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Cru comme un steak cru. Vendredi soir, Christophe Lepoint en a eu besoin pour protéger son tibia. Ça a adouci l’impact des nombreux coups reçus en cours de match. Les membres de Lepoint ont déjà survécu à beaucoup de combats. Ça n’en était pas moins étrange, rappelant les vieilles histoires sur le cyclisme, quand les coureurs plaçaient des steaks dans leur cuissard pour éviter les plaies au siège. Comme quoi le football 2018, c’est aussi un peu de nostalgie.

Cru comme nous aimons Hein cru. Au stade Constant Vanden Stock, on sait tout sur la nostalgie. Hein Vanhaezebrouck est entraîneur d’Anderlecht depuis exactement un an. Les chiffres qui sautent aux yeux ? Sous sa houlette, Anderlecht a gagné presque autant de matches (22) qu’il n’en a perdus (19) et il a encaissé plus de buts (72) qu’il n’en a marqués (69).

Le Sporting de Vanhaezebrouck n’a été en tête que durant trois journées, en été, quand tout le monde repartait de zéro. Depuis, il accuse huit unités de retard. Tant Genk que le Club Bruges semblent à des lieues, qu’il s’agisse de leur style de jeu ou de leur structure. Donc, c’est bien la crise.

Dimanche, malgré son infériorité numérique, Marc Brys a vu son STVV se maintenir assez aisément dans le match. Quelques heures plus tard, sur le plateau de la chaîne Vier, il a exprimé ce que beaucoup d’observateurs pensent depuis longtemps : Anderlecht n’a pas de joueurs capables de décider un match.

Plus de Kara pour diriger la défense, plus de Hanni pour forcer quelque chose devant. L’un a été vendu cet été, l’autre liquidé en hiver, parce qu’il manquait de personnalité. Leurs successeurs en ont-ils, eux qui viennent de Waasland-Beveren ( Morioka), d’Ostende ( Milic, Musona) ou de Courtrai ( Makarenko) ?

À Bruges, on ne peut que rêver d’un esprit d’entreprise pareil à celui d’Anvers.

Ou y a-t-il trop de joueurs de l’ombre, pour lesquels le maillot d’Anderlecht fait une taille de trop ? Trop de  » m  » comme  » médiocrité  » ? Car la constante, c’est justement l’absence de régularité. Anderlecht joue à l’image d’ AdrienTrebel : il presse, il est énergique mais pas toujours avec bien-fondé et il a des hauts et des bas. Même Sven Kums n’y arrive pas.

Cru, enfin, comme l’ambiance en dehors du terrain. Le week-end dernier, il s’est produit un événement historique à Deurne : une des plus anciennes tribunes, une des plus animées, un troisième exemple de nostalgie, a officiellement été condamnée à mort. Le bourreau de service ? Paul Gheysens. Tout doit aller vite avec l’entrepreneur d’Ypres. Certes, il a retrouvé la D1A la saison dernière. La prochaine phase des travaux au Bosuil concerne la tribune 2, celle qui met de l’ambiance. Le côté rugueux que personnifie l’Antwerp, comme Jelle Van Damme l’a encore souligné il y a deux semaines, va-t-il disparaître en même temps que l’édifice ?

L’été prochain, tout le Bosuil devrait être rénové et prêt à accueillir des rencontres européennes. Car Gheysens exige que l’aspect sportif suive. Bruges où, samedi, il pleuvait dans la salle de presse pendant le derby, ne peut que rêver de pareil esprit d’entreprise. L’Antwerp accomplit un pas définitif vers l’élite, du moins au niveau de ses installations. Les supporters ont réagi avec des sentiments mitigés. D’une part, ils comprennent que leur relique détone dans le nouveau concept mais ils se demandent aussi si la famille Gheysens est consciente de la réalité de Deurne-Nord.

Il faut se faire à un nouveau stade. Gand en fait l’expérience. Depuis l’inauguration, il y a de l’interaction entre les diverses tribunes, comme à Sclessin. Une rénovation ne sonne donc pas nécessairement le glas de l’ambiance. Au contraire même : si, à l’image de ce qui se fait à Dortmund, le kop anversois dispose d’une tribune debout (officiellement, la capacité sera de 23.000 mais de facto, elle sera de 27.000), l’ambiance sera encore meilleure que maintenant.

Surtout si les résultats suivent.

De nieuwe Bosuil.
De nieuwe Bosuil.

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