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Crabbe, roi des bassins et des séries B

Son titre olympique en 1932 à Los Angeles a bouleversé la vie de Buster Crabbe: repéré par Hollywood, il fera carrière au cinéma sous les traits de Tarzan, Flash Gordon et d’autres héros de séries B.

Le 10 août 1932, Crabbe a décroché le gros lot: il est devenu champion olympique du 400 m nage libre, devant le grand favori, le Français Jean Taris, qu’il a devancé d’1/10e de seconde, synonyme de soudaine notoriété. « Ce dixième de seconde a changé ma vie. Avec mon titre, les producteurs d’Hollywood m’ont soudain découvert des talents d’acteur », ironisait-il en 1977, six ans avant sa mort à l’âge de 75 ans.

Comme avant lui Johnny Weissmuller, quintuple champion olympique de natation devenu emblématique interprète de Tarzan, Crabbe a tapé dans l’oeil des producteurs d’Hollywood grâce à son physique d’Apollon sculpté dans les bassins.

C’est à Hawaï où son père dirigeait une plantation d’ananas que Clarence, son véritable prénom, a grandi et qu’il devenu un sportif accompli, entre surf, natation, basket, boxe ou encore football américain. Il décide de se consacrer pleinement à la natation et décroche sa qualification pour les JO-1928 d’Amsterdam d’où il ramènera une médaille de bronze remportée sur 1500 m.

Il repart pour une Olympiade durant laquelle il bat cinq records du monde et collectionne les titres nationaux, avant de décrocher le Graal, le titre olympique devant son public.

Avant les JO-1932, il a déjà passé une audition à la demande d’un grand studio à la recherche de jeunes premiers. Il se donne un an pour réussir dans le cinéma, tout en débutant des études de droit à USC, l’une des deux prestigieuses universités de Los Angeles.

Sa médaille d’or accélère sa carrière à Hollywood où il suit le chemin tracé par Weissmuller.

– Attraction de cirque –

Il est d’abord le héros en 1933 du « Roi de la Jungle », où il incarne Kaspa l’homme-Lion, un adolescent élevé par des fauves qui, capturé, devient l’attraction d’un cirque.

Il succède ensuite à Weissmuller, en fin de course et usé physiquement, dans le rôle de Tarzan, pour un seul opus, puis enchaîne les films et westerns de séries B, ces productions à petit budget au scénario aussi léger que leurs décors en carton-pâte, où il se fait un nom, à défaut d’une fortune.

Parmi ses rôles les plus marquants, celui de « Flash Gordon », adaptation d’une bande dessinée américaine où le héros sauve la Terre des tentatives répétées d’invasion de l’Empereur Ming.

Il sera aussi « Buck Rogers », pilote de l’armée de l’air américaine qui, à la suite du crash de son avion, se réveille au XXVe siècle.

Dans les années 1950, il abandonne le cinéma pour la télévision et ses feuilletons à rallonge, où il incarne notamment un certain capitaine Gallant de la Légion étrangère française, en regardant toujours sa carrière sur grand et petit écrans avec beaucoup de recul: « Certains ont dit que j’avais rapidement atteint mon niveau d’incompétence avec mes talents d’acteur et que j’avais plafonné », souriait-il.

Dans les années 1950, il tourne le dos à Hollywood, produit des shows aquatiques, écrit un livre sur la remise en forme et lance sa marque de piscines.

Installé sur les bords de Lake Arrowhead, dans les montagnes de San Bernardino, non loin de Los Angeles, il nage chaque jour dans les eaux froides du lac, par tous les temps et jusque tard dans sa vie. Sa seule passion, bien plus que le cinéma.

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