Des Belges sans intensité

Jacques Sys
Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

La mondialisation du cyclisme a repoussé les Belges dans l’anonymat. Seuls les directeurs d’équipe se distinguent encore. Johan Bruyneel, Rudy Pevenage et Walter Godefroot ont placé leurs poulains sur le podium, Patrick Lefevere a gagné le maillot à pois grâce à Richard Virenque et Lotto-Domo a raté d’un cheveu le maillot vert avec Robbie McEwen.

Les huit coureurs nationaux au départ n’avaient encore rien gagné cette saison et ce n’est pas au Tour qu’on peut espérer un revirement. Un compatriote a terminé parmi les dix premiers d’une étape à une seule reprise : Serge Baguet, septième entre Gap et Marseille.

Les Belges, qui se focalisent de plus en plus sur les classiques printanières, ne sont plus capables de prester deux jours de suite. Quand, dans une étape de montagne, Kurt Van de Wouwer limite les dégâts, on peut être sûr qu’il va sombrer le lendemain. Il en va de même pour Axel Merckx, Mario Aerts et Rik Verbrugghe, jadis considérés comme des diamants bruts. Ils ont roulé dans un anonymat que Merckx et Verbrugghe n’ont rompu qu’en abandonnant, vidés. Ils n’ont pas le coffre requis mais, surtout, ils n’arrivent pas à poursuivre leur progression. Il y a quatre ans, Van de Wouwer avait terminé 11e du Tour. Il s’avère qu’il avait déjà atteint son plafond.

Les coureurs doivent avoir la volonté de progresser. Lance Armstrong abandonna en 1996 et traita les organisateurs d’esclavagistes. Il n’a compris que plus tard qu’il ne maîtrisait pas toutes les facettes de l’épreuve et il s’est battu pour revenir, plus fort que jamais. Miguel Indurain a abandonné son premier Tour au bout d’une semaine. Il a ensuite servi Pedro Delgado avant d’émerger. Bjarne Riis a entamé sa carrière dans une petite équipe belge, est passé par les écoles française et italienne avant de signer pour Telekom en 1996, à la condition que l’équipe roule à son service. Il a gagné le Tour et montré l’exemple à ses coéquipiers, parmi lesquels un certain Jan Ullrich. L’intensité avec laquelle on vit le cyclisme est la clef du succès, bien plus que la formation.

Le palmarès :

Classement général : 1. Armstrong (USA, US Postal), 2. Ullrich (Allemagne, Bianchi), 3. Vinokourov (Kazak, Telekom).

Maillot vert : Cooke (Australie, FdJeux).

Montagne : Virenque (France, Quick Step-Davitamon)

Jeune : Menchov (Russie, Banesto)

Equipe : CSC (Danemark)

Jacques Sys

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