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Brexin, Brexit

Nakamba, Danjuma, Wesley (et Engels via-via) ont franchi la Manche dans un sens, Simon Mignolet et Percy Tau dans l’autre. D’où vient ce grand amour entre le Club Bruges et la Premier League ?

Hein Vanhaezebrouck l’a souligné le week-end dernier : le Club Bruges est la meilleure équipe de Belgique depuis cinq ans. Ces bons résultats ont déclenché un été fou ponctué de beaucoup de transferts. Stefano Denwsil a mis le cap sur l’Italie mais le Club a surtout effectué trois transferts vers l’Angleterre. Dans le sens inverse, il a enrôlé Simon Mignolet (31 ans) de Liverpool et loué Percy Tau de Brighton.

Djenepo et Trossard ont franchi la Manche, de même qu’ Engels, tandis que les Wolves ont transféré Dendoncker à titre définitif et Leicester Tielemans. D’où vient ce regain d’intérêt ? Vincent Mannaert, CEO du Club :  » Essentiellement grâce aux Diables Rouges, une génération dont les joueurs, pour la première fois, se produisent pour des grands clubs et en sont devenus des piliers. Ça a placé tout le football belge sur la carte. Les clubs se sont dit que s’ils allaient jusqu’en Croatie, en Serbie ou aux Pays-Bas, ils pouvaient tout aussi bien visionner la Belgique.  »

Ce nouveau marché s’est avéré intéressant. Le niveau n’est pas mauvais, rappelle Mannaert :  » Juste en dessous du top cinq, avec beaucoup d’engagement et de duels. Ceux qui y survivent prouvent qu’ils ont des qualités. La plupart des joueurs qui nous ont quittés l’ont d’ailleurs prouvé. Je ne citerais que Meunier, Perisic, Bacca. En outre, la Belgique est considérée comme un pays intéressant pour la poursuite de la formation des talents d’Amérique du Sud et d’Afrique. « Toutefois, nous fournissons les petites équipes, plus les grands clubs. Mannaert :  » Tout dépend des talents. Nous n’avons actuellement pas de footballeurs qui éclatent à 18 ans comme De Bruyne, Courtois ou Kompany. Les grands clubs cherchent des joueurs plus âgés ou suivent avec intérêt la manière dont les jeunes se débrouillent ailleurs.  »

Autre fait marquant, l’augmentation des prix. Les clubs belges mettent peut-être la barre tellement haut que seuls les Anglais sont à même de payer les sommes requises. Mannaert :  » Non car c’est l’acheteur qui détermine le marché. D’autre part, nous sentons que les tarifs internationaux ont augmenté et que quand on possède un jeune comme Wesley, qui dispose d’un énorme potentiel physique et s’est distingué en LC, on arrive à des montants sur lesquels il ne faut pas consentir de rabais, même si peu de clubs sont capables de payer cette somme.  »

Les clubs orientent-ils leur gestion des transferts vers Albion ? Mannaert :  » En première instance, on essaie de composer une équipe qui puisse être championne. Ça permet de participer à la LC, où les joueurs peuvent prouver qu’ils émargent au plus haut niveau. On ne recrute pas en pensant : celui-là doit pouvoir se vendre en Angleterre. Il faut d’abord récolter des succès nationaux car il y a un lien direct entre de bons transferts sortants et la saison précédente. Je le répète aux joueurs : ne franchissez le pas qu’après avoir obtenu des résultats collectifs car ça a un impact sur les clubs des grands championnats.  »

Le Club a transféré des étrangers et Engels a effectué deux détours. Mannaert :  » C’est notre gros chantier : la formation des jeunes. Nous avons eu une génération incroyable de Diables Rouges mais nous ne devons pas croire que ça va continuer comme ça. Le talent ne manque pas mais la concurrence a considérablement augmenté. Nos talents aboutissent dans un monde beaucoup plus international, où l’intensité des entraînements a augmenté. La formation est bonne dans le monde entier. Je décèle deux aspects à travailler durant les matches de Youth League. Les capacités physiques, pour commencer : nous sommes bons mais pas par rapport aux joueurs de couleur. Deuxièmement, il faut du tranchant, de la persévérance. Nous possédons des talents intrinsèques mais ces deux aspects font défaut. Par contre, je retrouve cette détermination chez Percy Tau. Il se dit : – J’ai une occasion en or et je vais réussir. Je vais m’entraîner, tout faire pour ça. J’espère que nos jeunes vont réaliser qu’ils doivent serrer les dents, qu’il nous faut plus de Brandon Mechele.  »

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