fra Diego e Gonzalo sur gazzetta.it. Tout est dit ! On place Mertens sur le même pied que Ronaldo, Messi, Maradona et Higuain. Et on fait aussi un rapprochement avec Marco van Basten et AndreïShevchenko parce qu’ils avaient eux aussi réussi à mettre un hat-trick en quelques minutes.

Chez nous, on s’étonne qu’il ne commence pas plus souvent les matches avec les Diables. Mais ce qui surprend aussi, c’est que même à Naples, il a du mal à se débarrasser de son étiquette de joker, d’ouvre-boîtes qui peut faire basculer une rencontre en montant en cours de jeu. D’ailleurs, ce n’est pas sûr qu’il aurait eu autant de temps de jeu à Naples ces dernières semaines si les gars censés jouer en pointe n’étaient pas blessés ou en méforme.

Est-ce que l’avenir de Dries Mertens est définitivement à ce poste ? Même pas sûr. Parce que ses entraîneurs voient aussi qu’il a fait des matches de dingue dans un autre rôle. Mais quand il joue en pointe, il a des atouts que d’autres attaquants de très haut niveau n’ont pas. Il est tellement vif, avec sa petite taille, que les défenseurs centraux ne savent jamais trop comment le prendre. Il pivote et repart avec une facilité déconcertante. S’ils attendent, ils risquent fort de se faire griller parce qu’ils démarreront trop tard. S’ils mettent le pied, ça risque de leur valoir un sale coup franc ou un penalty. Donc, on voit qu’ils sont régulièrement entre deux feux.

Et puis, on peut mettre l’accent sur la façon dont il a inscrit tous ses buts, lors des trois derniers matches. Sur penalty, ça rentre. Et sur les actions de jeu, on voit qu’il est capable de tout faire. Son dernier goal face à Torino est splendide, il lobbe un Joe Hart qui mesure combien, déjà ? Il y a d’autres buts typiques d’un vrai numéro 9 : il est au bon endroit au bon moment, conscient que le gardien risque toujours de repousser un ballon qu’il n’aura plus qu’à pousser dedans. Par moments, il a un style à la Gerd Müller. Un renard, un vrai chasseur de goals. Il vient de marquer les esprits contre Benfica, Cagliari et Torino. Je suis curieux de le voir contre le Real en Champions League. Il aura l’occasion de passer un nouveau cap de popularité dans ces deux matches.

RECUEILLI PAR PIERRE DANVOYE

 » Quand on parle du Mertens actuel, on fait référence à Messi, Ronaldo, Maradona. Moi, je vois aussi chez lui des traits de Gerd Müller.  »

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