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Carlo au pied du volcan

Naples, qui accueille Liverpool en Ligue des Champions, a entamé sa mue après le départ de Maurizio Sarri.

La réputation est bâtie sur une personnalité discrète. Carlo Ancelotti, c’est, selon le titre de l’une de ses autobiographies,  » l’homme qui murmurait à l’oreille des stars « . Pourtant, à l’occasion de son arrivée à Naples, Carletto n’a pas tardé à poser son empreinte sur le jeu des Partenopei, chorégraphié avec une précision maladive depuis plusieurs saisons par le jeu de position de Maurizio Sarri.

Une fois installé sur le banc du San Paolo, Ancelotti, qui a l’habitude de gérer intelligemment la transition avec le jeu de son prédécesseur, (il est passé après José Mourinho à Madrid et Pep Guardiola à Munich, sans jeter leurs idées à la poubelle), a dû trouver un remplaçant à Jorginho, pièce maîtresse de la possession du Napoli qui avait suivi son maestro à Londres.

Fidèle à sa coutume de faire reculer dans le jeu un milieu plus offensif, une habitude lancée en positionnant Andrea Pirlo devant la défense en créateur reculé lors des belles années du Milan, Carletto a installé le capitaine Marek Hamsik devant la paire centrale Raul Albiol Kalidou Koulibaly. Rapidement, pourtant, les plans ont été bouleversés, envoyant même épisodiquement le Slovaque préféré des Napolitains sur le banc.

Confronté à une défense moins sereine qu’à l’époque de Sarri, au point d’être mené au score lors des trois premières journées (pour deux victoires et une lourde défaite face à la Sampdoria), Ancelotti a fouillé dans ses mémoires. Il en a ressorti sa fameuse organisation défensive en 4-4-2, la plus rationnelle pour occuper les espaces en perte de balle, pour celui qui a été le disciple d’ Arrigo Sacchi. Lors des quatre matches qui ont suivi ce changement, le Napoli n’a encaissé qu’une fois.

L’autre avantage, c’est Carlo qui le raconte :  » Lorenzo Insigne aime jouer dans cette position. De cette manière, il doit moins se sacrifier en phase défensive, et il est plus frais pour attaquer le but adverse.  » Une fraîcheur qui a déjà permis au petit fuoriclasse du Napoli de marquer cinq fois cette saison, lui qui n’a dépassé la barre des dix buts qu’à une reprise dans sa carrière. Associé à Arkadiusz Milik, dans un système qui laisse pour l’instant Dries Mertens sur le carreau, Insigne est devenu l’un des hommes les plus déterminants du Calcio.

De quoi inquiéter Driesje ? Pas spécialement. Parce que depuis le coup d’envoi de la course au Scudetto, vingt joueurs ont déjà dépassé les nonante minutes de temps de jeu. Là où Maurizio Sarri avait tendance à utiliser un groupe très restreint, avec une répartition des rôles très claire entre titulaires indéboulonnables et abonnés au banc de touche, Ancelotti fait parler sa qualité première : sa gestion humaine.

Le groupe mis à sa disposition est moins talentueux que ceux qui lui ont permis de remporter des titres partout où il est passé, mais Carletto saura jouer la carte de la fraîcheur pour permettre au Napoli de soulever un trophée, qui lui a systématiquement échappé lors des spectaculaires années Sarri.

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