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« C’est un tel honneur d’être porte-drapeau que cela mérite d’être annoncé plus tôt »

Le choix du porte-drapeau de la Belgique lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Rio était très attendu. Il a été annoncé finalement jeudi à un peu plus de trente-six heures de l’événement par le Comité Olympique et Interfédéral Belge. C’est l’athlète Olivia Borlée qui a été choisie.

Jean-Michel Saive qui a participé en tant qu’athlète à tous les Jeux depuis 1988 est très bien placé pour évoquer ce formidable moment pour un athlète: représenter son pays aux yeux du monde entier. Et d’autant plus que « Jean-Mi » a porté le drapeau national à deux reprises en 1996 à Atlanta et, huit ans plus tard, à Athènes.

« Comme j’ai été porte-drapeau, je préfèrerais qu’on le dise plus tôt. C’est une fierté incroyable. C’est un honneur. Si c’est une question de protection médiatique, on organise une conférence de presse cela dure une heure, tout le monde vient. Cela fait un gros retentissement pour tout le monde, même pour le mouvement olympique. C’est positif. Cela met en valeur, ton comité olympique, ton drapeau, ta délégation, les athlètes et le porte-drapeau. En France, c’était magnifique d’annoncer le porte-drapeau (le judoka Teddy Riner, ndlr) sur les Champs-Elysées à l’arrivée du Tour de France. »

La star du judo mondiale a été choisie par l’ensemble des sportifs français, ce qui n’est pas le cas en Belgique. « Ce serait sympa que la commission des athlètes du COIB puisse donner un avis », suggère Saive, l’actuel président de cette commission, et présent à Rio pour briguer un poste dans celle des athlètes du CIO.

« Les deux annonces ont été totalement différentes en ce qui me concerne », se souvient le jeune retraité des tables de « ping ». « La première c’était Adrien Van den Eede dans l’avion en partant pour Atlanta qui me l’a faite. J’étais content, fier, et soulagé car je l’espérais secrètement. La seconde en 2004, j’étais chez moi. La veille de la cérémonie, Eddy De Smedt me demande par téléphone six ou sept fois de le rappeler. J’ai paniqué, croyant qu’on avait oublié de m’inscrire ou quoi. J’avais déjà fais trois cérémonies au stade et regardé une 4e à Sydney au Village, je me suis dit que pour mes 5es Jeux je pouvais arriver plus tard, après la cérémonie. Il m’a dit Justine Henin a un match le lendemain et ne peut pas être la porte-drapeau, est-ce que tu ne veux pas le faire ? Là j’ai pleuré, c’était un cadeau venu du ciel. »

« Une heure après, la presse m’appelait. Ensuite, j’ai dû faire mon sac et le lendemain à 8h30 j’étais à l’aéroport. J’ai eu juste le temps de me changer à Athènes avant d’aller à la cérémonie. Je suis resté vingt heures debout ce jour-là et j’ai attrapé une crampe au mollet. Je n’ai plus pu m’entraîner pendant trois jours. Cela m’a perturbé c’est sûr. »

Ce qui justifie la position du chef de mission de Rio, Eddy De Smedt, de connaître tous les détails de la cérémonie avant de désigner l’heureuse élue et d’annoncer dès lors son choix aussi tardivement.

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