« Qu’a déjà prouvé Garrido ? », s’est demandé Hein Vanhaezebrouck samedi, dans une interview accordée au quotidien flamand Het Nieuwsblad. L’entraîneur de Courtrai se demande pourquoi le Club Bruges a déroulé le tapis rouge pour l’Espagnol.
Par Peter t’Kint
Jacky Mathijssen avait déjà déploré l’afflux d’entraîneurs étrangers dans notre pays. C’est d’ailleurs son boulot puisqu’il est président du syndicat des entraîneurs et qu’un syndicat est censé défendre ses membres. Mais pourquoi Vanhaezebrouck a-t-il réagi ainsi ?
Nous ne savons pas encore ce que Garrido peut apporter à Bruges. Sa prestation à Beveren a été bonne mais même l’équipe des journalistes aurait pu profiter des brèches laissées par la défense waeslandienne. Les joueurs du Club ont fait preuve d’engagement dès l’échauffement, dirigé par le nouvel adjoint, avec l’aide de Jordi Figueras, promus interprète. Cet échauffement était différent des habituels. Généralement, les joueurs échangent quelques ballons. Cette fois, ils ont répété des schémas d’attaque avant de travailler une dernière fois leur finition. Il faut reconnaître que les joueurs ont été désarçonnés. On les a vus hésiter à maintes reprises.
Il est trop tôt pour porter un jugement mais contrairement à Hein et à d’autres, nous applaudissons l’arrivée de Garrido, tout comme nous étions curieux de voir ce qu’un Néerlandais pouvait apporter à Anderlecht, à Genk ou au Cercle. Le changement n’est pas une mauvaise chose. Steve McClaren, conspué en Angleterre, a fait du bon travail à Twente, dans un championnat focalisé sur le 4-3-3. Trond Sollied, Aad de Mos, Tomislav Ivic, Ernst Happel dans un passé lointain : celui qui mange du jambon tous les jours est surpris de se voir servir du fromage.
En l’espace de quatre ans, l’Espagne a été sacrée championne d’Europe à deux reprises et championne du monde. Elle a développé un style de jeu basé sur la possession du ballon. Barcelone n’est pas le seul à jouer ainsi : les trois quarts de la Primera Division l’imitent. Le Courtrai de Hein a développé un beau jeu, basé sur une circulation rapide, ces derniers temps. Pourquoi donc ne pas applaudir l’arrivée d’un entraîneur ibérique, l’entraîneur d’une équipe, Villarreal, qui a été la meilleure, après Barcelone, de son championnat, quand elle était à son apogée ? Nul ne peut prédire ce que ça va valoir à Bruges, même pas les dirigeants du club, mais l’homme mérite au moins sa chance.
Les critiques de la guilde des entraîneurs belges à l’encontre des nouveaux venus sont bizarres, même si les étrangers sont nombreux et que les Belges se sentent sans doute menacés. Pendant leur formation, ils ont été obligés de suivre un stage à l’étranger. Ils sont alors partis en Espagne, au Portugal ou aux Pays-Bas pour parfaire leur savoir. Maintenant, ils disposent d’une école gratuite, pas loin de chez eux. Ils peuvent aisément allez jeter un coup d’oeil, retenir ce qui leur plaît et y ajouter leurs propres idées. Leurs critiques.
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