Deuxième chance

Présentation du nouvel attaquant de Westerlo dont la puissance et la technique ont déjà fait pas mal de dégâts.

Westerlo a toujours eu le chic pour dénicher des attaquants inconnus qui se révèlent et peuvent ensuite être revendus avec bénéfice. Les Campinois semblent, une fois encore, avoir eu le nez fin avec le Brésilien PauloHenrique, arrivé en fin de mercato estival et qui s’est déjà placé au classement des buteurs en réalisant, notamment, un doublé lors du spectaculaire 4-4 à La Gantoise, voici dix jours.

 » On a fait venir PauloHenrique lorsqu’on s’est aperçu que JaimeRuiz n’était pas encore à 100 % et qu’on risquait de souffrir offensivement « , révèle JanCeulemans.  » Au fil des ans, on a développé un réseau de relations en Amérique du Sud. On ne travaille qu’avec des gens en qui on a pleine confiance, notamment un agent du bureau de management Trafic. Et nous nous rendons une ou deux fois par an au Brésil, à la recherche de jeunes : moi-même, mon adjoint FrankDauwen, le scout LucVanHerck et parfois d’autres membres du staff. Pour Paulo Henrique, nous avons activé la même filière que pour Liliu. A la longue, Westerlo s’est aussi bâti une certaine réputation dans ces contrées. Les gens savent que leurs joueurs seront bien traités, qu’ils pourront s’acclimater sans trop de pression et que le passage par la Belgique peut constituer une bonne rampe de lancement. Paulo Henrique avait déjà joué en Europe pendant deux ans et demi avant de rentrer au Brésil en avril de cette année. Il voulait prendre sa revanche sur ce qu’il considérait sans doute être un échec.  »

 » Il faut un peu de chance dans la réussite d’un transfert « , relativise le manager de Westerlo, HermanWijnants.  » Mais l’encadrement est très important. Je me souviens de JajaCoelho, qui avait flambé la première saison lorsque sa copine était à ses côtés, mais qui s’était ensuite laissé aller. Paulo Henrique a l’avantage de vivre avec son épouse à Westerlo. Le grand obstacle que doivent surmonter les Sud-Américains, c’est l’hiver. Et il approche…  »

Diamant brut à polir

Né le 13 mars 1989 dans la petite ville de Joco Pessoa, Paulo Henrique a commencé sa carrière à l’Atletico Mineiro de Belo Horizonte, avant de débarquer à Heerenveen en 2007, à 18 ans.  » La première fois que je l’ai vu à l’£uvre, c’est lors d’un match de play-offs au NAC Breda, qualificatif pour l’Europa League « , se souvient ChrisVanPuyvelde, l’actuel entraîneur du FC Brussels, ex-adjoint de TrondSollied en Frise.  » C’était avant que nous n’entrions en fonction à Heerenveen. . Paulo Henrique avait inscrit les deux buts de son équipe. Sous notre direction, à Trond et à moi, il a beaucoup joué (26 matches en 2008-2009) et a marqué des buts importants (dix au total). Je me souviens qu’il nous avait donné la victoire, à la toute dernière minute, face au FC Groningen. Ce qu’on lui reprochait, c’était une certaine forme d’irrégularité. Il réussissait le plus difficile mais loupait le plus facile. Il péchait par une forme d’indiscipline ; la ponctualité, par exemple, n’était pas sa qualité première. Et, aux Pays-Bas, on n’apprécie pas ça. Mais son intégration s’était relativement bien déroulée. Il avait commencé à apprendre le néerlandais, mais hésitait à le parler. On lui disait parfois qu’il parlait mieux le néerlandais avec les filles qu’avec ses entraîneurs ( rires). Lorsque Ceulemans m’a téléphoné pour prendre ses renseignements, je lui ai dit qu’il s’agissait d’un diamant brut, mais qu’en lui consacrant le temps nécessaire, il lui procurerait du plaisir.  »

 » J’ai été très content de lui « , renchérit Sollied.  » Un excellent footballeur ! La saison suivante, malheureusement, Chris et moi avons reçu notre C4, et nous étions déjà partis lorsque Paulo Henrique a quitté le club. Je ne connais pas les raisons de son départ. « 

Après quelques mois à Palmeiras, Paulo Henrique revient donc tenter sa chance sur le Vieux Continent.  » Il a reconnu qu’il avait parfois fait preuve d’indiscipline et qu’il voulait tirer les leçons de ses erreurs « , affirme le capitaine de Westerlo, JefDelen.  » C’est déjà un bon point. Pour l’instant, il se révèle un bon compagnon dans le vestiaire, très calme. Et sur le terrain, il progresse de semaine en semaine.  »

Où pourra-t-il prendre place, dans la lignée des Ruiz, Liliu, Coelho, PatrickOgunsoto et autres MomodouCeesay (aujourd’hui actif en Ligue des Champions avec Zilina) ?  » Il est encore trop tôt pour le dire « , estime Ceulemans.  » Mais c’est un vrai talent, doué techniquement, capable de dribbler, relativement rapide et qui a le sens du but. S’il poursuit comme ça, il peut réussir une belle carrière.  »

Ses adversaires ont déjà fait sa connaissance.  » Un joueur très difficile à marquer « , a constaté JoaoCarlos, le capitaine belgo-brésilien de Genk.  » Il est puissant et intelligent. Un peu comme moi, il est arrivé en Belgique après une première expérience ailleurs en Europe. Passer directement du Brésil au Vieux Continent, c’est toujours difficile. En revanche, la transition des Pays-Bas vers la Belgique est aisée. Paulo Henrique peut réussir ici.  »

PAR DANIEL DEVOS

 » Il est puissant et intelligent dans ses déplacements.  » (Joao Carlos)

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