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C’est écrit dans les étoiles

L’Allemagne part en quête de son cinquième sacre mondial. Si la Mannschaft atteint son objectif, elle pourra ajouter une étoile à son maillot.

En mars, Adidas a présenté les équipements de l’Allemagne pour la Coupe du Monde. Les mannequins de service, Mats Hummels, Toni Kroos et Mesut Özil, ont posé dans un maillot rétro inspiré par la Coupe du Monde 1990, qui a sacré la Mannschaft. Déjà lauréats en 1954 et 1974, nos voisins ont empoché un quatrième titre en 2014 et depuis, ils arborent quatre étoiles en or au-dessus du logo de la fédération, un détail subtil que le spectateur moyen ne remarque généralement pas.

La FIFA permet à tous les pays ayant remporté une édition du Mondial d’apposer une étoile à cinq branches sur le maillot de l’équipe A. Neymar et ses coéquipiers brésiliens se baladent donc avec cinco estrelas tandis que le maillot bleu des Italiens en compte quatre. Les équipes féminines ont le choix : soit elles arborent les étoiles de leurs collègues masculins, soit les exemplaires qu’elles ont gagnés elles-mêmes. La FIFA n’organise le Mondial féminin que depuis 1991. Ses vainqueurs ? Les USA (3), l’Allemagne (2), le Japon et la Norvège.

Les victoires aux tournois continentaux peuvent également être indiquées. Les cinq étoiles du maillot camerounais rappellent les cinq succès en Coupe d’Afrique. Malgré ses adieux en 2014, Samuel Eto’o (ex-Barcelone) reste le meilleur buteur de tous les temps de cette épreuve. Il a offert deux succès et donc deux étoiles à son pays (2000 et 2002).

Cette tradition trouve son origine dans le football de clubs. La Juventus a été la première à arborer une étoile après son dixième titre national, en 1958. L’exemplaire doré a complété le scudetto, le fanion aux couleurs italienne que le champion de Serie A applique sur ses maillots.

Pas d’unité

Bien que la coutume se soit étendue à tout le monde du football, il n’y a pas de règle générale. Ainsi, la Liga n’a pas recours aux étoiles – le Real a remporté 33 titres et le FC Barcelone 25. La plupart des championnats ajoutent une étoile par cinq ou dix titres. La Bundesliga applique une règle spécifique : 1, 2, 3 ou 4 étoiles pour les équipes ayant gagné respectivement 3, 5, 10 et 20 championnats. On ne sait pas encore quand le Bayern, champion à 28 reprises, pourra recevoir une cinquième étoile car le règlement établi en 2004 ne tenait pas compte d’une telle hégémonie. Les Argentins de Boca Juniors en ajoutent une par titre, comme beaucoup de clubs d’Amérique latine. Ils en ont 52. Toutes les étoiles n’ont pas la même couleur. Par exemple, les clubs polonais ont un exemplaire blanc, argenté ou doré, en fonction du nombre de sacres.

Ensuite, les clubs sont libres de mettre en évidence d’autres trophées, comme une coupe nationale ou internationale. Durant la Ligue des Champions 2005-2006, Liverpool a arboré cinq étoiles symbolisant ses victoires au bal des champions. Depuis, l’UEFA a introduit le badge multiple winner à l’intention des équipes ayant enlevé la LC au moins cinq fois (Real Madrid, Liverpool, AC Milan, Bayern Munich et FC Barcelone) ou trois fois d’affilée (Bayern, Real et Ajax).

Un groupe sélect

En Belgique, le Standard (10 titres), l’Union Saint-Gilloise (11) et le Club Bruges (15) ont une étoile, Anderlecht (34) trois.  » Émarger au groupe sélect des 3 étoiles serait un immense honneur « , avait déclaré l’ancien manager du RSCA, Herman Van Holsbeeck. C’était le 17 avril 2010, la veille du déplacement au Club Bruges. Après une victoire 1-2 et un trentième titre, Anderlecht a rejoint ce cercle restreint qui ne comptait que huit équipes européennes observant la même échelle d’une étoile par dix titres : le Rapid Vienne (32), le CSKA Sofia (31), le Sparta Prague (36), Benfica (36), l’Ajax (33) et la Juventus (34). L’Olympiacos (44) en a quatre et les Rangers (54) cinq. Nantes est en tête du peloton européen avec huit étoiles sur son blason jaune et vert mais s’est octroyé une étoile par titre.

Le Club Bruges n’a incorporé une étoile à son maillot que la saison dernière. Il a conçu sa tenue en concertation avec les supporters.  » Nous pouvons enfin expliquer quels détails nous trouvons importants, en tant que supporters, et ce que nous souhaitons voir sur le maillot de nos héros « , a déclaré Geert De Cang, le président de la Blue Army. Le CEO Vincent Mannaert était satisfait de la participation des fans.  » Ils connaissent toute l’histoire du club. Elle est compilée par tous les maillots, qu’ils ont collectionnés et dont ils se souviennent au détail près. Ils en retirent des accents qui reflètent la riche tradition du club en même temps que la réalité actuelle.  »

Rugby et basket

Enfin, certaines étoiles ne représentent aucune victoire. Les onze des Uruguayens du CA Peñarol représentent les joueurs, les treize de Philadelphia Union symbolisent le nombre initial d’états US. L’Impact Montréal, l’ex-club de Laurent Ciman, en affiche quatre, représentant les nationalités des fondateurs de la ville.

De 1997 à 2016, trois étoiles figuraient sur le logo de Manchester City, à titre décoratif. L’Atlético Madrid en a sept, comme le blason de la capitale. La tradition a gagné d’autres sports, comme le rugby et le basket-ball. Ces étoiles aident-elles les joueurs à jouer comme des stars ? Ce n’est pas aussi évident.

Des étoiles en guise d’hommage

Le vol 2933 LaMia Airlines s’est écrasé en novembre 2016 contre El Gordo, une montagne colombienne. À son bord se trouvaient les joueurs et le staff de Chapecoense. 75 personnes sont mortes, dont 19 des 22 footballeurs du club brésilien de D1, en route pour Medellin, où devait avoir lieu le match aller de la finale de la Copa Sudamericana, l’équivalent sud-américain de l’Europa League.

En guise d’hommage posthume, Chape, Associação Chapecoense de Futebol, a introduit deux étoiles. Une verte dans le F du logo du club en mémoire des victimes, une blanche au-dessus, pour rappeler que le club a reçu la Copa Sudamericana sans en avoir disputé la finale. C’est l’Atlético Nacional, l’adversaire colombien du club, qui est à l’origine de cette initiative.

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