Corruption au pays des champions du monde !

Joueur : 6 clubs, 3 pays, 400 matches (1 bon), 2 buts en Coupe d’Europe. Batteur : 3 groupes, 130 concerts (1 sold out).

Samedi passé fin d’après-midi, le FC Barcelone ouvre le bal de la 2e journée de Liga. 17 h 58, l’équipe d’Hercules passe devant celle du Barça, on se serre la main. Et là, c’est le bal des Maudits. On est triste, dépité. Les géniaux joueurs pactisent avec un infâme tricheur. Tote, le capitaine visiteur (sur le banc samedi), a été la main armée d’un corrupteur, d’un dirigeant qui a joué de la liasse pour acheter des matches la saison dernière.

Hercules Alicante a beaucoup gagné et est monté. Tu corromps, tu montes, tu joues dans la cour des grands. Tu rejoins  » l’élite « . Car la Liga c’est le championnat des champions d’Europe, des champions du Monde. Le Barça, c’est 8 trophées en 2 ans. C’est un football pur, c’est l’éloge du beau.

Et le voilà qui doit participer à un match qui n’aurait jamais dû avoir lieu. La fédé espagnole s’est retranchée derrière les arguments d’un juge. Les preuves existent mais en Espagne, verser des pots de vin n’est apparemment pas un délit ! Courage, fuyons. Quelle tache, quelle pitoyable image nous envoient les pontes fédéraux espagnols. Ils renvoient plus bas que terre les acteurs de leur superproduction qui avait atteint toit du monde. En cautionnant ça, ils ont fait des studs de leurs joueurs des talons aiguilles. Ils ont fait de leurs shorts des minijupes. Ils n’éclaboussent plus les pelouses de leur charme mais bien les trottoirs.

Hercules, c’est de la gonflette qui se donne des airs d’ Apollon. On passe de la mythologie à l’infamie. Le foot est souvent le cache sexe, le cache misère des pays en crise. L’économie espagnole va mal, très mal. Sa Roja a tout occulté depuis plus de deux ans. Mais bon on s’y fera. Paraît que c’est partout comme ça. C’est comme le Tour de France, tout le monde sait mais ils sont des millions à honorer la caravane. Quel cirque. Panem et circenses. Du pain et les jeux du cirque. C’est ce que voulait le peuple du temps de la Rome décadente. Rien ne change. La décadence fait partie de la vie, le foot c’est la vie. En tout cas, trop souvent, il n’en est que le reflet.

Bon ici, y a pas mort d’homme. Y a seulement la Muleta roja encornée par un Hercule qui ne mérite que le pouce vers le bas. Olé-é-é-é, j’avais oublié, la corrida est interdite en Catalogne depuis deux mois. Et on ne fait pas d’un cas, une généralité. Passons à autre chose.

Parlons foot. Le vrai car heureusement il y a aussi le jeu. Celui qui ne permet aucune équivoque. Celui du Barça a l’étoffe des héros. Il étouffe ses adversaires. Comment font-ils pour encore se bouger après avoir tout gagné depuis ? Pas la moindre lassitude. On ne perçoit que le plaisir. Ils sont accros à la vie qu’ils donnent à leur jeu, à la vie qu’ils offrent à nos yeux. On en rêverait presque d’être le ballon du match. A chaque caresse, tant d’amour. Dieu que ça fait plaisir. Messieurs, pour vous, le pouce est vers le haut.

Monsieur Houllier, pour vous ce sont nos sourcils qui pointent vers le haut. Expression de notre étonnement. Il devient manager d’Aston Villa. Celui dont on disait que les tactiques étaient devenues d’abord politiciennes. Celui dont on disait qu’il était devenu un fonctionnaire du foot. Le voilà qui quitte son très confortable fauteuil de DTN de la Fédé française pour le banc des Vilains. Enfin confortable c’est à voir. Il était quand même présenté comme le petit vilain qui a usé de ses réseaux pour maintenir RaymondDomenech à son poste. Il avait besoin d’air frais.

Une chose est sûre, le choix de Villa est légitime. Lors de la saison 2000-01 Gégé permet à Liverpool de remporter cinq trophées dont la Cup et la Coupe de l’UEFA. Houllier a changé la Premiership. Au même titre que ces entraîneurs étrangers qui ont apporté leur savoir pour libérer ce que la tradition britannique refusait d’admettre. Le talent n’a pas de nationalité. Il a seulement besoin qu’on le guide en le laissant s’exprimer. Qu’on lui laisse prouver que jouer au sol permet aussi d’atteindre les sommets. Pour Villa, le sommet c’est le top 4. Pour Houiller ce sera d’abord de trouver ses aises dans le légendaire training laissé par Martin O’Neil. Avec une belle cravate, ça peut le faire. l

 » Au royaume des aveugles, le borgne est roi, mais il reste borgne.  » Johan Cruijff

par fred waseige, journaliste betv

L’économie espagnole va mal, très mal. Sa Roja a tout occulté depuis plus de deux ans.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire